Drivés par un label national, les ELEMENT sont dans le leur. Celui d’un Thrash/Groove chanté à l’italienne, et qui ne compte pas constater la tristesse de Venise. Non, ici, c’est l’agression qui compte, et celle de ce second album est plutôt du genre sévère. Faisant partie de la tranche la plus brutale de leur genre, les italiens nous proposent avec l’énigmatique 2198 Secondi di Odio (mais pas si énigmatique que ça, puisque ces trente-six minutes de haine sont celles de leur album) une montée en puissance dans les tours, un peu comme si Fangio roulait à tombeau ouvert dans les rues de Rome un après-midi estival.
En convergence des courants Thrash, Groove et Metalcore, ce jeune quatuor utilise donc toutes les astuces en sa possession pour illustrer ce climat de haine auquel ils tiennent tant. N’hésitant pas à céder à la syncope d’un chant rappé, rappelant parfois un MASS HYSTERIA plus intéressé par la musculature du Thrash que par les courbes de l’Electro-Metal, ELEMENT s’agite, s’énerve, vitupère et condamne, mais le fait avec une conviction absolue et sans faux-semblants.
Difficile de ne pas souffrir d’apnée sur le tétanisant « Musica d’Incitamento all Odio » qui semble s’astreindre à justifier son titre à chaque mouvement, et l’intégralité du tracklisting est à peu près de ce niveau de rage. Rage contre la société, les inégalités, ce pain quotidien qu’il faut gagner à la sueur de son front, et tout ce qui peut embraser les consciences.
Assez prévisible mais suffisamment sombre pour fédérer, ce deuxième album est de ceux qui peuvent compter sur le support d’un public fidèle, un public biberonné aux années 90, lorsque le genre était à son apogée. ELEMENT ne fait pas de détails, mais s’inspire des meilleurs, à l’image du très PANTERA « Pane Quotidiano », qui charcle tout sur son passage avec ses croches malignes à la grosse caisse et une fois encore, un chant qui exhorte à se rebeller et à faire bouger les choses.
Truffé de slogans et de hits brutaux, 2198 Secondi di Odio propose donc 2198 secondes de méchanceté musicale, entre bousculade rythmique et haut-parleur d’une génération sacrifiée. On appréciera évidemment l’épaisseur de riffs conséquents, et l’allant d’une section rythmique constamment sur la brèche, mais on s’enthousiasmera pour ce chant parfois doublé, entre cri viscéral et chœurs graves, qui domine un instrumental sévère et féroce.
Un très bon équilibre des forces donc, pour un disque qui s’écoute en long en large et en travers sans qu’on puisse y déceler une faille, même minime. On peut éventuellement mettre de côté l’intermède Ambient « Scafa », mais il se justifie de lui-même comme transition vers la fin de l’album, qui réserve son petit lot de surprises. D’abord, une sympathique allusion à la mythologie via « Notte Delle Anguane » et sa grosse basse qui roule, mais surtout, le final « Anepsi », roublard de sa durée, et qui cache un morceau bien plus compact que ce que le chronomètre n’indique.
Annoncé à plus de huit minutes, « Anepsi » n’en dure que cinq et quelques, mais concentre la rage pour aboutir à cette haine auquel le groupe tient plus que tout. Accélérations brutales, guitares en constant déroulement, chant qui se remue les tripes, cet épilogue est la synthèse parfaite d’un disque qui se tient de bout en bout, et qui finit par exploser dans des gerbes de colère, seule réaction viable dans un siècle qui s’annonce déjà létal.
Belle opération pour les italiens d’ELEMENT, qui semblent se vouloir mélange des quatre éléments. Car en effet, 2198 Secondi di Odio s’enflamme, nous aère les idées, reste fermement planté dans une terre de révolte, et coule comme une rivière de rage rejoignant son lit. Sachant qu’une seule étincelle est susceptible de brûler une forêt entière, cet amas de braises risque de cramer bien des kilomètres carrés d’illusions.
Titres de l’album :
01. Cacciatore
02. Fotosintesi Panorama
03. Ondagata
04. Musica d’Incitamento all Odio
05. Pane Quotidiano
06. 2259
07. Scafa
08. Notte Delle Anguane
09. Anepsi
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