L'ouroboros est un dessin ou un objet représentant un serpent ou un dragon qui se mord la queue
On connaît ce symbole, celui de l’éternel recommencement, du cycle de la vie, et de l’impossibilité de s’échapper de cette régularité de recyclage, qui est à la base de préceptes de nombreuses religions/cultes de par le monde. Et quel plus bel exemple pour définir la musique de cet étrange duo finlandais, qui depuis 2004 nous livre régulièrement ses pensées les plus sombres via de nombreux albums de qualité inégale, mais animés par le même esprit : se démarquer, être différent, oser pousser le bouchon plus loin, tout en restant d’une humilité artistique rare.
Atvar (instruments) et Antti Klemi (chant) reviennent donc une fois encore de leurs enfers personnels pour distiller ce Black Metal expérimental qui a fait leur succès dans l’underground. Aavikon Varjo est frappé du sceau numéro 20, ce qui achève de faire de CIRCLE OF OUROBORUS l’un des groupes les plus prolifiques de la scène Black finlandaise. L’éternel recommencement donc pour cette association de deux artistes mystérieux, aux croyances occultes, et qui envisagent leur carrière comme la vie en général : ce fameux serpent qui se mord la queue, et qui oblige à revenir aux sources de l’histoire pour recommencer une nouvelle existence.
La question étant : CIRCLE OF OUROBORUS se mord-il la queue depuis de longues années ? Connaissant une petite portion du parcours des finlandais, je pense pouvoir affirmer que tous leurs albums sont reliés par un fil rouge. Un refus d’une rythmique trop inamovible, un dégoût pour les riffs les plus évidents, et un amour non feint pour les ambiances occultes, étranges, nocturnes ou envoutantes. Aavikon Varjo ne fait pas exception à la règle, et développe un tracklisting pour le moins étonnant, avec des morceaux n’atteignant même pas la barre des deux minutes pour un total d’une petite demi-heure, ce qui n’est pas chose courante dans le petit monde très fermé du Black Metal.
Aavikon Varjo est donc clairement scindé en deux parties, comme le démontre la version vinyle. Une première face de morceaux très courts, et une seconde de titres plus longs et ambiancés. A vous de choisir la facette finlandaise que vous préférez, mais l’album se déguste comme un tout, avec sa logique, ses errances, ses déviations, et son envie d’échapper à la légende noire la plus éculée. De fait, les titres louvoient intelligemment entre les sous-genres, pour nous proposer une sorte de Post-Black éthéré (tirant même parfois, Ô surprise, sur le Post Punk via « Poltetut Kartat »), sépulcral et désincarné. Entre une salve de riffs malades et des atmosphères travaillées au clavier, ce vingtième chapitre de la saga se montre impénétrable, entre Raw Black, expérimental, et Ambient, un peu comme si Anton LaVey avait trouvé le bon backing band pour illustrer ses spoken words maléfiques.
En étant honnête, il convient de souligner l’impossibilité d’écouter cet album plusieurs fois à la suite, son écoute réclamant une attention toute particulière. Mais en découvrant « Puutaivas » ou « Tyhjä Taivas » pour la première fois, on se laisse hypnotiser par cette bande-originale de film sans images concrètes, mais truffée de métaphores musicales. Très impliqué dans l’incarnation et la désincarnation, CIRCLE OF OUROBORUS propose bien plus qu’un simple BM sauvage et enrobé. La place laissée aux synthés et aux arrangements est énorme, mais la voix et la guitare n’en abattent pas moins un travail phénoménal. Et ce, dès les torturé « Jäähuurre », fomenté dans l’ombre via des lignes vocales écorchées et un riff central basique mais terriblement efficace.
Il est tout à fait possible de trouver cette approche redondante, de penser que cette simplicité de ton nous ramène aux grandes heures de sécheresse des années 90, mais il y a quelque chose d’insidieux dans cette musique atonale, comme privée d’émotions, et qui se traîne le long de structures simples et brèves.
De là, parler d’avant-garde, de BM progressif ou d’expérimental n’a pas grand intérêt. CIRCLE OF OUROBORUS propose ses idées pour que le fan potentiel y pioche ses préférées, et signe un album étrange, aux intonations bizarres, et à la voix sous-mixée pour rester sous la surface de l’instrumental. Pas forcément facile, pas foncièrement indispensable, mais décalé du reste de la production, et presque grandiose dans son ascétisme.
Et surtout, en boucle bouclée, la base de la démarche de ces deux finlandais pas comme les autres.
Titres de l’album :
1. Jäähuurre
2. Horroksessa
3. Tahdon 1
4. Poltetut Kartat
5. Sydänpuoli
6. Tahdon 2
7. Kesä Saapuu
8. Tahdon 3
9. Maailma Unessa
10. Kaiku
11. Puutaivas
12. Tyhjä Taivas
13. Antautuminen
14. Ikuinen Paluu
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