Après S.U.P qui nous est revenu du pays du silence, c’est au tour des finlandais de SLEEP OF MONSTERS de réapparaître sur les radars, avec un troisième album attendu comme le messie par la communauté des fans de Metal gothique. Toutefois, l’absence du nonet a été beaucoup plus longue que celle de nos français, puisque le dernier album du groupe accusait il y a peu sept ans d’ancienneté, ce qui rend cet énigmatique ΓΓΓ encore plus précieux.
Pour proposer une thématique d’importance, SLEEP OF MONSTERS s’est immergé dans la culture de la Grèce antique, et plus particulièrement du Greek Magical Papyri, corps de papyrus contenant des formules magiques, des hymnes, et des rituels. ΓΓΓ va donc fouiller du côté du Perperikon et du sanctuaire d’Aphrodite de Koúklia pour nous proposer un voyage pour le moins exotique et mystérieux, entre légendes anciennes et formules magiques.
De quoi envouter tous ceux s’approchant de trop près de cet album, qui musicalement ne s’éloigne pas vraiment des racines d’un orchestre qui fut un temps ouvrait pour la référence HIM. Nous retrouvons donc tous les ingrédients d’un Rock/Metal gothique de première catégorie, peaufiné, subtilement ombrageux, mais irradié de mélodies superbes et enjolivé d’arabesques vocales mixtes.
Le line-up (Sami Hassinen - guitare, Pätkä Rantala - batterie, Ande Kiiski - basse, Janne Immonen - claviers, Uula Korhonen - guitare, Jarkko Hassinen guitare baryton et chant, Tarja Leskinen - chant, Hanna Wendelin - chant, Nelli Saarikoski - chant, et Ike Vil - chant), stable, dessine donc les contours d’un trip immersif dans le passé, et n’hésite pas à se montrer allusif à de grands noms du cru, entre Death Rock à la THE CULT et Rock sombre à la FIELDS OF THE NEPHILIM.
Attention toutefois à la méprise possible. Malgré quelques riffs plus serrés que la moyenne, SLEEP OF MONSTERS reste toujours dans le giron d’un Rock puissant, assez loin d’un Metal aux consonances corbeau/linceul. Il faut donc toujours faire preuve d’ouverture d’esprit au moment de renouer des liens, mais gageons que la beauté de la musique et la particularité de la voix d’Ike Vil sauront vous persuader de tenter l’aventure.
Loin des aventures poppy de Ville Valo, le rockeur/lover tatoué et romantique, SLEEP OF MONSTERS explore des pistes plus orientales, avec en filigrane des arrangements permettant aux structures de base de se sublimer pour ne pas ressembler à un brouillon malhabile. Le diptyque central formé par « The Singer » et « Nyktophoros » sait se montrer suffisamment envoutant pour qu’on en oublie notre quotidien, malgré une production un peu trop propre qui empêche parfois les passages bruts de décoller à des hauteurs raisonnables.
Mais l’acoustique, les arrangements, et les inclinaisons mythiques poussent parfois le groupe à se réfugier dans un métissage à la LED ZEP/MYRATH/THE KORDZ/THE TEA PARTY, pour une célébration de la magie et autres filtres d’amour, lorsque les voix féminines prennent le pouvoir sur le superbe « Mother of Phantoms ». D’ailleurs, la fin de l’album propose quelques déviations intéressantes, même si ce mid tempo inamovible refuse de laisser son siège.
Je ne survendrai pas cet album pour vous tromper sur sa qualité. L’innovation reste souvent au niveau d’un concept certes accrocheur, mais assez prétexte, et les titres s’enchaînent logiquement sans passion, comme on déroule un papyrus ancien qui finalement, ne contient aucune information cruciale. Le tout est si policé qu’on attend en vain un peu d’abrasivité, qui ne se manifeste qu’au travers de guitares un peu trop propres et domestiquées.
Loin des cadors du genre, les finlandais proposent toutefois une copie assez propre et bien rédigée, qui s’achève dans une conclusion plutôt enthousiaste. Avec une fois de plus une allusion poussée à la culture grecque, « Ivory and Horn » invite Tom Waits, Léonard Cohen et Andrew Eldritch dans les couloirs du temps, entre complainte, légende, et incantation religieuse. Un épilogue savoureux et émotif, qui relève le niveau en fin de parcours, pour nous laisser sur un sentiment étrange et un décalage temporel.
Un retour en demi-teinte donc pour SLEEP OF MONSTERS, qui convainc grâce à son authenticité, mais qui laisse un goût d’inachevé dans la bouche.
Titres de l’album:
01. Enkoimesion
02. Black Blacker Than Black
03. Language of the Birds
04. Alexandria
05. Melinoe
06. The Singer
07. Nyktophoros
08. Mother of Phantoms
09. Ædel
10. Ivory and Horn
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