Je vous le jure sur ce que j’ai de plus cher (soit un pressage original Sydney Productions de Suprématie/La Terreur d’ADX), je n’ai trouvé absolument aucune information sur ce groupe, même en fouillant pendant une heure sur la toile. Mis à part une chronique de ce même album sur le site 0dayrox, qui m’a quand même aiguillé sur une maigre piste, aucun site officiel, un Bandcamp anonyme dont je ne sais même pas s’il appartient au bon groupe, soit le néant absolu au moment de piocher dans une biographie quelques éléments. Alors, je vais faire comme d’habitude dans ces cas-là, me fier uniquement à la musique, excellente au demeurant. En me basant sur les quelques notes trouvées de çà et là, je peux juste vous dire que les FAHRENHEIT sont espagnols, et qu’ils sont cinq (Guillermo Munoz: chant, Guillermo Capilla: guitare/chœurs, Javier Hidalgo: claviers/chœurs, Gonzalo Villanueva: batterie et Marcos Jimenez: basse/chœurs). Ils ont aussi publié quelques simples depuis leur création, et ce 212 au titre cryptique est donc leur premier véritable album, qui mérite votre attention malgré son manque de promotion sur la toile. Animés d’un esprit mélodique et passéiste, ces musiciens ibères nous proposent donc un nouveau voyage dans les souvenirs des années 80, s’inspirant des gloires américaines dont le langage est ici retranscrit dans un idiome plus européen, et il n’est pas excessif de dire que ce premier longue-durée est sans doute ce que vous pourrez écouter de plus frais en cette fin d’année.
Sans défier les lois de la création, les espagnols osent donc viser la perfection dans un style qui ne supporte pas la demi-mesure. Et on comprend dès l’ouverture « The Winner » qu’ils ne jouent pas pour perdre, et qu’ils ont attendu d’avoir les bonnes cartes en main pour rafler la mise mélodique. Parfaitement en place, le groupe insiste sur le côté séduisant du Hard Rock mélodique des eighties, utilisant avec beaucoup d’intelligence (et d’insistance) des chœurs que les DEF LEPPARD n’auraient pas reniés sur leurs productions les plus léchées. Le propos est traditionaliste, le rendu effectif, et on navigue à vue pendant quarante minutes entre approche californienne et sensibilité européenne, le quintet n’hésitant pas à marquer le pas dès le second morceau pour imposer une ambiance plus tamisée. « Damned to Love » se rapproche donc plus volontiers d’un AOR à la guitare gonflée, et semble incarner un point d’union parfait entre MAGNUM et SLAUGHTER, avec ces volutes de claviers en arrière-plan qui n‘atténuent pas la puissance de l’ensemble.
La voix assez nasillarde de Guillermo Munoz taquine les cadors Glam de cette décennie si connotée, mais heureusement pour nous, le groupe nous évite les clichés les plus englués dans les jupes des groupies. Jamais avare d’une intervention, d’un arrangement ou d’un solo brulant, Guillermo Capilla tire le projet vers le haut, pour que la flamme ne faiblisse pas et que ses comparses ne s’enfoncent pas dans les sables mouvants de la guimauve de radio facile. Mélangeant spontanéité Rock et lucidité Pop, ce premier album est d’une maîtrise absolue, et les hits s’enchaînent comme aux beaux jours d’AOR Heaven et Frontiers, et « Grow up Younger » d’achever de nous convaincre de ses faux-airs de BO d’action movie. On pense à Stan Bush, celui de « The Touch », on pense aussi au SURVIVOR le plus musclé, au BON JOVI des premières années, mais aussi à BRIGHTON ROCK et plein d’autres références, et même à la scène revival suédoise de ces dernières années, mais les FAHRENHEIT, malgré un patronyme passe-partout réussissent le tout de force d’imposer leur personnalité versatile, mais sympathique. Alors, les tubes s’enchaînent à vitesse grand V, les nuances sont parfois marquées pour incruster un lyrisme tendre (« Kill Me »), mais le mot d’ordre reste l’énergie, qui ne se dément pas du métrage, certes assez raisonnable avec ses quarante-cinq minutes de musique. On aime les chœurs bubble-gum de « Moving Slow Down » qui rappellent les BLACKRAIN sur fond du SKID ROW du premier album éponyme, on aime l’axe plus évolutif de la charnière de l’album, lorsque « Sweet Vengeance » et « Don’t Give It Up » prennent leur temps pour placer les pions et nous offrir un voyage en immersion, citant BALANCE, NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, HONEYMOON SUITE, et en définitive, on aime tous les morceaux qui se différencient suffisamment pour ne pas provoquer un amalgame.
Passés maîtres dans l’art de l’up tempo bouncy et énergique, les cinq espagnols nous invitent à une fête sans effet gueule de bois, et provoquent une euphorie qui dure, avec toujours en exergue ces chansons classiques mais efficaces aux voix entremêlées (« Susanne », plus agressif que son homonyme de chez JOURNEY, mais aussi entêtant). Pas de baisse de régime, des incursions en territoire Heavy (« When Love Arrives »), un rappel des méthodes de PRETTY MAIDS et BONFIRE, mais surtout, une qualité d’interprétation et de composition qui laisse assez hébété, d’autant que le groupe se permet de terminer sur l’explosif « Emotion Seeker », que le VAN HALEN de « Hot For Teacher » aurait même pu honorer en son temps.
Manque d’informations ne veut pas forcément dire groupe anonyme surnageant dans les eaux troubles d’Internet, et ce premier LP des FAHRENHEIT est largement à la hauteur des productions les plus solides du marché, celles soutenues par des labels de référence. Les espagnols font méchamment monter la température et méritent une exposition bien plus conséquente que quelques lignes sur des sites spécialisés.
Titres de l’album:
01. The Winner
02. Damned to Love
03. Grow up Younger
04. Kill Me
05. Moving Slow Down
06. Sweet Vengeance
07. Don’t Give It Up
08. Susanne
09. When Love Arrives
10. Emotion Seeker
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