Belle carrière pour les VORTEX OF END, qui fêtent en 2021 leurs seize ans d’une existence artistique vouée aux gémonies d’un Black Metal torride assombri d’une grosse louche de Death impitoyable. Quatrième album, une réputation sans faille, et le soutien du géant underground Osmose, voilà de quoi afficher une grimace de satisfaction tout à fait justifiée, et en écoutant le tonnerre déclenché par cet Abhorrent Fervor, on comprend que l’orage n’est pas prêt de se calmer.
Au risque de me répéter et de passer pour un sénile extrême, je voue une admiration sans bornes pour la scène BM française, qui domine la production mondiale de sa férocité et de son inventivité depuis les années 90. Beaucoup auraient beau jeu de s’en tenir à la légende de ces légions noires qui ont influencé toute une vague d’artistes aussi misanthropes, mais depuis les nineties, la mainmise du savoir-faire brutal français ne s’est jamais démentie, et en découvrant ce quatrième tome des aventures nordiques de VORTEX OF END, on comprend facilement pourquoi les pays étrangers nous montrent un respect tout à fait mérité.
Pourtant, depuis sa création, le quatuor n’a pas vraiment joué la carte du décalage, mais bien celle de l’efficacité à outrance, et de la bestialité froide et maîtrisée. Ardens Fvror, il y a deux ans, nous avait laissés sur une note apocalyptique assez en phase avec son époque décadente et déclinante, mais il semblerait que les quatre musiciens aient profité de la pandémie et du confinement pour nous en revenir plus remontés et haineux que jamais.
Superbement produit pour garder cet aspect monolithique, impeccablement mixé pour que les effets sonores et autres synthés ne se fassent pas bouffer par la rythmique inépuisable, Abhorrent Fervor est d’une ferveur incroyable, et bouillonne de colère, de ressentiment, et d’attente d’une fin du monde que l’on sent s’approcher à grands pas. Encore une fois taillé dans le marbre noir d’un BM incorruptible, à base de riffs à la norvégienne et de blasts incessants, ce quatrième album de l’hydre se montre classique dans le fond, et imperfectible dans la forme. La simple écoute du monstrueux « Cascades of Epiphanies » suffit à comprendre l’aura de ténèbres qui entoure VORTEX OF END depuis le début de sa carrière, et les parallèles avec l’EMPEROR le plus ample et tendu deviennent une évidence.
En s’écartant quelque peu de sa ligne de conduite tracée par In Satan and Plutonium We Trust (et qui avait poussé des fans mécontents à comparer le groupe à une version pauvre et rachitique de DARKTHRONE), VORTEX OF END a gagné en musculature et en assurance. Depuis, les progrès notés sur chaque album ont abouti à une sorte de quintessence de violence qui laisse pantois, même si le groupe est encore capable de ralentir le rythme quand il le faut pour imposer des ambiances crépusculaires (« Stygian Hexahedron »).
En résulte une équation de progression assez simple à résoudre. En gonflant ses ambitions, VORTEX OF END peut aujourd’hui prétendre faire partie de la première division, ce que « Perdition Whorl » souligne avec beaucoup d’emphase. Intro pluvieuse, grésillements n’annonçant rien de bon pour les nerfs, avant une terrible embardée succédant à des chœurs désincarnés nous plongeant dans l’horreur totale. L’abomination prônée par les français est donc de circonstance, et la solidité de leur instrumental n’a d’équivalent que cette voix graveleuse et sentencieuse qui souligne tous les motifs les plus grandiloquents comme les plans les plus viscéraux.
En jouant la carte de la symbiose Death/Black, le groupe du nord parvient à synthétiser les caractéristiques les plus violentes et intelligentes des deux styles. Le monumental final de plus de dix minutes « Putrid Fluids » et son clavier empesé nous entraine sur les traces d’un chemin que nous devrons emprunter un jour ou l’autre, et qui nous mènera à notre dernier souffle. Profitant d’une rythmique bondissante et de thèmes catchy, VORTEX OF END souligne sa pluralité de composition, et nous offre un épilogue incroyablement mature.
Désormais indéniable maître de son destin, VORTEX OF END joue sur Abhorrent Fervor une partition incroyablement pertinente, qui nous dépeint un monde à l’agonie, dominé par les êtres conscients de la fin proche. Et qui d’ailleurs s’en réjouissent sans honte.
Titres de l’album:
01. Perdition Whorl
02. Sovereign Wrath
03. Golden Fragments
04. Cascades of Epiphanies
05. Stygian Hexahedron
06. Putrid Fluids
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