Loué soit celui,
Qui fit naître ces terres.
Loué soit celui,
Qui les vit grandir sous son égide.
Ces terres en question sont foulées depuis 2019 par un nantais, seul, et qui nous a déjà plus ou moins montré sa route avec un premier EP paru en 2020, Vile. Cet homme, c’est Nicolas M., aka Baurus, leader de ce one-man-band qu’est ARCHVILE KING, nouveau venu dans le rooster des Acteurs de l’Ombre. Intégrer une telle écurie n’est pas chose anecdotique, et il nous fallait chercher à comprendre ce qui avait bien pu attirer Gérald dans cette musique somme toute assez claire dans la forme, mais plurielle dans le fond. Et c’est finalement son auteur même qui nous en donne l’explication la plus simple, via quelques lignes autobiographiques sur son Bandcamp.
Entamé comme un projet plus purement Thrash, peuplé de créatures viles, légèrement teinté de noirceur Black, le concept a vite effectué un revirement inattendu, pour inverser les proportions. Aujourd’hui, ARCHVILE KING est un ensemble BM à part entière, qui a gardé quelques notions de musique extrême plus modérée, sans abandonner ce sens de la rythmique catchy et de ces riffs symptomatiques de la naissance de de la brutalité européenne des années 85/86.
Mais ce premier album, À la Ruine, est plus complexe que sa description sur les sites officiels ou non. L’affaire en elle-même est simple, avec un maitre de cérémonie s’occupant des textes, de la musique, de l’interprétation, de l’enregistrement, du mixage et du mastering, simplement accompagné par Andreea Dinag à la narration, et soutenu par l’artwork de P.M. Loveland. Le fond lui, est plus dense, plus biscornu, avec un rappel de ce que furent les débuts du Black n’Roll sans son côté vulgaire de Punk pour fans au corpsepaint décoré d’épingles à nourrice. Et si les mots sont délicatement choisis pour raconter des histoires en langue originale, chaque riff, chaque arrangement, chaque break semble avoir été mesuré pour entrer dans le cadre d’une élaboration moins crue qu’il n’y paraît après quelques écoutes.
Evidemment, les influences sautent aux oreilles, à tel point que je ne prendrai pas la peine de les rappeler.
Par-delà les pins décharnés
Baignant dans le pus de la terre
La muraille de pierres entachée
Les écailles de ce qu’elle enserre
La muraille justement protège le château dans les geôles duquel sont gardées prisonnières les mémoires de DARKTHRONE et BATHORY, traînant leurs souvenirs de chaînes en laissant les bras ballants. Ces spectres référentiels guident l’auteur sur sa route d’absolu, et cette quête s’accompagne tout autant de poussées de violence sur les chemins escarpés que de repos du guerrier avec guitares acoustiques au feu d’un bûcher (le final de « Dans la Forteresse du Roi des Vers », tout l’instrumental « À la Ruine »).
Alors, la ruine de quoi au juste ? De notre civilisation, des châteaux anciens laissant la nature reprendre ses droits sur les toitures et les murs couverts de lierre ? La ruine d’un Black Metal qui se veut parfois trop nostalgique pour prendre ses distances avec des histoires déjà contées. Celles hurlées par Baurus ne sont pas des plus joyeuses, nous parlent d’un soleil qui blanchit les os, de batailles fendant les armures et baignant les montagnes de sang, mais savent aussi museler les mots à l’occasion d’un instrumental aussi délicat qu’une nuit d’hiver engoncée dans un silence de mort apaisant.
Les armures se souviennent
D’une bataille épouvantable
Les coups de lame, de lances
Dans la vallée innommable.
Entre repousse des racines nées dans les années 90, et déviances Thrash de plus en plus discrètes, ARCHVILE KING dessine un paysage classique, animé d’intentions moins traditionnelles. Cette façon de briser la cruauté d’une rythmique avide de sang par quelques notes de guitare en son clair est symptomatique d’une envie d’autre chose qu’une énième litanie bestiale et froide comme un décembre norvégien.
Rien de vraiment étonnant, rien qui ne laisse bouche-bée, mais des ambitions, un son qui parfois se fait aussi sale que certaines démos restées dans les échos des garages, pour un étrange voyage qu’on sent immobile, entre les ruines, le soleil blafard, les blessures ouvertes, et ce sang qui macule les pierres.
ARCHVILE KING conte et chante, raconte et enchante, de sa violence sourde mais intelligente qui transpose les histoires d’antan dans un langage musical métissé (« L'Artisan »), et qui finalement, en moins de quarante minutes, signe un disque classique, mais pas tant que ça.
Titres de l’album:
01. Chroniques du Royaume Avili
02. Mangez vos Morts
03. Celui qui Vouvoie le Soleil
04. Atroce
05. Dans la Forteresse du Roi des Vers
06. À la Ruine
07. Vêpre I
08. L'Artisan
09. Cheating the Hangman
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