Faisons le point avant d’aller plus loin dans cette chronique. Un mixage et un mastering signés du maître en la matière Jacob Hansen (VOLBEAT, AMARANTHE, PRETTY MAIDS), des featurings assez fameux avec les implications d’Oliver Palotai (KAMELOT, claviers sur tous les morceaux), Mike LePond (SYMPHONY X, basse sur tout l’album) et Henning Basse (METALIUM, FIREWIND, chœurs et duo sur « Live Forever »), et un line-up regroupant d’anciens BLIND GUARDIAN et STARCHILD, de quoi déjà donner le tournis aux fans d’un Heavy Metal noble et d’un Power Metal solide et généreux. Mais les fans de ces deux genres connaissent déjà les magiciens de MENTALIST, qui ont lu dans leurs pensées et désirs avant de lancer sur le marché leur premier album, Freedom of Speech, l’année dernière. Et il est assez sidérant de constater qu’à peine un an plus tard, les mêmes remettent le couvert épique pour nous servir bouillant et brûlant ce A Journey into the Unknown, qui en sus de fricoter avec l’heure de jeu, fait preuve d’une foi sans faille en un genre inventé par les géants HELLOWEEN et BLIND GUARDIAN.
Peter Moog (guitares), Thomen Stauch (batterie), Kai Stringer (guitares) et Rob Lundgren (chant) nous proposent donc un voyage non dans l’inconnu, mais au plus profond des arcanes d’un Power Metal de classe A, de celui que les plus grandes influences ont contribué à populariser. On retrouve sur ce second effort des traces patentes d’inspiration eighties, mais aussi de la flamboyance à la AVANTASIA, des harmonies magiques à la STRATOVARIUS, et tout ce qui a fait la démesure et le charme wagnérien de cette musique, si décriée par les puristes, mais si chérie par les fans d’un Metal out of all limits.
Immédiatement happé par une intro assez bien troussée, l’auditeur s’immerge dans ce déluge de données et de notes, et le premier véritable titre, éponyme, pousse tous les compteurs au maximum et nous inonde de sextolets, de fills, de hurlements lyriques et autres caractéristiques symptomatiques d’un Heavy Power héroïque et solide. A ce titre, « A Journey into the Unknown » n’est pas qu’un simple morceau prise de contact, mais un vrai cadeau offert à tous les croyants de la cause, et la meilleure entrée en matière depuis « Eagle Fly Free » d’HELLOWEEN. Pourtant peu porté sur le Power Metal brandissant le glaive des clichés comme Ronnie James se battant avec des dragons en carton-pâte piqués à la troupe de théâtre amateur du coin, j’ai été bluffé par le côté larger than life de ce second album du projet international MENTALIST, qui justement, brave le ridicule et transcende le pathétique de son attitude sincère et de son talent pour brosser des tableaux épiques plus que crédibles.
J’ai vraiment eu la sensation d’être en apnée dans un Atlantis géré par les BLIND GUARDIAN, monde sous-marin peuplé de sirènes magnifiques, de guerriers à trident, et d’armées de créatures amphibiennes prêtes à mourir pour leur roi, bien que la thématique de cet album n’en soit évidemment pas reliée. Mais un conseil, privilégiez la tenue de plongée et les bouteilles d’oxygène plutôt que le masque et le tuba, puisque A Journey into the Unknown est une plongée dans les hauts fonds et non un simple snorkeling pour touristes en mal d’étoiles de mer en plastique.
La puissance de l’ensemble est étourdissante comme un courant de fond qui vous emporte sur les récifs, l’interprétation digne d’un hors-bord de sauvetage, les arrangements luxuriants comme des bancs de corail sous une mer transparente, et le trip est constant en termes d’évènements. Evidemment produit de main de maître et mixé avec une science exacte de l’effet recherché, A Journey into the Unknown enterre le coffre Freedom of Speech dans le sable des souvenirs fugaces, et peut évidemment prétendre au titre d’album de Power Metal de l’année. Il suffit pour s’en convaincre de se laisser séduire par le riff incroyablement noble de « Modern Philosophy », efficace en diable, et plus puissant qu’un moteur gonflé à bloc.
En choisissant de varier le propos et de changer constamment le tempo, en optant pour des parties de guitare Heavy accrocheuses et pas seulement des gimmicks faciles, MENTALIST ressuscite parfois l’énergie des années 80, en provoquant une collision entre le BLIND GUARDIAN des jeunes années et le SCANNER de Terminal Earth (« Evil Eye »). Avec aux avant-postes un chanteur de la classe de Rob Lundgren, et des chœurs constants en soutien, le groupe avance comme un tank dans la campagne, écrasant l’ennemi sans endommager la faune et la flore. Ample mais taillé sur mesure, ébouriffant mais fournissant la laque pour un ajustement sous le vent, A Journey into the Unknown est un genre de spectacle en UHD 4K pour les oreilles, une remasterisation des plus grands achèvements Power, avec allusions émotionnelles (« An Ocean so Deep »), et mouvements épiques et glorieux progressifs (« Soldier Without a War », superbe, et portée par une mélodie vraiment émouvante)
Certes, une heure de jeu peut sembler partie redondante et épuisante. Mais l’art du groupe est d’avoir aménagé des espaces positifs pour que l’ouïe puisse se reposer, et apprécier un Heavy Metal plus posé (« Torture King »). Construit sur des parties rythmiques versatiles et un jeu vocal époustouflant de justesse, ce second album redonne ses lettres de noblesse au Power Metal classique et formaliste, sans oublier le crescendo dramatique obligatoire à ce genre de réalisation.
De fait, la seconde partie de l’album, et son long final évolutif nous emmenant vers les vingt-cinq minutes en quatre morceaux est un modèle du genre, avec guitares claires et souffle romantique (« Battle Dressed »), avant d’exploser les convenances d’un gigantesque « Live Forever », pathos progressif imparable et qui laisse une sensation de plénitude absolue.
Classique évidemment, mais intelligent, ce second chapitre de la saga MENTALIST est bien plus important et intéressant que le prochain MAIDEN à venir, qui a déjà dévoilé sa fatigue à travers deux singles poussifs. Et si HELLOWEEN, BLIND GUARDIAN, SCANNER, AVANTASIA se regroupaient pour combattre les forces du mal, le résultat ne serait pas si éloigné de cette bataille rangée, au triomphe incontestable.
Titres de l’album:
01. Horizon
02. A Journey into the Unknown
03. Modern Philosophy
04. Evil Eye
05. An Ocean so Deep
06. Dentalist
07. Soldier Without a War
08. Torture King
09. Battle Dressed
10. Live Forever
11. Manchild
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