Cohérence : "Liaison, rapport étroit d'idées qui s'accordent entre elles"
Charlie Sad Eyes, l'homme qui œuvre seul à la barre de CRAWL BELOW, est de retour avec un troisième album en trois ans. Après Welcome The Possession qui versait dans le Punk Post-Black Metal publié en mai 2019 et We Approach the Altar Only in Darkness qui offrait 26 minutes de Folk acoustique, l'homme nous avait proposé un EP intitulé Covers, disponible depuis le 30 janvier dernier, où il reprenait du HATEBREED, du DEATH THREAT, des MISFITS ou encore du KING DUDE, une facette résolument Punk Hardcore, vous en conviendrez. Et bien, avec 9 Mile Square qui débarque ce 12 février, c'est un Post-Doom Metal très aérien qu'il nous envoie. Aussi surprenant que décontenançant !
Avec ce nouvel album, CRAWL BELOW nous rappelle énormément WOODS OF YPRES, un mélange d'un Doom Metal lourd, lancinant et mélancolique sur lequel vient se plaquer une voix mélodique qui, comme pour David Golt dans le groupe Canadien, est vraiment une réussite. C'est que la mayonnaise prend, quelques jolis arpèges à la KATATONIA viennent agrémenter une rythmique bien plombée ("Kingdom Of The Ruined"), une caisse claire en mode THX Dolby surround renforce la profondeur de cette production qui semble avoir trouvé un bon équilibre entre réverb' et son brut qui évite l'effet lissage de l'ensemble. C'est Dave Kaminsky qui s'est chargé du mix mais on imagine très bien que Charlie Sad Eyes a donné ses directives en coulisses pour arriver à ce résultat tant la carte de visite de Dave ne laisse pas présager d'une telle dextérité au mixage dans le Doom Metal. Idem pour Ryan Williams qui s'est chargé du mastering, un homme plutôt habitué à la brutalité plus sèche, comme quoi !
Passé le choc du style abordé pour ceux qui avaient écouté une des précédentes sorties de CRAWL BELOW, il faut admettre que ce style sied parfaitement à ce one-man band. Qualité d'écriture, d'arrangements et d’exécution, tout y est de l'intention la plus brute à la douceur dans les mélodies, notamment avec ce fragile "Monument" qui n'est pas sans rappeler KATATONIA également ou plus encore SWALLOW THE SUN ou NOVEMBER'S DOOM.
La fin de l'album oublie peut-être un peu trop la hargne qui pouvait nourrir les débuts de cet album faisant ressortir un peu plus le côté mélancolique et plaintif du style abordé là mais difficile de ne pas apprécier ce qui est pourtant proposé avec la chanson titre notamment.
Le résultat de cet énième changement de style est plus que probant, espérant même en secret que Charlie Sad Eyes persévère dans cette voie tant cela fonctionne. Une belle découverte uniquement disponible en digital pour le moment, espérons là aussi qu'une sortie physique voit le jour.
Tracklist :
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