L’été sera chaud, dans les t-shirts dans les maillots, mais l’automne sera bouillant et laid dans les duvets. Enfin si j’en crois le premier album des bretons de VENEFIXION, qui de leur Finistère nous envoient enfin des nouvelles longue-durée de leur existence. Signalons quand même que depuis sa création en 2013, le groupe a pas mal fait parler de lui en publiant des démos et EP’s, et que leur Defixio avait secoué pas mal de tignasses dans les rédactions des webzines. Articulée autour d’un mélange corsé de Death de tradition et de Black de saison, la musique du quintet est aujourd’hui en rendement optimal, et en écoutant les huit pistes plus intro de ce premier album, je peux affirmer que la créature bretonne est prête à prendre la France d’assaut, avant de s’attaquer à l’Europe, puis au monde, en passant par l’underground.
L’underground justement, l’allemand cette fois-ci, qui a accordé sa confiance au groupe depuis ses débuts, via le label Iron Bonehead, présent depuis la première maquette et encore là aujourd’hui pour propager la bonne et vile parole de cet A Sigh From Below. Une vue du dessous donc, qui selon les alchimistes est la même que celle du dessus, mais qui prend ici la forme d’une méchante carte postale envoyée des enfers de Lovecraft, et signée des légendes bretonnes et autres superstitions et magie noire.
K. Desecrator (batterie), Reiðō Zweit Eveno et J. Obscene (guitares), Max Abomination (basse) et R. Cadaver (chant), forment donc un line-up renouvelé, ayant accueilli ses membres depuis 2016 pour atteindre un niveau de perfection présenté en ces sillons. Avec des expériences glanées dans des ensembles comme DEMONIC OATH, SEPULCRE, DESTRÖYER 666, GOAT TORMENT, HEXECUTOR , ABNORM, DEATHLESS BASTARDS, LEGION MORTIFERE, PERVERSIFIER, SUDDEN DEATH, SCUMSLAUGHT, NECROWRETCH, UNDER THE ABYSS, WHIPSTRIKER, ASSAULTER, TRENCH HELL, HEXEN HOLOCAUST, RITUAL TEMPLE, HEXECUTOR, NUCLEAR ABOMINATION, CADAVERIC FUMES, REPUGNIZER, ou SEPULCRE, les parties prenantes ont donc un CV assez chargé, et sont à même de dessiner les visions néfastes de leur création, pour parvenir à un seul résultat : impressionner, charcuter les oreilles, malmener les tympans, et nous narrer des histoires toutes plus sombres les unes que les autres.
Emballé dans une production claire et ample, ce premier album frise la perfection dans le style. Bref juste ce qu’il faut, implacable, varié dans la brutalité, il emploie le Black pour noircir le Death, mais ne sombre jamais dans la facilité old-school de pillage des racines. Certes, les influences se sentent au détour des mélodies et des charges brutales, mais elles sont noyées dans un océan de capacités personnelles, ce qui confère à ce premier jet des allures de cri primal qu’on pousse pour affirmer son ego. Et l’ego des VENEFIXION a de quoi être gonflé à bloc par une prise de contact aussi véhémente que « Veneficial Upheaval », qui de son premier riff à la MORBID ANGEL à son final écrasant à la OBITUARY/SUFFOCATION nous entraîne sur les routes du passé, sans marcher dans les pas des grands anciens.
Entre riffs morbides et licks catchy, harangues vocales dans la plus pure tradition des bateleurs de la mort, pulsions rythmiques à réveiller les morts, écrasements soudains en mode enclume sur la tête, blasts épars pour garder la sauvagerie intacte, A Sigh From Below fait l’état des lieux de la brutalité traditionnelle, notée dans un calepin moderne. Pas question donc de reprendre des plans faisandés pour leur enlever les mouches, mais bien de créer de nouvelles perspectives tout aussi brutales. « Of Wolves and Ghosts » enfonce gentiment le clou dans le cercueil vintage, alors que « Ways to the Netherworld » se souvient des soli en sifflantes de Trey pour instaurer une mystique envoutante, et une ambiance ténébreuse. On se replonge alors dans la découverte de Blessed are the Sick et Altars of Madness, bien que les bretons ne se montrent qu’allusif au monstre floridien.
Servi par un propos violent, des compositions méchamment solides et sans compromis, ce premier chapitre grand format de la saga VENEFIXION vient donc à point nommé pour confirmer l’excellente réputation du groupe, et à juste titre. Rois du riff qui attrape par les burnes et des lignes de chant exhortées d’une voix ferme, les bretons nous sacquent à la faux sur « Clavicula Salomonis », presque punk dans l’attitude, mais toujours foncièrement Death Metal dans les duels de guitares tournoyantes.
Aménageant quelques espaces plus aérés, en proposant des inserts plus Heavy ou même des transitions mélodiques (« Subterranean Deathspell »), avant de nous pulvériser d’un final dantesque, le quintet développe donc l’éventail de ses talents, et laisse traîner un phénoménal « As Light Goes Astray » qui assure la clôture. En sept minutes évolutives, le groupe dessine son avenir tout en assumant son présent, écrase la concurrence, et se place en trait d’union de la première vague américaine et de la nouvelle vague européenne.
Accrocheur, méchant comme une teigne, créatif dans le recyclage, VENEFIXION nous flanque une calotte monumentale, et souffle les prémices d’un automne particulièrement torride et fétide.
Titres de l’album:
01. Resurrection
02. Veneficial Upheaval
03. Of Wolves and Ghosts
04. Ways to the Netherworld
05. Clavicula Salomonis
06. Summoned and Defiled
07. Subterranean Deathspell
08. Aghori's Ashes of the Dead
09. As Light Goes Astray
Très bon album une bonne claque vivement du live .
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