BEHIND THE DEVIL te manquait ? Et bien ça tombe cette semaine on a été voir Alex qui tient le label Deadlight Records. Un Label riche et variés qui commence à faire pas mal parler de lui par les choix avisés de production de son leader. On a discuté un peu avec lui pour savoir de quoi il en retourne !
Pour commencer Alex peux-tu te présenter toi et ton label Deadlight ?
Bonsoir Rudy. Je voudrais avant tout te remercier de m’offrir cette opportunité de m’exprimer dans vos pages.
Je suis Alex et je m’occupe du label Deadlight depuis sa création il y a 11 ans au printemps 2008.
Le milieu de la scène underground vit notamment grâce à des petits labels comme le tiens, fait de passionnés (merci à toi) pourrais-tu expliquer ton parcours, comment tu en es venu à créer ce Label ?
Quand on me demande comment et pourquoi j’ai crée un label. Je répond en général « par hasard ».
Je viens d’une famille qui est loin d’être composée de passionnés de musique , encore moins de musiciens. J’ai d’abord été confronté au metal comme beaucoup de gens de mon époque par les visuels.
Mon cousin avait une affiche géante de MARILLION. Je crois que c’était pour l’album Script for a Jester’s Tear avec l’espèce d’arlequin qui joue du violon. Et je l’avais trouvée superbe. Quelques temps après, le même cousin me donne une mini affiche sur laquelle j’avais craqué. C’était celle du Somewhere on Tour de MAIDEN. Quand GUN'S’ROSES a sorti le clip de You Could Be Mine, là c’était le point de non retour.
Mes goûts ont évolué car j’ai passé les années à chercher de nouveaux groupes, j’ai appris la guitare, j’ai joué en groupe et en 2006/ 2007 j’ai aidé un ami qui voulait monter son label et au bout d’un an sur les conseils d’un ami alors qu’on allait voir un concert d'EXODUS au BB King à New York (j’y étais assez souvent car investi dans le ciné gore indépendant) j’ai crée mon label. Avant tout pour sortir l’album de mes copains de SOUTH IMPACT sans savoir que 11 ans après ça existerait encore avec plus de 60 sorties au compteur.
Si je me trompe pas Deadlight est né en 2008, comment se porte le label après tout ce temps ? Qu'est ce qui a changé depuis sa création, comment a t'il évolué ?
Au moment où je répond, je peux affirmer en toute sincérité que le label ne s’est jamais aussi bien porté. L’écurie (je déteste ce mot car les chevaux me font peur) n’a jamais été aussi bonne, les groupes sont actifs et les rapports avec les artistes sont au top.
Le label a évolué, s’est façonné et solidifié au fil des groupes et des sorties : approche, façon de travailler, identité, ampleur.
Ce qui n’a pas changé est ma façon de choisir les groupes : au coup de cœur. Pas seulement musical mais global.
Est ce que les résultats sont à la hauteur de tes espérances ?
Aujourd’hui, même au-delà.
Quels objectifs te fixes-tu pour cette année ? Combien de sorties, quelles ambitions ? Et quelles sont tes projets pour les années à venir ?
Cette année les sorties prévues sont les albums de SOFY MAJOR, PRIMAL AGE, ATARAXIE, THE LUMBERJACK FEEDBACK, ABRAHMA, KAUSE 4 KONFLIKT.
Côté actualité « live » c’est plutôt bien également car on a FIEND qui assurent la première partie de TOOL sur leur tournée européenne avec passages au Hellfest, Rock Am Ring, Copenhell, Firenze Rocks etc. KAUSE 4 KONFLIKT sont eux à l’affiche du Resurrection Fest en Espagne, THE LUMBERJACK FEEDBACK ont joué au Betizfest aux cotés de PARADISE LOST, et MASS HYSTERIA
Je n’ai pas de plan de carrière établi. Je sors que les groupes qui me plaisent. Et pas uniquement sur le plan musical. Et je pense aussi qu’il va falloir songer à prendre sa retraite.
Combien sors-tu d'album par an ? De quoi dépend ton rythme de sortie ?
Environ une demi douzaine de sorties soit, une sortie tous les deux mois en moyenne. Un rythme qui me va très bien étant donné que je ne suis pas du genre à courir après les groupes.
