Le Death classique des origines, le Brutal Death, le Death progressif, le Death technique, le Doom/Death, le Slamming Brutal Death, le choix est vaste, et les groupes nombreux. Pour un style qui ne se reposait au départ que sur une ou deux options, le Death Metal a bien évolué pour devenir aujourd’hui l’un des sous-genres les plus diversifiés de l’extrême. Et si chacun de ces sous-courants mérite une attention plus ou moins grande, l’un d’entre eux incarne la quintessence même de la liberté musicale sous sa forme la plus perverse et étrange.
ELITIST, comme son nom l’indique, n’est pas fait pour toutes les oreilles. Fondé au Danemark il y a peu, ce quatuor aux faciès menaçants nous livre aujourd’hui les fruits de ses réflexions, sous la forme de huit morceaux denses, complexes, alambiqués et éminemment sombres. Et inutile de scruter la pochette pour essayer d’en savoir plus, puisque celle-ci est aussi opaque que le titre de ce premier long.
A Mirage Of Grandeur
Un mirage. Vous savez, ce phénomène provoqué par des températures différentes dans les étendues désertiques, qui vous donne l’illusion d’une grande surface d’eau, image trompeuse qui altère la lucidité. Le mirage dans le cas des ELITIST, c’est celui d’une musique linéaire et classique, que l’on pense discerner après quelques notes. Car la réalité des faits est tout autre. Le quatuor (Thomas Fischer - basse/chant, Niclas Sauffaus - batterie, Rasmus - guitare, et Simon Stenbæk - guitare/chant) s’épanouit en effet dans le trompe l’œil, dans le dissonant absolutiste, seule inspiration capable de traduire en musique une thématique d’époque.
Mirage Of Grandeur est dédié à ceux persuadés de leur propre grandeur, et qui méprisent donc complètement ceux qui ne méritent pas leur attention. Ceux se croyant intouchables, et ceux qui ignorent les catastrophes à venir.
Les véritables ELITIST sont donc ces élites méprisantes, qui s’estiment au-dessus des masses sans avoir aucun compte à rendre. Les magouilleurs, les criminels de caste, les politiques sans humilité, les egocentriques financiers et le tableau est loin d‘être complet. Pour les décrire avec acuité, A Mirage Of Grandeur utilise des figures de style très intéressantes. Une indéniable froideur dans la cruauté, une rigidité dans la composition, et un son énorme aussi solide que les murs qui nous séparent des bien-nés.
Enregistré et mixé par Lars Mayland, masterisé par Colin Marston (KRALLICE, GORGUTS, DYSRHYTHMIA), et décoré d’un artwork de Tobias Holmbeck (NARCOSATANICOS, ASHENSPIRE, TELOS), A Mirage Of Grandeur fait partie de ces disques hypnotiques, discordants, qui provoquent un malaise palpable dès leurs premières mesures. Et qui le temps passant, deviennent de plus en plus sombres et glauques, au point d’atteindre un non-retour harmonique qui fait froid dans le dos.
L’album est agencé comme un crescendo d’horreur, et nous entraîne de la violence la plus crue et ouverte, à celle plus froide et dissonante de l’Allemagne des années 90. Et la distance séparant « Vacuous Magnificence » de « Sustaining Collapse » nous permet de mesurer les capacités de ces quatre musiciens qui se sont embarqués dans un drôle de voyage, entre fin du monde programmée et derniers instants de chaos débridé.
« Sustaining Collapse », pénultième entrée, se propose justement d’incarner tous les côtés les plus vicieux d’une personnalité globale complexe. Poussant les dissonances dans leurs derniers retranchements, tout en acceptant l’apport constant d’une basse roulante et mélodique, ELITIST confronte l’ultraviolence la plus lapidaire à un sentiment de mal-être presque palpable, pour nous paumer dans un labyrinthe d’influences, entre la scène autrichienne de l’orée des nineties, et son pendant américain des années 2000.
En utilisant des éléments de Sludge, de Doom maladif et d’Indus nauséeux, ELITIST s’assure une narration cohérente, réservant son lot de rhétorique personnelle. Efficace mais sournois, explosif mais ciblé, A Mirage Of Grandeur nous donne le sentiment d’entrevoir une réalité plus plaisante, tout en nous assommant régulièrement d’une vérité peu enviable.
Celle d’un monde à la dérive, dirigé par des instances ignorant le sens même du mot empathie, et désireuses de s’en mettre plein les poches avant extinction de la génération suivante.
Pas d’oasis en vue, pas de plan B, ELITIST est cruel dans ses conclusions, mais musicalement persuasif malgré ses instincts déviants et dissonants. Une traversée d’un désert aride, pour une fin de vie sèche et brûlante.
Titres de l’album:
01. Propagating Suffering
02. Vacuous Magnificence
03. Deluded Fallacies Spew From Rancid Mouths
04. False Lives
05. Funneled into Oblivion
06. Ahistorical Pride
07. Sustaining Collapse
08. Onslaught of Irrelevance
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36