Je pense sincèrement demander un petit pécule, voire un pourcentage aux groupes suédois, tant je semble être leur meilleur ambassadeur en France depuis des années…Ceci dit en toute modestie bien sûr, puisque c’est toujours la passion qui me guide et non le besoin de reconnaissance, mais au vu du nombre d’albums de Hard/Heavy/AOR/Synth-Rock/Hard Pop scandinaves que je traite par semaine, cette compensation me semblerait tout à fait juste. Aujourd’hui, retour à Västerås, Suède, pour y retrouver un groupe dont j’avais déjà parlé à l’occasion de son premier album il y a deux ans, et qui nous en revient donc sans avoir changé d’un iota sa musique. Souvenez-vous, février 2017, je vous présentais les AGE OF REFLECTION, qui sortaient alors In the Heat of the Night sur AOR Heaven, label d’esthètes. J’en disais partiellement tout le bien que j’en pensais, sachant alors que l’équipée pouvait nous offrir beaucoup mieux au vu des talents individuels engagés. Pari gagné, puisqu’en 2019, le sextet nous délivre un message clair et positif, et surtout, à la hauteur de sa réputation naissante avec ce A New Dawn, qui en effet nous propose un lever de soleil chatoyant sur fond de paysage mélodique apaisant. Pourtant pas grand-chose n’a changé en deux ans, que ce soit au niveau de l’équipe ou de l’orientation, mais il semblerait que les quelques petits défauts constatés à l’époque aient été gommés, et que la composition ait atteint un nouveau palier, pour devenir quasiment imperfectible, et en tout cas, un vrai modèle dans le genre. Le genre justement depuis quarante ans, ne supporte pas les approximations, et ne tolère que les refrains les plus fédérateurs, ce que ce second long a bien compris…Alors, onze morceaux, dont une reprise fameuse, pour un parcours sans-faute qui nous émerveille de son énergie matinée de douceur tout sauf mielleuse.
Pourtant, la concurrence est rude en ce moment, et pas seulement à l’intérieur des frontières suédoises. J’abordais hier avec un peu de retard le cas des danois d’ALLIANCE, qui avec leur Fire and Grace avaient placé la barre très haute, mais il semblerait que la fierté nationale scandinave n’ait d’égal que le talent de ses musiciens, puisque A New Dawn rivalise de pureté et de créativité avec les meilleurs représentants. Ainsi, les six instrumentistes (Lars Nygren - chant, Carl Berglund - guitare/chœurs, Jonas Nordqvist - guitare/chœurs, Jens Rüttgeroth - claviers/chœurs, Jan Skärming - basse/chœurs et Peppe Vikman - batterie/chœurs) ont repris les recettes de leur premier album pour les pousser à leur paroxysme, signant avec ces onze morceaux dont dix originaux un manifeste de Hard Rock mélodique de première importance. Je l’avoue, l’euphorie ne m’avait pas chatouillé les tympans il y a deux ans, même si je reconnaissais les qualités intrinsèques d’un combo à l’aise dans son créneau. Mais avec l’expérience de tournées en osmose, et le temps passant, il est évident que les AGE OF REFLECTION ont compris qu’ils se devaient de peaufiner au maximum leur inspiration sans lui faire perdre de sa spontanéité. J’avais cité à l’époque quelques noms pour les situer sur l’échiquier de l’harmonie musclée, dont ceux de TNT, MISS BEHAVIOUR, TREAT, MAGNUM, SHY, et j’aurais tout aussi bien pu ajouter ceux de H.E.A.T, d’ECLIPSE, du PRETTY MAIDS le plus moelleux, mais même si ces comparaisons sont toujours plus ou moins d’actualité, le groupe a aujourd’hui cette identité forte qui lui permet de s’éloigner de tout parallèle un peu trop prononcé. Certes, l’ombre de JOURNEY, de KING KOBRA plane toujours aussi bas au-dessus des mélodies, mais est-il encore possible de sortir un album d’AOR/Rock mélodique en se dégageant de leur parrainage historique ? La réponse est formellement négative, et ce second LP parvient donc à se dispenser de tutelle envahissante pour affirmer sa propre personnalité.
