VIRGIN KILLER, c’est évidemment un album de SCORPIONS à la pochette plus que discutable. Mais ce sont aussi plusieurs groupes qui ont choisi ce baptême sans forcément ressembler aux allemands. Ceux dont je m’apprête à vous parler sont colombiens, et déjà responsables de plusieurs albums déclinés en format tape. Attention toutefois à ne pas confondre, puisque deux groupes colombiens ont choisi le même nom, et notre VIRGIN KILLER vient de Santiago de Cali, tandis que l’autre a élu domicile à Bucaramanga. Autre point commun, les deux orchestres affectionnent les femmes nues sur leurs pochettes. Mais ils ont au moins la morale de les choisir majeures.
Il y a donc de quoi se fourvoyer, puisque les deux VIRGIN KILLER s’épanouissent dans un Metal viril. Ceci étant dit, le Metal des originaires de Santiago de Cali est beaucoup plus agressif et rapide, et réminiscent des années folles du Speed allemand, canadien et américain. De quoi savourer cette violence avec un bel appétit, d’autant que ce troisième album n’est pas avare en saillies.
Shirley López (guitare/chant) est la seule survivante d’une époque lointaine, et est aujourd’hui secondé par Rubén Velazco (batterie), Ricardo Marín (guitare) et Maricel López (basse). Un line-up en parité absolue, pour une énergie très charnue, sans évoquer évidemment les courbes de ces dames. Mais dans un registre EXCITER/FLOTSAM & JETSAM/boucherie sud-américaine, 333 se pose là en parfaite moitié de 666. Doit-on comprendre que ces malandrins sont des demi-démons ? Je ne saurais dire, mais l’implication dont ils font preuve et l’agressivité qui se dégage de leur quartier indiquent plus volontiers de véritables entités diaboliques qui n’ont pas forcément envie de faire les choses à moitié.
Artistiquement, 333 ne propose pas grand-chose de neuf. De l’occulte paillard, du Metal gaillard, pour un résultat assez probant, quoi que prévisible. Les plans défilent comme à la parade, de l’intro lourde et méchante à l’embardée véloce et prenante, en passant par ce chant acide et perfide, et cette section rythmique à l’abattage conséquent. Mais lorsque le quatuor se décide à travailler ses ambiances, il fait montre de belles qualités à la MERCYFUL FATE, sur un « Fantasma » qui ne donne pas forcément envie d’aller se coucher.
Comme une version de DETENTE moins Punk et plus club de strip-tease, VIRGIN KILLER aligne les femmes pures et les souille de ses riffs d’arsouille. Comme un autel préparé pour une cérémonie endiablée, 333 dose ses efforts et équilibre ses formules, pour invoquer les grand anciens et leur offrir des tributs de chair et d’os. « Killer » démontre que les ambitions sont bien réelles, et qu’elles peuvent s’appuyer sur le talent d’un guitariste à l’aise en solo. La production sans artifices qui laisse une basse crossover s’insinuer dans le moindre recoin, les harangues vocales qui sont plus acides qu’une pluie industrielle, tout contribue à instaurer une ambiance bon enfant, mais professionnelle s’entend.
Des idées simples mais développées avec soin, quelques désirs progressifs pour épaissir la sauce, mais surtout, un bel à-propos Speed qui nous contamine comme des radiations près d’une centrale, hurlant un « Exterminio » méchant comme une teigne, et symptomatique d’une démarche sud-américaine basique et bestiale.
Archétype du groupe qui prend toute son ampleur en conditions live, VIRGIN KILLER est loin d’être le plus effrayant ou marrant de sa catégorie, mais sait comment trousser fugacement pour ne pas laisser de trace de sang. « Nicotina » fume comme du belge, et nous gratifie de quelques sifflantes en goudron et autres substances toxiques pour les poumons, alors que le final « Ley del Metal » s’imprègne de tous les clichés en vogue dans les années 80, époque qui imposait le mot « Metal » dans la moitié des titres d’un album.
Mais ce final n’en est pas vraiment un, puisqu’une reprise d’ARDOZ vient ramasser les préservatifs. Groupe colombien relativement inconnu et responsable d’un EP très confidentiel en 1991, ARDOZ se voit honoré d’une relecture de son « Escapar », et doit certainement être très content qu’on se souvienne de lui des décennies après son acte de décès signé.
De la bonne humeur donc, des possibilités, des mélodies qui s’incrustent et de la méchanceté un peu rustre, le développement est formel, mais le résultat made in hell. Pas désagréable pour un sou, et parfois en écho d‘un passé d’agression et de passion, 333 est une entrée valable dans l’univers très personnel de ces frappés, qui ont dédié leur vie au Metal le moins édulcoré.
Titres de l’album:
01. Reencarnación (intro)
02. Killer
03. Bacterias
04. Poseidos
05. Fantasma
06. Exterminio
07. Nicotina
08. Ley del Metal
09. Escapar (ARDOZ cover)
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00