Certains sont obsédés par Tolkien, et pillent son héritage au point de se grimer en Gandalf, d’autres se focalisent sur l’univers virtuel de World of Warcraft et tirent à vue, pendant qu’une poignée de fondus préfèrent s’immerger dans les mondes médiévaux de Donjons et Dragons, histoire de nous raconter des histoires fantasmagoriques. Après tout, chacun sa passion, et je ne vois rien à y redire. Surtout lorsqu’ils illustrent leur fixation d’une bande-son au-dessus de tout soupçon. Après tout, nous sommes tous restés de grands enfants, alors autant joindre l’inutile à l’agréable, et garder en tête que la puérilité peut parfois prendre la forme d’un professionnalisme passionné. C’est en tout cas ce qui ressort du parcours des sud-californiens de GYGAX (du nom du créateur du fameux jeu susmentionné), qui depuis 2016 combinent les mondes du jeu vidéo et de la musique, avec un bonheur jouissif. Mais avec un tel line-up, et des anciens/actuels membres de références comme GYPSYHAWK, SKELETONWITCH, SORCERER, HUNTRESS, WARBRINGER, MANTIC RITUAL, ou PENTAGRAM, la qualité se devait d’être au rendez-vous, ce qu’a très rapidement confirmé leur premier et célébré album Critical Hits, qui il y a deux ans avait bien affolé la planète vintage, toujours prompte à s’approprier les travaux de musiciens rodés à l’exercice de la nostalgie. On découvrait à l’époque un groupe fasciné par l’héritage de THIN LIZZY, pouvant même prétendre au titre de tribute-band indirect le plus crédible qui soit, mais la suite laissait planer quelques interrogations…Les américains pouvaient-ils continuer de nous captiver en se fixant sur des sonorités éprouvées, ou devaient-ils légèrement dévier de leur route pour rester gravé dans les mémoires ? La réponse nous est donc prodiguée aujourd’hui par la sortie de leur second LP, ce 2nd Edition au titre classique, et à la musique ne l’étant pas moins.
Eric Harris (basse, chant), Bryant Throckmorton (guitare), Jeff Potts (guitare) et Ian Martyn (claviers) n’ont donc pas renoncé à honorer le travail du métissé irlandais Phil Lynott, mais ils ont pris le soin de moduler quelque peu leur admiration, en trempant leur inspiration dans les eaux pures de la NWOBHM, sans pour autant durcir le ton et se noyer dans la masse des suiveurs découvrant sur le tard les bienfaits de la tierce mélodique et de la rythmique élastique. Nous retrouvons donc ce son si smooth, qui laisse une impression agréable aux oreilles, les titillant sans les irriter, et gardant la distorsion dans des proportions acceptables, se posant toujours à la jonction d’un Rock typiquement 70’s et d’un Hard Rock méchamment 80’s, sans paraître hésitant quant au choix de leur camp. Doté d’une production quasiment parfaite, 2nd Edition s’impose donc comme une suite logique, mais qui ne se contente pas de répéter les formules de son aîné sans chercher à les perfectionner. A l’écoute de ce nouvel effort, on pourrait toujours croire que les GYGAX furent il y a longtemps exilés de leur Scandinavie natale, mais ce leurre auditif ne doit pas faire oublier qu’ils viennent bien de Californie, et non de Stockholm, bien que nos cousins suédois soient toujours des maîtres en la matière. Mais leur suprématie est remise en cause par cette succession de chansons heureuses et moelleuses, qui réconcilient deux décennies, tout en pistant les traces de Jailbreak, Thunder And Lightning, et Bad Reputation sans passer pour des stalkers psychopathes, désireux de s’approprier les qualités de leur victime. On trouve même quelques indices d’une inclinaison early MAIDEN assez prononcée, notamment sur « Song Of The Silverhands » qui rappelle les débuts de la bande à Steve Harris, mais globalement, la tonalité générale n’a pas vraiment changé d’un iota, et la qualité atteint une fois de plus un niveau extraordinaire.
En optant pour une concision leur évitant de trop flagrantes répétitions, les californiens ont fait le bon choix, et cette demi-heure passée en leur compagnie à des allures de visite un peu trop rapide d’amis qu’on aurait bien souhaité inviter à rester. Si quelques inquiétudes subsistaient, comme je le précisais, elles sont vite balayées par l’entame magique et trépidante de « Dice Throwers & Rock 'n' Rollers », qui galope d’un tempo bondissant et qui électrise d’un riff mordant, avant qu’une fois de plus les guitares ne s’unissent dans un ballet virevoltant, laissant le chant d’Eric Harris faire son office, de ses harangues polies mais fermes. On s’y croirait vraiment, puisque la composition est sublimée d’une production vintage aux graves polissons, et aux médiums policés, développant une rondeur alléchante qui provoque plus qu’elle n’agresse. Blues, Rock, Hard-Rock, tout est une fois de plus passé en revue, avec un brio indéniable, et le trip est intégral, nous transcendant d’un riff à la bonhommie rassurante (« It Makes It Worth It »), ou d’une cavalcade rythmique qui transforme les pieds en métronome pour une ballade enlevée sur les chemins du passé (« The Lascivious Underdark »). Les accointances avec l’ex-gang de Dublin sont toujours aussi frappantes, spécialement lorsque l’ambiance troque la puissance contre la nuance (« Pure Hearts », on s’y croirait, et c’est vraiment charmant), mais loin de se vouloir habiles clones d’une référence depuis longtemps passée à la postérité, les GYGAX savent aussi s’adapter, et revenir sur les côtes anglaises de la NWOBHM, via un « Songs Of The Silverhands » déjà abordé plus en amont, qui confirme l’inspiration plurielle qui les anime. S’inspirer oui, mais en ne choisissant que les meilleurs, en en imitant avec le cœur, ce que prouve la basse bondissante d’Eric qui singe les tics surexcités des doigts de Steve Harris, pour un instant de bonheur Hard-Rock incandescent.
Ça déroule comme à la parade, et ces nouveaux hits se glissent dans l’ombre des premiers pour profiter de leur lumière, n’hésitant pas à se montrer plus dociles pour nous charmer d’un entremêlement de guitares séduisant (« Wish », et sa magnifique intro qui pourrait donner des sueurs froides aux maîtres suédois). On passe par la case Blues intimiste (« Heavy Meddle » à la clarté à peine soulignée d’arrangements subtils, mais sublimée d’une mélodie gracile), avant d’adopter une posture finale proto-Punk, clavier déchaîné à l’appui, pour une dernière salve avant la nuit (« Second Wind », ou comment porter la NWOBHM aux nues sans finir la nuit tout nu). Les jeux vidéo et la grâce des héros musicaux n’est donc pas chose incompatible, et si le concept au départ pouvait prêter à sourire, 2nd Edition balaie du revers de ses manches les quelques récriminations ironiques pour nous offrir une demi-heure de Rock héroïque, intronisant les GYGAX nouveaux rois du Hard Rock de papa. De la nostalgie d’accord, mais du Rock d’abord, et gageons que si feu notre ami Phil entend ses enfants reprendre ses thèmes avec autant d’allant, il doit être fier d’avoir tenu la barre aussi fermement. Lui qui nous manque toujours cruellement, mais qui a su laisser un héritage que beaucoup se partagent avec talent.
Titres de l'album:
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06