EN FINIR, AZZIARD, MALCUIDANT, THE NEGATION, NIRNAETH, LORD KETIL.
Voilà pour les références. Une ville d’origine, Lille, et des musiciens évidemment. James Spar au chant, "Le Prince" à la guitare, A.S.A à la basse, Marbas à la guitare et Alex Josien à la batterie. Un nouvel arrivant dans le cercle très fermé du Black atmosphérique et qui frappe un grand coup avec son premier album, baptisé comme l’œuvre de SANTANA, Abraxas.
ALKHEMIA nous renvoie donc à une partie de la mythologie hébraïque, avec cette signification plutôt obscure.
Terme gnostique, utilisé notamment par Basilide, qui désigne les 365 émanations du dieu suprême.
Difficile de cerner le concept sans lire des livres complets en décrivant les origines et les extensions, mais admettons que les lillois se frottent à l’infini et à la grandeur, ce que les cinq compositions de ce premier album soulignent de leur majesté et de leur violence.
On le sait depuis très longtemps, le BM français est l’un des plus créatifs et compétitifs du marché mondial. Et avec l’addition de cette nouvelle entrée, la compétition risque de devenir de plus en plus rude. En provoquant la violence d’une sacrée dose de mélodies et de déviations, ALKHEMIA se range directement aux côtés des plus grands, évoquant évidemment le passé de ses musiciens, mais aussi celui de légendes comme DISSECTION, OPHTALAMIA, IMMORTAL, ALCEST, et autres points d’ancrage plus ou moins fidèles à l’esprit.
Abraxas ne joue évidemment pas la simplicité. Avec ses quarante minutes décomposées en cinq longs chapitres, ce premier album marque des ambitions qu’on devine déjà grandioses, et une volonté de s’extirper de la masse de la facilité pour aller défier les Dieux de l’ombre et autres créatures nocturnes. Armé d’un chant traditionnel et d’un instrumental très riche, le quintet part à la conquête d’un public exigeant, qui réclame des ambiances, des arrangements, et une inspiration multiple. Les éléments de base d’un Black Metal presque progressif, et certainement évolutif. Et « Homoprescence » d’entamer la prise de contact en plus de neuf minutes, pour ne rien oublier des présentations en bonne et due forme.
Guitares en avant, déluge de blasts, riffs congelés mais rythmique réchauffée, on nage en pleine préciosité, et les nombreuses pauses et cassures de dynamiser une musique déjà très dense, la production ayant adopté l’approche « mur du son » si chère à tous les groupes insistant sur leur puissance et leurs nuances.
Evitons la bio promotionnelle qui tente d’allécher les fans de MGLA, GROZA, ou NAGLFAR. On peut comprendre le désir d’ouvrir des perspectives, mais ALKHEMIA n’a nul besoin d’être comparé à des entités réputées via des formules faciles, puisque son art est déjà très personnel, et balisé par ces deux compositions centrales « Toxicon » et « Transhumanization ». Onze minutes en deux mini-suites peaufinées jusqu’à l’extrême, pour prouver que sous les atours précieux se cachent des intentions malfaisantes, avec des clins d’œil adressés aux racines d’un style qui depuis son émergence n’a de cesse de muter pour survivre.
Mais le gros morceau de l’album, judicieusement placé en pénultième position est bien évidemment le monstre emphatique « Primaveal Pantheon » qui en onze minutes résume non seulement les capacités de ces musiciens déjà très affirmés, mais aussi quelques décennies de Black Metal qui ne se contente plus depuis longtemps de ses racines ou de ses dogmes initiaux. Et parvenir à rendre cette musique viscérale et bestiale aussi sophistiquée sans perdre en rudesse, ou y injecter une bonne dose de mélodies sans braver l’interdit Post Black est une gageure relevée avec succès, qui permet à Abraxas de se placer illico en tête de liste des sorties les plus importantes de ce mois de mars 2024.
Efficacité/ingéniosité, complexité/franchise. Les deux groupes d’opposition sont parfaitement équilibrés, d’autant que le quintet refuse les effets et arrangements faciles. Tout au plus avons-nous droit à des intermèdes acoustiques du plus bel effet, insérés avec logique au creux des morceaux les plus ambitieux.
Ce mot - ambitieux - revient souvent dans les descriptions offertes sur ce premier album décidément très mature. Certes, le parcours déjà bien étoffé des participants permet de justifier cette justesse de ton, et ces accents personnels. L’amertume, l’intelligence d’agencement, le refus des convenances trop évidentes sans verser dans l’élitisme déplacé, rappellent que James Spar et sa bande ont déjà largement roulé leur bosse, mais la confrontation des capacités individuelles résulte en un chaos musical fertile, qui détourne le Heavy et détoure le Black pour donner naissance à un crossover gigantesque, bouillonnant, et fascinant.
A la manière d’un BATHORY théâtral fusionnant ses concepts avec ceux plus terre-à-terre d’IMMORTAL, ALKHEMIA nous traîne dans la misère d’une époque sans perspectives, et nous assène le coup fatal. « Reminiscence Quintessence », le morceau lâché en éclaireur achève donc ce voyage avec beaucoup d’intensité, pour nous laisser un sentiment de chemins ouverts, que l’on empruntera au gré de nos humeurs.
Celle d’Abraxas est si versatile…Lumineuse mais obscure, violente mais poétique, rugueuse mais parfois douce comme de la soie. Une pause dans une époque qui fuit trop vite, et qui laisse ses blessés sur le bord de la route. Avec en épitaphe, une mélodie qui tourne comme des charognards autour d’un moribond.
Titres de l’album:
01. Homoprescence
02. Toxicon
03. Transhumanization
04. Primaveal Pantheon
05. Reminiscence Quintessence
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