Nous avons eu KISS, puis MÖTLEY CRÜE. Nous avons eu MÖTLEY CRÜE puis RATT. Nous avons eu RATT et puis les BULLET BOYS. Et puis, dans les années 90, KORN et SPINESHANK, etc…A chaque modèle, une copie, à chaque leader, un suiveur, aussi habile soit-il. Les années 2000 n’échappent pas à la règle, et surtout pas dans le domaine du sacro-saint Metal suédois, le plus efficace du marché. Depuis l’émergence puis l’explosion de l’étoile AMARANTHE, beaucoup de combos se sont lancé dans le créneau du Metal moderne à chanteuse, certains de pouvoir ramasser quelques miettes du gâteau. A ce petit jeu, les concurrents de METALITE sont les adversaires les plus sérieux du groupe mené de front par Elize Ryd, et avec leur troisième album, les confrères se devaient de frapper un grand coup, et confirmer toutes les bonnes opinions formulées par les fans depuis la sortie de Heroes in Time en 2017 et Biomechanicals en 2019. C’est évidement chose faite avec A Virtual World, qui nous entraîne dans un monde aux proportions dantesques, et aux couleurs chatoyantes. Et en poussant le vice jusqu’à établir un parallèle avec les groupes de K et J-Pop, AMARANTHE et METALITE proposent à leur fanbase exactement ce qu’elle veut entendre, laissant le discours à des artistes bien rodés, qui savent exactement ce qu’on attend d’eux : de la puissance, des mélodies prononcées, et une façon très habile de déformer le Heavy Metal de Papy via des arrangements électroniques modernes échappés d’un jeu en ligne très populaire.
De deux choses l’une : ou cette formule vous laisse de marbre et/ou vous irrite, ou vous êtes totalement perméable à cette Pop savamment déguisée en Hard Rock contemporain, au point d’en reprendre les refrains un soda à la main. Rangeons nous donc de chaque côté de la barrière, pour défendre et accuser les suédois, qui avec A Virtual World continuent sur leur trajectoire ascendante les transformant petit à petit en référence absolue du genre.
A gauche donc, les fans, les conquis, ou tout du moins, les tolérants. Ce groupe retrouvera sur ce troisième chapitre ses héros en grande forme, une fois encore soutenus par le gourou des consoles Jacob Hansen (VOLBEAT, mais surtout…AMARANTHE). Avec un son à vous faire passer la barrière électronique d’un monde alternatif, ce nouvel album décoiffe, mais permet aussi de garder ses neurones partiellement intacts en aménageant quelques moments de quiétude bienvenus. La formation (Erica Ohlsson - chant, Edwin Premberg - & Robert Örnesved - guitares, Lea Larsson - batterie, Robert Majd - basse) reste stable depuis deux ans et l’arrivée de la belle Erica au chant, et reproduit une fois encore le miracle opéré sur l’homérique Biomechanicals dont j’avais parlé avec plus ou moins de bienveillance dans ces colonnes. Les deux albums partagent évidemment de nombreux points communs, dans la composition et la réalisation, mais une fois de plus, les originaires de Stockholm ont réussi à fédérer leurs troupes pour qu’elles s’enthousiasment pour ce Metal très moderne et truffé d’arrangements spatiaux. Et dès le title-track, très justement placé en ouverture, les choses sont très clairement exposées, et la puissance fait décoller les haut-parleurs.
La voix d’Erica est toujours aussi séduisante, et le background instrumental toujours aussi porté sur un parti-pris à cheval entre Metal électronique et Power Metal, avec en exergue des riffs génériques et des pistes de chant doublées pour accentuer l’épaisseur de ces hits de l’impossible. De là, les morceaux s’enchaînent sans temps mort, les parties individuelles et collectives cimentent le tout avec une belle foi, et tout l’espace sonore est occupé par des notes, des soli, des breaks, des envolées lyriques ou des arrangements futés. « Cloud Connected » maintient la pression, et accentue ce sentiment de blockbuster pour les oreilles, transformant le disque en pop-corn album qu’on savoure l’été sur sa terrasse avec une boisson bien fraiche. A l’image d’Hollywood qui tire en septembre ses cartouches les plus fédératrices, METALITE joue avec ses propres codes, et signe une suite quasi parfaite dans le genre, alignant les hymnes, et s’amusant constamment de cette opposition entre électronique et analogique (« Beyond the Horizon » qui pourrait s’être échappé d’un album de BABYMETAL).
Cette déferlante de puissance et d’emphase ne connait que peu de baisses de régime dans les tours, et seul « Alone » et son titre révélateur ralentit le tempo et calme les ardeurs pour proposer une cassure romantique qui finalement, apaise les tensions et permet de respirer quelques minutes. Mais ne vous inquiétez pas, les suédois ne sont pas là pour nous rejouer Roméo et Juliette, et « Running » assure la continuité de son Heavy Metal plus classique qui justement tranche un peu avec les excès de bidouillage des morceaux précédents.
Production évidemment impeccable, interprétation au-dessus de tout soupçon, jeu habile des ombres et de la lumière, la perfection dans le genre est non seulement à portée de main, mais même à portée de doigt. Cela dit, puisqu’il faut jouer les avocats du diable, abordons les nombreux défauts d’une telle réalisation, et voyons la chose à travers les oreilles de ses détracteurs farouches.
Le principal grief à formuler à l’encontre d’A Virtual World est indéniablement son côté générique et froid. Générique, car la musique du quintet semble composée au kilomètre, en suivant un modèle bien établi, à l’image de la référence AMARANTHE qui utilise le principe Rank Xerox si connu. Un ou deux types de compositions, une seule incarnation possible, tous les potards dans le rouge, et vogue la galère formatée comme une clé USB flambant neuve. Du morceau d’ouverture à la clôture, tous les titres sont reliés par le même gros fil rouge que personne ne peut manquer, et on attend avec désespoir la petite étincelle qui fera exploser l’édifice, en vain. Autre souci majeur, malgré son intérêt mélodique certain, le groupe peine à trouver le refrain qui fera vibrer les foules, se contentant souvent d’harmonies très convenues qu’il répète d’un chorus à l’autre. Si la voix d’Erica est puissante et fiable, elle n’en reste pas moins terriblement distante et manquant de passion, ce qui renforce encore plus cette distanciation prise avec le public, qui fausse le sens du partage si cher au groupe. On a plus le sentiment d’un déballage de potentiel et d’effets maousses qu’une réelle communion avec les fans, et ce monde virtuel ressemble à ces jeux en application que l’on vend aux adolescents à grand renfort de hype.
Alors, amigos, choisissez votre camp. Sans être désagréable, la musique de METALITE est encore un peu trop et pas assez à la fois, et ne s’adressera qu’aux auditeurs en manque de sensations faciles et de hits calibrés. Pas désagréable au prime abord, mais vite oublié une fois fondue dans les tympans.
Titres de l’album:
01. A Virtual World
02. Cloud Connected
03. Talisman
04. Beyond the Horizon
05. Peacekeepers
06. The Vampire Song
07. We’re Like the Fire
08. Artificial Intelligence
09. Alone
10. Running
11. Synchronized
Rhan....c'est groupe à chanteuse sans ame bordel....
Voila ce que ca fait du Karine Ferri metal
"c'est" - "ces" / "groupe" - "groupes" / "ame" - "âme" / "voila" - "voilà" / "ca" - "ça"
(chaud les fautes...)
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