Les catalogues de Noël sont déjà arrivés depuis le mois dernier. Les magasins et autres bazars voient déjà leurs rayons richement achalandés de décorations diverses, boules, petits personnages amusants, rennes, comme si, dès le mois d’octobre, l’unique obsession des chalands était de préparer cette fête chrétienne à grand renfort de cadeaux inutiles et autres buffets à volonté aussi gras et indécents qu’un remué de ventre de Carlos à la grande époque des Carpentier.
What. The. Fuck ?????
Noël préparé en octobre ? Nous venons à peine de sortir des festivités débiles made in USA d’Halloween, avec cette horde de sales moutards venant sonner à votre porte pour vous délester de friandises bon marché et saturées d’édulcorants qu’il faut déjà penser à une autre célébration ridicule. Décidément le consumérisme n’a plus de limites, et il semblerait que le seul but de cette humanité grouillante soit d’oublier son destin funeste via quelques coupes de champagne tiède et de présents qui inévitablement, finiront sur les plateformes de vente en ligne. Alors, je vous donne un gentil conseil de vieux con : au lieu d’investir vos deniers durement gagnés dans un jouet qui finira dans le placard dès le 28 décembre, achetez plutôt le premier album des bouchers américains d’ABRADED qui lui pour le coup, est vraiment bradé au vu de sa qualité.
Mais on peut toujours faire confiance à une horde de barbares qui viennent de Cleveland dans l’Ohio. Et celle-ci, même fraîchement formée a déjà du métier, puisqu’il y a trois ans, elle a mis sur le marché une première démo à la pochette immonde. Descendants of the Swamp nous tirait dans la boue de l’inhumanité, et nous étions nombreux à nous demander quels sévices ce trio allait nous réserver par la suite. La réponse est claire aujourd’hui, un premier longue-durée aux allures d’EP, avec seulement neuf morceaux pour moins de vingt minutes de bonheur braillard, et cette fois-ci, un artwork signé Wyrmwalk, totalement délicieux et sans doute plus alléchant qu’une énième couronne sur la porte d’entrée arborant un provocant « Joyeux Noël ».
Noël, je l’emmerde, et je préfère m’immerger dans l’underground pour ne plus penser à cette réunion de famille qui m’attend avec du foie-gras bon marché et du saumon plastifié trop salé. Distribué en tape par Maggot Stomp, le « plus petit label mais le plus Heavy des Etats-Unis », Abraded est une sacrée branlée Death/Grind, analogique en diable, et fomentée par le trio le plus maléfique du marché actuel.
Anthony Allen (guitare), Nick Nedley (basse/chant) et Patric Pariano (batterie) sont donc allé enregistrer cette horreur aux Rock and Roll City Studios de Cleveland, en deux jours en mai dernier, et nous livrent tartares leurs impressions sur une époque troublée et vouée aux gémonies de la surconsommation qui nous pousse doucement vers la tombe. Mais ne vous inquiétez pas. Ici, le gras est sain, la violence de terroir, le malaise local et l’ingestion sans risques. En pratiquant un Death très sombre et joué avec les tripes encore fumantes d’un chevreuil étalées sur le sol boueux d’une cabane de chasse, les ABRADED perpétuent cette tradition totalement américaine héritée de l’Angleterre des CARCASS, mais aussi des influences nationales de MORTICIAN et autres défenseurs d’un chaos maison, le meilleur en terrine.
Riffs prétextes qui nous rappellent que NAPALM DEATH a produit assez de licks pour alimenter la discographie d’une centaine de groupes différents, chant régurgité façon lapin chasseur qui reste sur l’estomac, soli complètement débridés et sans aucune honte harmonique, cris de belette prise au piège dans la forêt, accélérations mach 3 pour briser les cervicales, ambiance glauque avec lourdeur suffocante et empesté d’émanations putrides, tout y est, et la sensation est plus qu’agréable. Dans la saleté morale la plus sévère, les trois compères s’épanouissent comme des psychopathes en villégiature, et s’expriment par une série de borborygmes, lignes de guitare à peine discernables, basse noyée dans le mix, et batterie qui martèle un peu en vain dans l’arrière-plan (« Poison Of The Steel »).
Les hits ne manquent donc pas, et « Corpse Acquisition » met immédiatement au parfum : on est là pour rigoler et pour tourner en dérision les réflexes les plus stupides de consommateurs avides de gadgets dont ils n’ont pas besoin. ABRADED, c’est l’anti esprit de Noël par excellence, et justement ce dont on a besoin pour oublier que cette fin d’année sera aussi gonflante que les précédentes, avec pléthore de photos de chiards ouvrant leurs cadeaux minables sur les réseaux sociaux, et autres clichés d’une dinde fort marrie de se retrouver là aussi mal découpée.
Le père Noël ? Un beigne, « Unsavory Appetite » et au lit.
Titres de l’album:
01. Corpse Acquisition
02. Unsavory Appetite
03. Obsidian Soul
04. You Can't Take Me Alive
05. Ineffable Suffering
06. Tecpatl
07. Poison Of The Steel
08. Abraded
09. False Valor
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