En même temps, et comme à chaque occurrence, il est toujours très ardu de décrire un album dont la musique est connue d’avance, et qui s’adresse à la sensibilité de chacun. Que dire de plus qui n’ait déjà été dit des dizaines de fois ? Que les musiciens sont tous des pointures dans leur rôle respectif, que les harmonies sont superbes, les arrangements léchés, et la production encore une fois signée Erik Mårtensson (Eclipse, W.E.T.) un modèle du genre ? Que chaque morceau cache un refrain sublime qui vous replongera dans l’âge d’or des années 80 ? Que l’équilibre entre puissance et séduction harmonique est impeccable, et respecte le cahier des charges scandinave en la matière ? Tout ceci semble bien vain au moment de jauger de la pertinence d’une œuvre qui se classe parmi les meilleures de son style, restant juste assez anonyme pour ne pas trop se faire remarquer, mais développant suffisamment d’arguments intimes pour vous convaincre de son utilité. On comprend tout ça, et le reste aussi dès « A New Dawn », stéréotype doré qui se permet quand même une attaque discrète à la double grosse caisse sur fond de nappes vocales pures, et on en a confirmation avec « Stay With Me », beau comme un tube de JOURNEY passant sur une radio californienne un petit matin de juin, le soleil cognant avec bienveillance à la fenêtre. Les hits s’enchaînent, parfois avec un peu plus de clavier que de raison, pour se rapprocher des DARE, de HONEYMMON SUITE, de NIGHT RANGER, et « Here I Stand » de sonner comme un classique instantané, avec son riff légèrement emprunté à VIXEN et BON JOVI. Peut-on en vouloir à un groupe de recréer une ambiance eighties et de fait, de loucher vers ce qui s’est fait de mieux à l’époque ? Surement pas, spécialement lorsque la nostalgie a ce petit goût doux-amer qui à la saveur de l’adolescence…
Certes, tous les titres sont plus ou moins bâtis sur le même moule, mais l’énergie, la puissance de la voix de Lars Nygren, l’agressivité des guitares de Carl Berglund et Jonas Nordqvist, la solidité de la rythmique Jan Skärming / Peppe Vikman, et la subtilité discrète des claviers de Jens Rüttgeroth font de ce A New Dawn une nouvelle réussite globale à ajouter à un tableau d’honneur déjà bien chargé. Et le sextet, décidément très confiant, de se lancer dans une surprenante reprise du tube radiophonique des CUTTING CREW, avec cet éternel « (I Just Died) In your Arms », proche de son modèle, mais suffisamment détaché pour passer pour un original. Petite plus-value pour un album qui n’en avait pas vraiment besoin, et éclairage plus musclé pour un hit que tout le monde a fredonné, trouvant ici une nouvelle dimension par l’entremise de chœurs très prononcés, la trademark du groupe. Toujours très attachés à des racines Hard Rock, les suédois font monter la pression (« Write It On The Wall »), évitent subtilement le piège du sirupeux pour midinettes devenues quadragénaires nostalgiques des slows d’antan, et gardent l’emprise sur un tempo jumpy en distillant leur joie de jouer avec une réelle générosité (« Go »). AGE OF REFLECTION avec cet album aurait pu se rebaptiser AGE OF ACTION, tant A New Dawn est une véritable démonstration de talent qui s’exprime enfin pleinement. Parlons maintenant de mon pourcentage les gars, il est temps je crois…
Titres de l’album :
1. Aurora
2. A New Dawn
3. Stay With Me
4. Here I Stand
5. Until Death Do Us Part
6. What If I Break
7. Go
8. Never Alone Again
9. (I Just Died) In your Arms
10. Write It On The Wall
11. Can't Let Go
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