Même si je déteste ce terme qui n’est que de la fausse modestie, on est plus axé sur la qualité que la quantité. De toute façon, au niveau auquel on est on ne peut pas allier les deux. Déjà parce qu’il n’y a pas assez de groupes qui me plaisent et d’autre part car gérer un énorme débit de sorties n’est clairement pas possible à notre niveau. Le rythme d’une sortie par mois serait pour un label comme Deadlight le plus adapté. Comment pourrais je avoir de bons résultats en sortant un album par semaine ? Un gros label qui tient ce rythme est tout à fait normal mais pour Deadlight pas du tout. Sauf si je dis oui à tout ce que je reçois et fais des conditions de merde (et indignes de ce que doit être un label).
Quand on regarde les artistes qui travaillent avec toi, on voit pas mal de choses différentes, COWARDS, ATARAXIE, NESSERIA comment choisis-tu tes artistes ?
Le coup de cœur pour le groupe. De manière générale et sans oublier le côté humain car à notre niveau il est impératif d’avoir d’excellents rapports. Certains membres de groupes sont même devenus des amis proches ce qui est rare car en 11 ans j’ai pris l’habitude de voir de belles amitiés se terminer avec les contrats.
Pas mal de ces groupes commencent à bien tourner, est ce que tu les aides pour le booking ? Ou est ce que tu regardes avant de travailler avec eux si ils sont capables de se débrouiller tout seul ?
Un label n’est PAS une agence de booking. Mais on a des contacts privilégiés avec des organisateurs, des fests et on hésite pas à proposer nos groupes. Si le groupe nous contacte en nous disant qu’il ne sait pas trouver de dates où qu’il est en train de mendier sur Facebook « on a envie de faire des dates contactez nous », là il part très mal. J’ai qu’à publier « J’ai envie de signer METALLICA, contactez moi » et croiser les doigts.
Souvent les gens l'ignorent mais parfois il peut se passer plusieurs mois entre l'enregistrement de l'album et sa sortie dans les bacs. Pourrais-tu nous expliquer ce qui se passe durant se temps là ? Comment prépares-tu une sortie ? Quelle est ta stratégie de promotion ?
Alors, toutes les sorties ne se ressemblent pas. Je suis contacté par un groupe qui m’envoie soit un album terminé soit des pré-productions.
Dans le meilleur des cas. Certains te demandent de les signer sans t’envoyer du son ou même sans te dire le nom de leur groupe (riez pas ça arrive). J’en ai même vu parler de « pré maquettes ». Ça doit être un enregistrement du soundcheck ou du groupe en train de picoler en répète.
D’abord je définis la date de sortie puis je fais un rétroplanning pour définir les dates clés auxquelles on va dévoiler signature, artwork, date de sortie, premier, deuxième et troisième titre, envoi promos aux médias, album en full streaming et enfin la sortie. En gros et vulgairement ça ressemble à ça.
Evidemment, tout se fait en accord avec le groupe.
Est ce que tu interviens à certains moment dans l'artistique ? Pour valider les morceaux ou pour la pochette d'album par exemple ?
Je n’interviens pas sur les chansons qui sont le cœur et l’essence du groupe. Par contre j’interviens sur les visuels de l’album, le merch etc dans le sens où je conseille et donne des idées.
Peut-être que dans nos lecteurs, certains rêvent de monter leur label afin de produire les groupes qu’ils aiment. Qu’aurais-tu comme conseils à leur donner toi qui en a monter un, et qui tient depuis déjà depuis 11 ans ? Est-ce réalisable aujourd’hui ?
D’habitude je répond tout simplement et avec humour « ne le faites pas ! ».
Car c’est très difficile. Mais en vérité, je ne peux qu’encourager cette initiative. Donc j’ai envie de dire « faites le mais pour de bonnes raisons ».
Les labels quelles que soient leur taille sont essentiels au bon fonctionnement d’une scène. Un bon nombre de labels est un bon témoin du dynamisme d’une scène si on regarde bien.
Il faut garder à l’esprit qu’un « petit » label trouvera toujours sa place au sein d’une scène et pour être là afin de s’investir sur des groupes de grande qualité et au fort potentiel mais qui ne peuvent être intéressants pour des gros labels qui doivent s’investir sur des valeurs sures. Certains finissent même sur de gros labels. On est un peu comme le collège, on fait le tri avant les grandes écoles.
Donc oui, faites le pour de bonnes raisons. Pas pour vous trouver une place au soleil, pas pour en vivre. Faites le pour les groupes que vous aimez.
