Ils sont trois, viennent de Floride et jouent une musique étrange, comme si deux platines géantes jouaient en même temps un album de PAGAN ALTAR et le début éponyme de PARADISE LOST. Ils appellent ça du Blackened Heavy Metal (du moins le net, pour faciliter les choses), ou Dark Metal, et il est certain que Beginners Guide to Curses and Maledicions s’amuse beaucoup à brouiller les pistes et à nous entraîner du côté obscur de la force.
Fut un temps, nous aurions parlé de Heavy occulte, dans la grande tradition des DEATH SS et autres BLACK SABBATH ou COVEN, mais aujourd’hui, il faut employer des formules accrocheuses pour attirer le chaland qui n’est toutefois pas dupe. WORLDEATER joue un Heavy Metal sombre, délicatement passéiste, perméable aux influences seventies et eighties, et assez intéressant pour que vous vous penchiez dessus.
Né en 2021, WORLDEATER est donc un débutant de la scène, mais pourrait s’y faire une bonne place assez rapidement. Ce premier album, alambiqué, ténébreux et développé met en avant de belles qualités sombres, Et se présente comme l’enfant adopté des parents dISEMBOWELMENT et BLACK HOLE, quelque part entre le Death, le Doom, le Heavy et le Progressif. Une façon différente de voir les choses et d’en appréhender la violence, tout en restant créatif et amateur dans la mise en place, mais dans le sens le plus noble et artisanal du terme. On se laisse donc séduire par ces mélodies nostalgiques, par cette voix macabre, par ces accélérations impromptues et autres breaks incongrus, souillés de mélodies biaisées et de chuchotements inquiétants.
Capable de placer un nombre conséquent de plans dans un timing resserré, WORLDEATER se veut donc créatif, mais surtout, inclassable. Difficile en effet de leur réserver une sépulture précise dans le cimetière du Père Lachaise de l’extrême, à moins de les coller dans le secteur de la scène Doom italienne et du mouvement morbide américain de l’orée des années 90. Le plus symptomatique reste « Approaching Absolute Zero », fascinant et d’outre-tombe, avec toujours ces arabesques de guitare délicieusement passéistes et ces plans accrocheurs en diable.
Au point, le trio tourne à sa vitesse, et ne précipite pas les choses. Au contraire, il laisse les ambiances infuser, et construit un décor de film d’horreur loin des scare jumps et autres figures de style faciles. A la manière d’un vétéran de la NWOBHM découvrant la violence sur le tard, WORLDEATER joue sur plusieurs tableaux vintage pour imposer son point de vue. On pense parfois au premier et épique album de CANDLEMASS, repris par les vilains métastasés CANCER, en adoptant un mid tempo écrasant plutôt qu’un lyrisme opératique flamboyant.
C’est excentré, autant qu’un album peut l’être lorsqu’il refuse la standardisation de la production et de la composition, original sans vraiment bousculer l’ordre établi, mais surtout, passionnant de bout en bout, comme une vieille démo retrouvée dans un placard à laquelle on offre une seconde vie en vinyle. « Solis Obscurum » et son Proto-Thrash, « I Saw A Ghost » et ses gimmicks en boucles de basse et harmonies de guitare, sont des éléments importants d’un tracklisting qui ne laisse aucune place au remplissage facile. Et comme Alexander Smith (guitare/chant) ose parfois quelques vers en chant clair, Rexx Fischer (batterie/chœurs) et Bearded Butler (basse/chœurs) n’ont plus qu’à se laisser aller à leur inspiration personnelle pour trousser des morceaux faits de bric et de broc.
On pourra déplorer l’absence d’un long morceau évolutif, qui aurait offert une conclusion parfaite à ce développé/couché musclé, mais en l’état, ce premier album sent bon le passé, les histoires de fantômes et de sorcières, et les soirées passées dans les bois à traquer les esprits et invoquer je ne sais quel Dieu oublié. « Prototype » termine l’histoire d’un Heavy Metal traditionnel, et ouvre des pistes intéressantes, et au bout du compte, Beginners Guide to Curses and Maledicions s’impose tranquillement, sans forcer, en ne s’appuyant que sur ses qualités propres.
Un guide à l’intention des débutants souhaitant s’initier aux sorts et malédictions tout à fait valable, qui permettra à certains de maudire leurs ennemis sur dix générations, mais avec classe et respect de l’étiquette.
Titres de l’album:
01. Dying Breed
02. Tainted Pit
03. The Hanged Man (Oblivion)
04. Approaching Absolute Zero
05. Solis Obscurum
06. I Saw A Ghost
07. Prototype
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09