La vie peut être extrêmement simple. Tu te lèves, tu vas au travail, tu manges, tu rentres tu dors. Mais elle peut aussi se montrer particulièrement complexe. T’opposer des problématiques apparemment insolubles, te coincer au centre d’un labyrinthe d’énigmes, de questions existentielles, et te renvoyer à ta propre condition d’être surpuissant par lui-même, mais à l’importance toute relative à une échelle globale.
En somme, la vie est un cercle vicieux, et plus en profondeur, c’est une catharsis et une Némésis parallèles et perpétuelles. Némésis, puisqu’elle pose elle-même les intrigues qui rongent ta psyché, catharsis, puisque c’est elle qui en apporte les réponses.
Intéressante dualité n’est-ce pas ?
Il en va de même pour la musique, qui se veut équation parfois insoluble mais qui se résout d’elle-même. Un art qui provoque les sens, les irrite, te plonge dans un état méditatif ou traumatique, et qui pourtant, t’oppose les éléments de plaisir qui en découlent directement.
Ces interrogations et réflexions ne sont nullement gratuites, mais dérivent de l’écoute d’un disque qui les a lui-même jetées sur la table.
Le premier album des Grecs mystérieux de LOCUST LEAVES.
A Subtler Kind of Light est en effet l’archétype du LP profond, plein de sens, et dont l’écoute vous laisse aussi interrogatif que rempli de certitudes. Un disque qui dérange, qui provoque, mais qui caresse aussi les sens, peut-être à rebrousse-poil, mais qui vous pousse à analyser votre point de vue d’une façon un peu plus complète que d’ordinaire.
Certes, il n’est pas aussi inextricable que certaines œuvres de Varèse, John Cale, VAN DER GRAAF GENERATOR ou KING CRIMSON, mais il possède cette aura mystique qui en fait un accomplissement à multiples facettes, dont le fond et la forme sont en parfaite adéquation avec le thème de renouvellement de pensée, et de prise en charge de sa propre identité.
Un peu abscons comme ça au débotté, mais riche, personnel, et propice à des remises en question. La musique est-elle faite pour déranger, ou simplement pour procurer un plaisir fugace, finalement aussi futile qu’une journée lambda qui passe comme des minutes vides de sens…
Pour un premier jet, A Subtler Kind of Light est admirable à bien des égards. Il à la grandiloquence de certains travaux d’OPETH, de PSYCHOTIC WALTZ, d’ARCTURUS, d’EBONY LAKE, l’emphase des exactions de FATES WARNING, d’IN THE WOODS, et accumule les références tout en restant sur un terrain personnel. Il est relativement difficile de le placer sur une quelconque carte de genres, et finalement, c’est tant mieux comme ça. Il est aussi terriblement difficile à dater, puisque de sa production à son interprétation, il brouille les pistes, évoque un MANILLA ROAD perdu dans les limbes du temps, un SAMAEL déchiré entre plusieurs conceptions de l’extrême, et peut s’envisager comme un album de Black progressif terriblement envoutant, tout autant que comme un album de Metal fantasmagorique à la VOIVOD.
Et avec quatre pistes pour trente-cinq minutes de musique, il n’a pas joué la facilité, en combinant la technique poussée d’un DEATH ou d’un CORONER, sans pour autant tomber dans la démonstration et en gardant l’humilité mélodique indispensable à toute entreprise de séduction.
Alors, séduit-il par ses atmosphères inquiétantes et anachroniques ou par son efficacité larvée qui de temps à autres, se permet d’être plus directe et moins concentrique ?
Les deux en somme, ce qui en fait un des albums les plus fascinants du moment.
Concrètement, LOCUST LEAVES est un duo. Il est constitué d’une ossature double, axée autour de Helm qui prend en charge la partie musicale, et de Nick K. qui s’occupe des vocaux. Les deux hommes sont accompagnés de quelques musiciens additionnels, Vorskaath à la batterie, Ayloss à la lead, et de « Gemeinschaft Triste », qui s’occupe des ambiances.
Cette équipe, en un seul et premier LP parvient à déjouer toutes les stratégies d’analyse, et à forcer l’auditeur et le chroniqueur à effectuer une sorte d’introspection pour savoir si oui ou non, cette musique en anathèmes s’adresse à eux ou pas.
Et autant être franc, cette musique m’a parlé, beaucoup, d’une façon pertinente et poétique à outrance, sans pour autant me forcer à l’apprécier autrement que pour ce qu’elle est.
Dans les faits, la thématique d’A Subtler Kind of Light est expliqué assez clairement par Helm :
« L’album parle de transmutation. Du fait de devenir celui que vous avez toujours été, tout en se battant contre les lois empiriques durant ce processus. »
En gros, quoiqu’il advienne de nous et de notre pensée, il en restera toujours une trace infime, un dernier écho. Et c’est ce processus que cet album se complaît à décrire au travers d’un dédale de sons, d’imbrication d’idées, de pertinence mélodique et d’agressivité rythmique, un peu comme si l’OPETH le plus grave et sentencieux recoupait ses idées avec l’ANATHEMA le plus harmonieux mais entêté, dans l’optique de sonner comme un amalgame de tendances sans véritablement se découvrir. Interrogatif ? On le serait à moins.
Plus trivialement et prosaïquement, la musique de ces quatre morceaux est aussi sombre qu’elle n’est lumineuse. Elle est aussi limpide qu’elle n’est complexe. Et nous évoluons donc de passages délicieusement harmonieux et légèrement achroniques (dignes d’un Metal Progressif des années 70, avant son heure donc), à des furieuses guerres éclairs qui rappellent le Black le plus analogique des 90’s, tout en multipliant les allusions à un Thrash technique de la fin des années 80.
Difficile de décomposer chaque entrée en tant que telles, puisqu’elles sont toutes aussi touffues et différentes qu’elles ne sont légères et similaires. La tactique est toujours la même, empiler les couches et développer les thèmes sans perdre de vue la cohésion d’ensemble, mais en restant suffisamment libre pour se métamorphoser en permanence.
Il est clair que les passages ténébreux et concentrés suggèrent le CORONER de fin de carrière, tandis que les évolutions les plus légères nous parlent d’un temps où la liberté de ton des PSYCHOTIC WALTZ faisait d’eux les chantres d’une fusion underground contre nature fertile.
Du oui, du non, du peut-être, mais aussi une sacrée valse humaine qui nous entraîne dans une folle sarabande de créativité. Et une théorie musicale individuelle pouvant se partager avec le plus grand nombre, qui n’y comprendra certainement pas grand-chose.
Trois morceaux chantés et un instrumental final qui referme les portes de la perception sur un univers trouble (« Flight (Ptisi) », sorte de dérivation un peu troublante qui mélange les sons dans une théâtralité de l’absurde assumée), pour un premier jet d’une maturité étonnante et pourtant encore bouillonnant d’idées agencées un peu trop naïvement.
Une fin et un début en soi.
Une dualité de plus en somme…
Titres de l'album
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