Ah et si vous êtes pas fans du support physique, si vous n’achetez jamais d’albums ne soyez pas stupides : ne tentez pas de vendre des disques aux autres.
Ce qui fait peur souvent c’est la paperasse, les déclarations et compagnies, en réalité qu'en est-il ? Est-ce surmontable ? Votre activité est déclarée ? Signez-vous des contrats avec tous les groupes ? Quels sont les risques là-dessus pour vous ?
Oui on signe des contrats (j’ai d’ailleurs un beau tampon) et oui notre activité est déclarée. Les démarches pour lancer tout ça sont très faciles aussi.
Est-ce que tu as eu peur au moment de lancer le label, ou à certaines périodes difficiles ? Des paris risqués par exemple ?
Des périodes difficiles il y en a eu beaucoup. Mais il y en a de moins en moins. Chaque sortie est un pari risqué mais il y a des déceptions de la part de groupe dont le succès paraissait évident (qui promettaient beaucoup à la base) comme de très bonnes surprises de la part de newcomers qu’on a vu évoluer très rapidement.
Est-ce compliqué au quotidien de s’occuper de la gestion de ce Label ? Combien de temps par jour/semaines ?
Je ne compte pas les heures et oui c’est compliqué.
Le but pour toi est-il d’en vivre à un moment ?
Mon but est le même depuis 11 ans. Sortir des albums qui me plaisent par des groupes qui me plaisent et ont du potentiel. Le reste j’en ai rien à foutre.
A l’heure du numérique, on est tenté de se demander si les labels ont encore un rôle à jouer notamment pour les petits groupes. Pour toi qu’est-ce qu’un bon Label ? Quelles missions doit-il pouvoir réaliser ?
Un bon label est à mon sens un label drivé par des passionnés. Ecouter ce qu’on reçoit au lieu d’envoyer des invitations Facebook massives, envoyer des copié collé « Bonjour on est un label on cherche des groupes contactez nous ».
Un label doit s’investir (temps, argent, énergie, réputation, réseaux, savoir faire etc) pour des groupes et sorties qui lui plaisent afin de faire évoluer les groupes. C’est ma conception. Je dis pas qu’elle est la meilleure. C’est juste la mienne.
Toi qui es un acteur actif de cette scène « underground » via ton label, est ce que tu trouves qu’il y a des dérivent dans cette scène, ou des choses qui t’agaces ?
Le grand problème de notre époque est l’hypocrisie et la musique n’y échappe pas.
Combien de groupes entend on se plaindre de ne pas attirer suffisamment de monde en concert alors que les mêmes musiciens ne vont jamais aux concerts des autres ? C’est une affirmation affreusement simple mais vraie, tu ne trouves pas ?
Autre phénomène à la mode bien ridicule est à mon sens le « Ghost bashing ». Personnellement je trouve GHOST formidable, je suis très fan j’ai tous leurs albums. Les groupes ne se rendent pas compte que d’ici quelques années les grosses locomotives comme MAIDEN, METALLICA etc ne seront plus en activité pour tirer tout le monde, comme headliner les fests et faire la couverture des magazines. Et force est de constater qu’il n’y a pas vraiment de relève. Sans ces grosses machines, la presse vend moins, les festivals font moins d’affluence condamnant la scène à une traversée du désert sans fin. Pour moi, GHOST est un groupe qui a le potentiel pour remplir des stades dans quelques années donc félicitons nous de son succès.
Ça me rappelle un pauvre groupe qui crachait sur GHOST et qui était content d’avoir sa démo chroniquée dans un mag… où GHOST était en couverture.
Est ce que tu joues aussi dans un groupe ou une autre activité en lien avec le metal ?
Je ne joue plus depuis le début du label. J’ai toujours envie de jouer mais je ne trouve personne pour me supporter. Du coup je ne cherche plus. Ma principale activité en lien dans le metal est ce qui me fait vivre : ma marque, Hate Couture.
Et bien c’était tout pour moi, je te laisse le mot de la fin !
Encore merci à toi pour l’opportunité de m’exprimer. Merci à tous ceux qui sont mus par une réelle volonté de passionné et qui font vivre tout ce monde.
Mais surtout à ma femme et nos deux enfants (et le troisième qui arrive à l’automne).
NEVER STOP THE CATNESS !
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