Nous abordons souvent le cas du revival Thrash dans ces colonnes, mais il serait temps d’aborder avec la même concision le cas de la troisième vague de groupes AOR, genre qui semble lui aussi connaître un perpétuel recommencement, au travers des œuvres de groupes aussi passionnés que ceux qui les ont influencés il y a plus de trente ans.
Si vous êtes amateurs de Rock mélodique foncièrement enraciné dans la culture West Coast des 80’s, vous savez déjà de quoi je parle, et vous accumulez comme moi les nouvelles sorties qui inondent le marché depuis une bonne dizaine d’années.
Généralement, ces productions nous en viennent des pays Scandinaves, mais aussi des Etats-Unis bien sûr, d’Angleterre parfois, et souvent d’Italie, la patrie de l’incontournable label phare Frontiers, qui se fait un plaisir de toujours dénicher les perles rares du créneau.
Tiens, prenons leur dernière signature en compte, celle des Italiens de LIONVILLE. Une fois de plus, la maison de disques romantique ne s’y est pas trompé, et nous offre sur un plateau une nouvelle démonstration mélodique de haut-vol. Alors certes, le groupe en question n’est pas né de la dernière pluie de pétales de roses, mais admettons quand même que leur troisième album se rapproche de plus en plus des tables de loi du style au point de brouiller les radars temporels pour nous replonger sans en avoir l’air dans l’eau agréablement tiède des légendaires 80’s.
LIONVILLE est à la base un projet initié par le guitariste/chanteur/compositeur Stefano Lionetti qui souhaitait retrouver le souffle épique des harmonies Rock Fm inondant les ondes US d’il y a quelques décennies, en rassemblant autour de lui des acolytes tout aussi passionnés.
Deux albums plus tard dans la musette (Lionville en 2011 et II en 2012), quelques ajustements de personnel (accueil du formidable chanteur Lars Säfsund des WORK OF ART, autre pierre de rosette suédoise du genre), et cinq années de travail auront été nécessaires pour accoucher sans douleur ni péridurale de ce troisième effort, A World of Fools, qui après quelques écoutes attentives, pourrait bien se révéler comme le magnum opus de ce quintette qui décidemment à tout compris aux essences originelles du Rock West Coast/AOR des TOTO, BAD ENGLISH, JOURNEY, SURVIVOR et autres BOULEVARD.
Alors certes, il s’adresse plus volontiers aux oreilles sensibles et aux cœurs romantiques des nostalgiques de la bande aux frères Porcaro et autres apôtres mélodiques d’un Rock très doucereux et hautement digeste, mais le professionnalisme dont fait preuve ce troisième album et le soin apporté à ses mélodies laisse admiratif, et pour peu que vous soyez ouverts à une musique délicatement ciselée et hautement harmonique, A World of Fools saura vous séduire en quelques mesures et une poignée de morceaux vraiment attachants.
Niveau infos, le line-up actuel du groupe se compose évidemment de Stefano Lionetti (guitare, chant et claviers), Lars Säfsund (chant et chœurs), Michele Cusato (guitares), Giulio Dagnino (basse) et Martino Malacrida (batterie), et l’album a été composé et produit par Stefano lui-même.
L’intégration de Lars s’est faite sans encombre, et il a endossé le costume de lead singer qui de fait lui va comme un gant, s’incarnant dans les nouvelles compositions de son guitariste avec toute la passion et la sensibilité requises par ce style de morceaux.
Ces titres ont d’ailleurs bénéficié de la participation créative de pointures comme Robert Sall, Alessandro Del Vecchio, Bruce Gaitsch, Soren Kronkvist, Gianluca Firmo, Thomas Vikstrom, ou Ida West, et rappellent parfois des artistes comme Marc COHN, Richard MARX ou Henry Lee SUMMER (« One More Night », qu’on aurait très bien pu trouver aussi sur un album solo de Joseph WILLIAMS ou sur son projet commun avec Peter FRIESTEDT), mais sonnent quand même à la base comme un gigantesque crossover de toutes les références citées en amont, avec une emphase particulière sur le TOTO de transition, celui qui évolua de The Seventh One à Tambu, avec moins de déviations Jazz-Rock évidemment.
La question qui reste peut-être en suspens pour les plus suspicieux d’entre vous, est bien de savoir si ce troisième LP à encore un quelconque rapport avec le Hard-Rock, même le plus accessible ?
La réponse est difficile à prodiguer, puisque ce disque prend un malin plaisir à souffler le lilas comme le jasmin, et à nous prendre à contre-pied en permanence.
Alors qu’un morceau comme l’ouverture « I Will Wait » aurait pu sans honte être composé par NIGHT RANGER ou un SURVIVOR en pleine crise de virilité, d’autres semblent plus à même d’évoquer le Soft Rock le plus comestible pour les réfractaires à la distorsion, à l’image sonore de ce « Show Me The Love » que TOTO aurait pu lâcher en second ou troisième single de son Farenheit.
Ne fuyez pas tout de suite, puisque quelques segments de ce A World of Fools pourrait très bien vous concerner, pourvu que vous ayez l’esprit éclairé. Ainsi, le Rock en up tempo de « All I Want » vous rappellera la légèreté mordante des DANGER DANGER mais aussi de Ted Poley en solo, alors que « Paradise » ramènera à votre mémoire la science harmonique des DEF LEPPARD et les constructions polies de Mutt Lange en studio, au service de FOREIGNER par exemple.
Certes, le tout est très soigné, brille de mille feux de bougies romantiquement disposées autour d’une baignoire de mousse, mais les chansons sont interprétées avec une telle conviction et un tel talent d’instrumentiste, qu’il n’est nul besoin de faire un quelconque effort pour se prendre au jeu.
Je le concède, « Our Good Goodbye » et ses tendances New-Wave 80’s pourra rebuter les plus violents d’entre vous, mais la sensibilité affichée est tellement séduisante et symptomatique des glorieuses eighties qu’il est impossible de ne pas craquer, surtout lorsque les chœurs en arrière-plan singent les tics de David Paich avec un mimétisme bluffant.
Des hits comme s’il en pleuvait (« Bring me Back Our Love », « A World Of Fools »), des singles potentiels en veux-tu en voilà (« Livin’ On The Edge »), des ballades qui pansent vos plaies d’amoureux éconduit (« One More Night », mid tempo sucré, « Image Of Your Soul », encore une fois bien traumatisé par les accès de tendresse de Steve Lukather et Joseph Williams), pour un album de première classe, qui certes joue la carte du consensuel, mais avec classe et élégance.
Rien qui puisse heurter votre sensibilité, un calibrage harmonique au millimètre, mais n’est-ce pas ce qu’on vient chercher chez des groupes de la trempe de LIONVILLE ?
Exactement, alors comment leur reprocher de rester fidèles à leurs convictions et de faire leur boulot avec dévotion ?
Et à ce jour, A World of Fools pourrait bien être leur meilleure production.
Titres de l'album:
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
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26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
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26/03/2025, 11:24