L'hypoxie (du grec ὑπό (« sous »), et ὀξύς (« pointu »)) est une inadéquation entre les besoins tissulaires en oxygène et les apports. Elle peut être la conséquence de l'hypoxémie (diminution du taux d'oxygène dans le sang).
Remercions encore une fois Wikipedia pour son aide précieuse, avant d’aborder le cas de ce jeune groupe norvégien fondé en 2016. HYPOXIC nous vient donc de Trysil, ville qui l’a vu naitre il y a cinq ans, cinq ans passés à peaufiner une musique plus complexe et riche qu’il n’y paraît au prime abord. Car si la première écoute superficielle de cet album m‘avait plus ou moins laissé de marbre, et poussé à ranger l’œuvre dans le dossier « éventuellement un jour de pluie », une seconde écoute plus poussée m’a fait découvrir un groupe incroyablement mature, Thrash mais pas que, groove mais pas putassier, et plus Heavy et créatif que la moyenne.
Robert Nordgård Werme (basse), Kristian Eriksson Østerhaug (batterie), Erlend Buflod (guitare) et Øyvind "Albatross" Sjøli (chant/guitare), sont donc des musiciens éduqués, polis mais suffisamment sauvages pour intéresser les brutes que nous sommes, des instrumentistes plus que capables, et des compositeurs assez roublards pour dissimuler leur travail sous une fine couche de convenance. La surface de cet album est en effet brillante, Heavy, classique, mais l’instrumentation précise révèle une culture Metal assez poussée, qui va me forcer à citer des noms comme AGONY, METAL CHURCH, SANCTUARY, STONE ou FLOTSAM & JETSAM et LAAZ ROCKIT. Des noms qui font envie, et qui en appellent à la légende, et le parti-pris Heavy/Thrash/groovy des norvégiens peut aussi ramener aux tympans des effluves de PANTERA, PRONG, CHANNEL ZERO, ce qui vous en conviendrez n’est pas donné à tout le monde.
De fait, ne vous fiez surtout pas au premier morceau pour juger de la saveur de la pièce globale : car aussi catchy soit « Judgement Slay », il n’est qu’une prise de contact au riff certes redondant, mais terriblement formel dans le fond. Le décor change dès « Toxic Worms », et « Havoc » est le coup de massue qui aide le crâne à comprendre que A New Way Of Death est vraiment une nouvelle façon d’appréhender le Heavy/Thrash, et pas de la façon la plus linéaire qui soit.
Ces garçons dans le vent sont donc de vieux singes à qui on n’apprendra certainement pas à faire la grimace. Basé sur un principe de va-et-vient permanent, de fluidité rythmique, d’échange de thèmes accrocheurs, de soli fluides et dégoulinants de mélodies, et de survol d’un style générique abordé sous un angle plus spécifique, A New Way Of Death n’est peut-être pas véritablement un nouveau moyen d’appréhender la violence instrumentale maîtrisée, mais certainement une façon moins passe-partout de traiter des genres trop respectés pour être adaptés.
Ne laissons planer aucun doute, ce premier album n’est pas non plus foudroyant de surprise. On retrouve des recettes éprouvées, des lenteurs Heavy classiques des nineties, une voix rauque presque Hardcore, et une propension à transposer le vocable nineties dans une production musicale plus moderne. Mais le culot assumé, l’efficacité, le talent instrumental permettent de transcender des idées formelles pour les rendre attirantes, ce qui n’est pas le moindre des exploits dans le petit monde sclérosé de l’old-school actuel. Et si l’éprouvant « Død » ressemble à s’y méprendre à du KILLING JOKE/WHITE ZOMBIE adapté à la Belgique de CHANNEL ZERO, « Mørkets Tjern » et son optique progressive vous emmènera sur la piste d’un Metal norvégien harmonieux, suffisamment sournois pour fasciner, et délicatement évolutif pour créer une atmosphère confinée hivernale absolument hypnotique.
Belle variété de ton, allusions au passé régulières mais pas envahissantes, cohésion rythmique et osmose globale, telles sont les armes qu’utilise HYPOXIC pour contracter nos muscles auditifs et noos immerger dans une expérience d’apnée sensorielle. Qu’on pense à ANNIHILATOR (« I Owe You Pain »), à EXODUS/ANTHRAX/ARMORED SAINT (« Psycho War), à un Thrash générique des années 90 (« Hunter and the Prey »), la pilule passe très bien, et on reste sur une impression de plénitude, agité par cette basse gironde aux courbes généreuses, et ces guitares tranchantes mais parfois fourbes.
En quarante-quatre minutes, HYPOXIC passe en revue toutes les possibilités, de la fulgurance nordique de « Killdozer », archétype de Thrash allemand des années 80 congelé en Norvège pour être dégusté sur le pouce, à l’insistance mélodique lourde et suffocante du title-track final, apothéose qui laisse les gouttes perler sur le front avant l’arrêt fatal du cœur.
Expérience intéressante, A New Way Of Death nécessite une écoute approfondie et patiente pour révéler ses secrets. Mais une fois la boite de Pandore ouverte, le mal est fait : vous êtes contaminé, votre oxygène se raréfie, et votre libre arbitre se fait la malle par tous les pores.
Titres de l’album:
01. Judgement Slay
02. Toxic Worms
03. Havoc
04. Død
05. Mørkets Tjern
06. I Owe You Pain
07. Psycho War
08. Hunter and the Prey
09. Killdozer
10. A New Way of Death
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30