Voici donc venu le temps de ma chronique numéro 6500. Depuis l’orée des années 2000, je n’ai pas chômé, et je compte bien continuer à vous faire découvrir des groupes méritants. Et il est amusant de constater que le hasard fait bien les choses, puisque cette chronique est consacrée à l’un de mes chouchous des années 2020, ELECTRIC MOB, foule brésilienne très au fait des tendances Hard n’Groovy.
ELECTRIC MOB nous avait électrisés d’un Discharge il y a deux ans, et revient donc en terrain conquis assurer sa domination sur ses propres terres. Il convenait de faire aussi bien que ce premier album explosif, et pour ce faire, les quatre musiciens ont fait le plein d’énergie avant de se lancer dans l’enregistrement d’un second longue-durée. Et sans surprise aucune, 2 Make U Cry & Dance égale non seulement son aîné, mais le dépasse en qualité, aussi extraordinaire ce constat puisse sembler.
Renan Zonta (chant), Ben Hur Auwarter (guitare), Yuri Elero (basse) et André Leister (batterie), continuent donc leur exploration des décennies, réconciliant les seventies avec les nineties, et mettant à la colle les eighties et le nouveau siècle. En gros, une sacrée brocante dans laquelle se croisent les GREAT VAN FLEET, BADLANDS, ENUFF Z’NUFF, Glenn HUGHES, LED ZEPPELIN, TESLA et GREAT WHITE, pour un total d’achat assez conséquent, mais de biens de valeur.
Jusqu’il y a quelques années, le Brésil était surtout connu pour ses représentants les plus maniaques et vicieusement violents. L’écurie Cogumelo, SEPULTURA, le Hardcore épais et nerveux, mais depuis peu, le pays peut s’enorgueillir de compter en ses rangs de sacrés défenseurs mélodiques et rythmiques, aux antipodes du modèle bestial des années 80, et crédible, surtout. Car avec les ELECTRIC MOB, le Brésil rentre dans la fête avec un sourire de circonstance, conscient d’avoir une sacrée carte de drague à jouer au niveau international. Il serait d’ailleurs tout à fait compréhensible de prendre le quatuor pour un assemblage américain ou suédois, tant le savoir-faire est le même.
Mais en dehors de ces considérations de nationalité, 2 Make U Cry & Dance se propose donc de nous faire danser et pleurer. Sauf que les larmes resteront sous les paupières, puisque les muscles des jambes et du dos sont sollicités, en mode déhanché sublime d’un Hard-Rock solide et populaire, avide de gimmicks en nanana qui font même partie intégrante des titres en eux-mêmes (« By The Name Of (Nanana) »). Et quoi de plus efficace pour remédier à la sinistrose légendaire du mois de janvier qu’un album qui cite EXTREME, LOVE/HATE et KINGDOM COME ?
Energie, citations dans le texte, culture musicale étendue, et évidemment, un enthousiasme sans borne. Produit de main de maître et sonnant aussi clair qu’une petite rivière de campagne, 2 Make U Cry & Dance est un antidépresseur naturel qui stimule les zygomatiques et qui nous fait sourire sans nous forcer. Il est en effet inutile de penser résister à ces hymnes à la joie et la liberté, d’autant que les musiciens ont mis le paquet pour nous convaincre. « Soul Stealer » et « Sun Is Falling Down » sont ainsi de gros brûlots Hard n’Heavy, syncopés juste ce qu’il faut pour oser le Funk dans un contexte Rock, mais surtout, galvanisant n’importe quel neurasthénique dépressif au bord du suicide.
A aucun moment le groupe ne donne le sentiment de marquer le pas, ou de temporiser pour gagner du temps. Comme beaucoup de jeunes loups aux crocs acérés, les ELECTRIC MOB jouent leur musique comme ils jouent leur vie, à fond, sans regarder en arrière, mais en se préparant en amont. Ainsi, d’inflexions Pop en réflexes Metal (« 4 Letters »), de party music en hommage aux grands aînés des années 70 (« Locked n’Loaded »), sans oublier les petites galéjades funky qui nous ramènent au meilleur de l’orée des nineties (« Saddest Funk Ever », exubérant mais maîtrisé, et rappé en mode MINDFUNK vs SCATTERBRAIN), 2 Make U Cry & Dance se déguste comme on goûte un alcool de luxe, bradé pour que les copains puissent en profiter.
Même en connaissant le talent de ces brésiliens bénis, je reste quand même pantois face à tant de confiance et d’insolence. Loin des produits old-school manufacturés à la chaîne, ELECTRIC MOB reste d’une spontanéité incontestable et d’une foi indiscutable. Comme des adolescents découvrant le Rock du grand frère en fouillant dans ses vinyles, 2 Make U Cry & Dance carbure au kérosène teen (« Thy Kingdom Come »), et n’impose pas de quart d‘heure américain pour draguer dans son coin.
Du début à la fin, le groupe la joue à l’énergie, une énergie incroyable, et admirablement bien mise en valeur par un chanteur ineffable, aux intonations plantiennes mais au gros grain Jeff Keith. Et en se reposant sur une section rythmique aussi infatigable que souple, 2 Make U Cry & Dance fait trembler nos guiboles et twister la Nicole. Le tout décolle, nous enivre comme une bonne picole, sans effets secondaires le lendemain à l’école.
Si les recettes employées sont classiques, si le déroulé des évènements est assez prévisible pour qui aime son Rock décomplexé, l’extraordinaire qualité des chansons permet de hisser les brésiliens largement au-dessus de la masse, d’autant qu’ils nous ont réservé une sortie de route totalement magique (« Watch Me (I’m Today’s News) »).
Résumé ou en détail, 2 Make U Cry & Dance est une sacrée confirmation, mais surtout, un album qui a tout bon. Loin des standards habituels de Frontiers, les ELECTRIC MOB continuent leur travail de sape du classicisme trop formel, et citent les FAITH NO MORE pour mieux honorer Jimmy Page et David Coverdale.
Titres de l’album :
01. Sun Is Falling Down
02. Will Shine
03. It’s Gonna Hurt
04. By The Name Of (Nanana)
05. Soul Stealer
06. 4 Letters
07. Locked n’Loaded
08. Saddest Funk Ever
09. Thy Kingdom Come
10. Love Cage
11. Watch Me (I’m Today’s News)
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