LEVERAGE fait partie de ces groupes qui discrètement, sans faire de bruit, se constituent un following de plus en plus important dans l’ombre. Depuis sa création à l’orée des années 2000, l’ensemble finnois a connu quelques ajustements de line-up, des passages d’un label à un autre, s’attirant les faveurs des maisons de disques les plus prestigieuses, et ce, pour une bonne raison : sa musique, incroyablement riche, ouvragée, complexe, et pourtant hautement mélodique et efficace. De disque en disque, de musiciens d’origine en nouveaux arrivants, le sextet a construit patiemment une discographie impeccable, alignant les morceaux de bravoure, et il n’est guère étonnant de les retrouver aujourd’hui de nouveau chapeautés par l’écurie Frontiers.
C’est à la suite de Tides, fantastique premier chapitre que les finlandais ont attiré l’attention du label de Serafino, qui avait immédiatement compris que ces poulains venus du froid étaient à même de captiver l’attention de son auditoire. Quinze ans plus tard, et dans une configuration différente, LEVERAGE vient donc nous délivrer un nouveau message, aussi bien écrit que les précédents, et prophétique d’un avenir en demi-teinte commercialement, mais radieux artistiquement.
Il a toujours été relativement difficile de ranger ces musiciens dans une case bien précise. D’abord lourdement influencés par les eighties, avec des tics de composition assez symptomatiques, le groupe a ensuite glissé vers ses racines les plus profondément ancrées pour s’immerger dans les seventies, et nous offrir une sorte de patchwork temporel. Above the Beyond ne trahit aucunement cette volonté de remonter le temps pour se montrer allusif aux monstres des seventies, et l’analogie avec le RAINBOW de Blackmore devient de plus en plus évidente au fil des saisons. Non que LEVERAGE se borne à reproduire les recettes magiques et grandiloquentes de l’homme en noir, mais on note chez les deux groupes ces prétentions classiques cachées sous une épaisse couche de puissance, cette dextérité technique au service de l’efficacité, et cette magie au moment de créer des atmosphères envoutantes et lyriques.
RAINBOW est évidemment la référence absolue lorsqu’on parle de Hard-Rock de grande classe, mais d’autres influences semblent se dégager de ce cinquième opus de la saga finnoise. URIAH HEEP, mais surtout JETHRO TULL, lorsqu’on tombe sous le charme de l’introduction très Folk de « Starlight » et ses arrangements bucoliques. Sons d’arrière-plan qui nous évoquent un paysage d’heroic-fantasy tout droit sorti du moyen-âge, joueur de flute qui entraîne dans son sillage les amoureux d’harmonies pastorales, épaisseur de la production mais humilité de l’interprétation, tous les ingrédients du dépaysement sont là, et on craque pour cette précision dans la description d’une musique sans âge. Cette sensation se retrouve sur le magnifique « Into The New World » qui comme son titre le suggère, nous emmène vers un ailleurs où la beauté est une vertu cardinale. Impeccablement composé et interprété, ce nouvel album est une ode aux sens, un hymne à la vérité, mais surtout, une incursion sur des territoires peu fréquentés par les formations actuelles, trop occupées à reproduire le son d’une époque sans comprendre la transversalité des genres et des époques.
Je parlais de line-up fluctuant depuis quelques années, mais la formation actuelle du groupe semble en pleine osmose, et apte à retranscrire cette volonté de transcender les genres pour en créer un plus personnel. C’est ainsi que les six musiciens (Kimmo Blom – chant, Mikko Salovaara – guitare, Tuomas Heikkinen – guitare, Sami Norrbacka – basse, Valtteri Revonkorpi – batterie et Marko Niskala – claviers) passent sans transition d’un up tempo efficace et direct à une longue suite évolutive, sans donner le sentiment de forcer leur talent. De « Do You Love Me Now », hit instantané de Hard-Rock in your face à la superbe d’un cristallin « Angelica », il y a un monde que LEVERAGE a sculpté avec beaucoup de patience et d’amour, et entre ces influences Pop, Folk, Rock, et cette puissance Metal que l’on note lorsque les guitares accentuent leurs attaques, Above the Beyond fascine, hypnotise, charme, et se façonne son propre univers.
Le groupe originaire de la région de Jyväskylä se rapproche donc de RAINBOW, comme précisé en amont, de STRATOVARIUS, mais aussi de LEPROUS parfois, d’OPETH, brouille les pistes, privilégie la délicatesse pour l’opposer à la rage pure, mais reste toujours abordable, et ne se perd jamais sur les chemins de la prétention technique, malgré un bagage individuel assez hallucinant. On trouve souvent des allusions nordiques dans cette musique hors du temps, avec de sacrés clins d’œil adressés aux voisins danois de PRETTY MAIDS via le tempétueux « Under His Eye » qui n’aurait pas dépareillé sur le classique Future World.
La voix incroyable de Kimmo Blom, capable de rivaliser avec les Dio, Bonnet, Coverdale et autres Scott Soto est évidemment l’un des points forts de cette réalisation, mais l’extraordinaire travail collectif permet justement au vocaliste de donner la pleine mesure de son talent. Tout l’art de LEVERAGE se résume en cette alternance entre flamboyance Hard-Rock et mélodies purement Folk, dans la plus pure tradition des artistes progressifs comme YES ou ASIA, et à ce titre, la fin de l’album tombe dans des proportions gargantuesques avec des titres construits comme des progressions dans la campagne finlandaise à la recherche d’un graal mythique.
Et si « Falling Out Of Grace » offre le meilleur du Hard catchy du nord de l’Europe et du progressif anglais, c’est évidemment la conclusion dantesque de « Silence » et ses neuf minutes épiques qui nous laisse sur une impression de plénitude et de délire orchestral. Plus qu’une énième réussite, ce cinquième album de LEVERAGE est la simple confirmation d’un talent à part, hors-normes, qui conchie les facilités de reproduction de la vague old-school pour développer ses propres arguments symphoniques, métalliques, folkloriques et progressifs. Pur, cristallin, puissant, malin, Above the Beyond vole bien au-dessus de la masse, et peut-être même encore trop haut pour que les hommes le remarquent.
Titres de l’album:
01. Starlight
02. Emperor
03. Into The New World
04. Do You Love Me Now
05. Angelica
06. Under His Eye
07. Falling Out Of Grace
08. Galleria
09. Silence
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03