[Test psychologique dans un institut médicalisé à visites ouvertes pour savoir si l’heure du goûter peut être avancée]
« Bonjour. Vous marchez sur le trottoir, et vous apercevez une déjection canine, que faites-vous ? »
« (Filet de bave)…Jeeeee…marcheeee…dedans !!! »
« Bien…Vous allumez le poste de télévision sur C8 et vous tombez sur un vieux sketch de Jean Roucas, quelle est votre réaction ? »
« (Bave qui tombe sur le pantalon blanc)…Heuuuuuuuuu…marraaaaaaaaant !! »
« Bien…Vous sortez des toilettes, vous n’avez pas encore remonté votre pantalon, et vous voyez un chien de derrière… »
« (Coupe la parole) béséééééééééééééééééééééééé !!!! »
[L’heure du goûter ne sera pas avancée finalement, le patient n’est pas encore stabilisé de ses fantasmes canins]
Plus sérieusement, admettons par principe que vous soyez fan des GRONIBAR, d’ULTRA VOMIT, que certains pamphlets édités par GOGOL 1er ne vous soient pas complètement étrangers, que le Thrash, le Hardcore et le Crossover vous délectent, et que l’humour trentième degré de lycéen pas encore tout à fait attardé soit votre pain de mie quotidien.
Alors soyez heureux, les CULTURE LUTTE et leur sensibilité toute particulière vont sans doute vous parler. Enfin, à défaut de parler, ils vont plutôt vous hurler dessus, mais ils auront la politesse de le faire en musique, et plutôt bonne d’ailleurs. Comme ta sœur.
Les CULTURE LUTTE et leur patronyme fleurant bon les calembours classés X des années 70 sont en activité depuis un bon bout de temps maintenant (1998 selon leur bio très succincte), et n’ont toujours pas constaté d’amélioration à leurs crises de priapisme et leur diarrhée verbale très chamarrée. Ceux qui s’autoproclament chantres du Thrash de pneu, cumulent les sorties en format court, et récidivent d’ailleurs avec ce Ça va Chier des Bulles, aussi bruyant qu’un pet post cassoulet, mais à la décence sonore un peu plus nuancée.
En gros, ils représentent une certaine conception du métier de Vendeur Représentant Placier de la pantalonnade échevelée sur fond de Punk/Hardcore/Thrash débridé, mais n’hésitent pas à incorporer à leur blagues de caserne des rythmiques Core bien bombées, des riffs en pipes finement taillés, et des chœurs de pompier (la bouche pleine), ce qui a le don de transformer leurs boutades en morceaux âprement bricolés histoire de ne pas se contenter de quelques jeux de mots plus ou moins habilement troussés.
Ceci étant dit, si le propos est guilleret, le fond de l’air n’est pas du tout frais. Pas vraiment du genre à lâcher l’échelle pour que vous vous accrochiez au pinceau, les campagnards urbains se servent bien de leurs mains, et pas seulement pour se polir le manche. Ils connaissent leur vocabulaire underground sur le bout des doigts aux traces de caca, et sur les neuf morceaux de ce nouvel EP, il n’y a pas grand-chose à jeter.
Et finalement, pour visualiser auditivement le contenu de ce Ça va Chier des Bulles, autant imaginer une rencontre fortuite entre Les Bidasses en Vadrouille et le séminal (liquide évidemment) Speak English Or Die des SOD, pour s’en faire une idée en haute-fidélité.
L’image vous sied ?
Tant mieux parce que je n’ai rien d’autre à vous refiler.
La question qui comme la dernière goutte reste en suspens est la suivante :
Les CULTURE LUTTE jouent-ils du Thrash à tendance Hardcore, ou du Punk Hardcore subtilement (pas tellement en fait) Hardcorisé ?
La réponse est claire, les deux, ou aucun des deux, puisque l’équilibre des deux éléments est parfait, et saura séduire les amateurs de riffs acérés comme ceux de rythmiques astiquées.
Et après une intro bon enfant à base d’excréments et d’orgue Bontempi sautillant, on rentre de plein fouet dans un Hardcore bien moulé, qui évoque même les meilleurs moments des ANTI NOWHERE LEAGUE, pour peu qu’on ait la mémoire frivole. « Ton Cul à La Fistinière », ou l’art séculaire de la bombe à chiotte Hardcore venue du Finistère est une entrée en matière (fécale) qui prend aux naseaux, et qui cavale d’un bon tempo.
Et si la production est oscillante de titre en titre, ça n’empêche nullement ces clowns Thrash de faire les pitres, et de pomper le dard de Scott Ian et Dan Lilker sur un « Ni », qui ose la jonction entre le Crossover des 80’s et le Parodic Metal en vogue chez les ANAL CUNT radoucis.
Mais il n’est pas question de Grind ici, encore moins de bruit, les gus sont cohérents et se torchent avec application. Leurs soli sont d’ailleurs très coulés dans une veine Kerry King un peu agacé de manquer de papier, tandis que le duo Hell nönö (basse)/pOOp (batterie) assure les arrières et caresse le derrière en se la jouant Punk décalé et Metal très calé.
Un chant juvénile en pleine mue apporte la touche (pipi) de folie nécessaire à l’embellie, et « Cock’s In Hell » de poursuivre dans le métissage avec une énorme basse qui ravage la porcelaine, et des chœurs qui se tapent la Madeleine (de prout).
Morceaux brefs qui sortent plutôt secs (« Thor Gimme More », constipation Thrashcore qui s’extirpe soudain du corps par un refrain Hardcore), allusions borderline à base de félins patounant en mid tempo malin (« Foutre de Chat », ou comment se faire les griffes sur un pénis Punk Hardcore, un vrai délice), simili Crust qui arrache les croutes de la grotte à mamie (« La Grolle »), Thrash à la SLAYER qui remet les pendules à l’heure (« Pompe Funèbre »), et final cocasse à la Patrick Sebastien tombé dans la discographie de Freddy Cricien (« Faire la Fête »), enfin, un menu copieux qui vous laisse le séant sur le siège pendant un quart d’heure histoire que votre anus reprenne dimension humaine.
Je vous laisse le plaisir (solitaire) de découvrir les paroles merveilleuses en achetant pour quelques euros la version ultra limitée en CD de cet ambianceur de cabinets, mais sachez-le, si vous lui consacrez quelques deniers, il y a fort peu de chances que vous le regrettiez.
Du coup, notre patient va mieux, et à défaut d’attendre son goûter, il s’est confectionné une chocolatine (sud-ouest forever !!) avec un morceau de crotte et des croutes de tartine.
Le bonheur, avec les CULTURE LUTTE, c’est simple comme un coup de pine !
Titres de l'album:
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