Ami au teint blafard, aux yeux cernés de noir et aux goûts de charognard, je m’adresse à toi. Si tu aimes ton Black Metal carré, professionnel, puissant et impersonnel, passe immédiatement ton chemin. Si au contraire, tu estimes que ton style de prédilection doit être laid, intime et repoussant, assieds-toi et reste avec moi. Cette chronique risque de t’intéresser.
Les one-man-band sont légion dans le petit monde ténébreux du BM. On ne compte plus les musiciens solitaires qui sortent des albums par palettes de douze, en misant sur la misanthropie de leurs auditeurs potentiels. Le rayonnement de ce genre de projet étant très limité, les artistes peuvent se laisser aller à toutes les exactions possibles, des plus minimalistes aux plus sadiques, sans craindre la critique qui de toute façon, ne peut les atteindre dans la plupart des cas.
Les one-woman-band sont déjà plus rares. Non que le milieu soit machiste, bien au contraire, mais il semblerait que les musiciennes aient gardé leur instinct de meute, et préfèrent jouer en groupe plutôt que de s’exprimer en solitaire. Mais ils existent aussi, et c’est tout à fait par hasard que je suis tombé ce matin sur KIRTHROTH, projet monté de toutes pièces par l’énigmatique Vladia, résidente de l’Oregon. Certains diraient que j’aurais dû passer mon chemin, au regard de la découverte, mais d’autres, les puristes de chez intégristes, ne regretteront pas ce papier, qui les informera de l’actualité d’un projet assez unique en son genre.
Malheureusement.
Avec déjà trois albums à son actif, l’américaine jouit donc d’un tout petit succès sur la toile, son approche sans compromis ayant trouvé quelques fidèles pour en propager la mauvaise parole. Et si les one-woman-band sont rares, les one-woman-band s’épanouissant dans un Black minimaliste et terriblement Raw le sont encore plus. Et il est difficile de faire plus Raw et intransigeant que ce troisième album, qui coche toutes les cases de l’œuvre underground, inécoutable, et sans aucun artifice.
Ne le cachons pas. Si les SHAGGS avaient grandi dans les années 2010 et sorti un album en 2020, le résultat eut été le même. Vladia s’agite dans tous les sens pour produire le boucan le moins cohérent du circuit, et ne se refuse aucune fantaisie. La principale étant une technique ultra limitée, qui génère des parties de batterie complètement à côté de la plaque, rythmique bancale qui convient parfaitement à ces titres qui n’en sont pas.
Autre distinction, ce chant susurré qui est bien loin des grognements habituels du genre. S’il est difficile de savoir si cette façon de chanter est naturelle et voulue au regard d’une production évidemment inexistante, elle confère un charme certain à un disque qui en manque cruellement.
Autre écueil, le niveau sonore. Fluctuant de piste en piste, et franchement abominable, il m’a obligé à vérifier le bon fonctionnement de mon ampli et de mon casque, tant il monte et descend de façon erratique, donnant le sentiment d’une maquette réalisée à la hâte sur un vieux Nokia.
Quant à la guitare…en est-ce bien une ? On entend un son vaguement distordu, évidemment complètement noyé dans le « mix », mais il est souvent impossible de distinguer le moindre riff valable. Et lorsqu’elle se décide enfin à surnager, elle est immédiatement étouffée par des effets saugrenus, comme ces aboiements de chien sur le terrifiant « Frozen Sorrow ».
Zéro cohérence, zéro présence, pour un A Witches Last Hour qui je l’espère représente vraiment la dernière heure d’une sorcière qui agonise visiblement seule dans sa cabane de l’Oregon. Les plus extrêmes adouberont sans toute cette tartufferie ignoble, mais ceux aimant vraiment le Raw Black, lorsqu’il est joué intelligemment mais produit à la louche pour sonner Evil tourneront le dos à cette plaisanterie qui tient lieu de défouloir pour un imaginaire très décalé.
Bizarre, OK. Unique, OK, mais tout ça ne justifie pas cet étalage de sons aléatoires. J’en ai le corpsepaint qui fond sous le soleil.
Titres de l’album :
01. As The Old Oak Withers
02. Ashes Of Witches
03. Bridget Bishop
04. Howling Of The Cursed Winds
05. Scars Of The Noose
06. Tongues Of Treason
07. Frozen Sorrow
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