Avec ce deuxième EP, les allemands de MENTAL DISEASE consolident leurs positions, et s’affirment comme une force vive européenne en matière d’extrême ambitieux. Fondé en 2007, le quatuor n’a jamais fait partie des étudiants les plus prolifiques de sa génération, et c’est seulement en 2016 que les premiers fruits de son travail ont pu être récoltés, en moyen-format. Et ce sont encore six années qui ont été nécessaires pour planter la suite des fruits de la discorde, avec un second EP encore plus fouillé, construit, original et technique.
MENTAL DISEASE ce sont quatre instrumentistes et compositeurs (Elly Preussner - basse/chœurs, Krappy - batterie/chœurs, Rasmus Korn - guitare/chœurs et Josh - guitare/chant/claviers/piano), omni disciplinés, doués, et entièrement dévolus à la précision instrumentale de choix qui avait animé les dernières années d’eighties soudainement portées sur l’esthétique et la préciosité. On se souvient avec émotion de cet affrontement entre les Etats-Unis et l’Allemagne pour remporter le titre de pays le plus crédible en termes de Techno-Thrash, et si les Etats-Unis avaient gagné d’une courte tête, l’Allemagne n’avait pas à rougir de sa seconde place.
Mais il n’est point question ici de performances jazzy et autres acrobaties instables. Plus qu’un Thrash technique, les MENTAL DISEASE proposent un Thrash évolutif, certes émaillé de petites trouvailles individuelles notables, mais épuré de toute prétention de conservatoire un peu trop redondante. Entre les délires de Ron Jarzombek, les labyrinthes des années 90 entre FATAL OPERA et NON FICTION, A Wake for Those Asleep se propose de réveiller les léthargiques trop nostalgiques pour vivre dans le présent, en adaptant justement d’anciennes recettes pour leur offrir une coupe rafraîchissante.
En point d’orgue de cette réalisation, deux guitares très bavardes, en rythmique comme en solo. Un festival de riffs pour une ambiance entre Heavy et Death, couvrant donc un terrain conséquent, et des titres qui évoluent naturellement, entre soli sinueux et mélodies fatales. On se plaindra pour la forme du chant un peu grognon de Josh, pas toujours à l’aise dans les raclages, mais tout le monde s’accordera de la prouesse instrumentale collective, avec ses déroulés de basse hypnotiques et ses saccades naturelles.
En poussant le bouchon, on pourra affirmer que ce second EP contient plus d’idées en trois morceaux que bien des groupes revival sur l’ensemble de leur discographie, mais sans avoir à établir de parallèle, on retiendra que les quelques aménagements personnels ne font pas toujours mouche, comme cette voix féminine sortant de nulle part, pas forcément très juste, et qui aurait mérité d’être intégrée avec plus de souplesse.
Mais le gros quart d’heure passé avec les allemands en appelle à une exigence inévitable : un véritable album, d’une heure ou un peu moins, pour exploiter un potentiel certain. Car si ce A Wake for Those Asleep est déjà suffisamment intéressant pour rallier à sa cause les fondus de Thrash progressif, on sent aussi qu’une œuvre plus complète achèvera d’imposer le nom de MENTAL DISEASE dans le cœur des esthètes Heavy/Thrash les plus exigeants.
Car il s’agit bien de cela, du Heavy/Thrash progressif et évolutif, qui emprunte au Metal épique ses tics les plus mélodiques, et au Thrash son énergie et ses ambitions. Un crossover savoureux donc, pour une découverte sinon de premier plan, tout du moins assez encourageante pour être suivie de près les années qui viennent. Et puis, souvenez-vous : à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne, alors…
Titres de l’album :
01. Teach Me How To Sleep
02. Panzerfahrt
03. Body
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09