Si malgré ses dix ans d’existence, le nom de POSSESSED STEEL ne vos évoque rien, pas d’inquiétude à avoir puisque le groupe a connu un parcours des plus chaotiques. Formé en 2010, ce combo canadien a d’abord agité l’underground d’une démo en forme de répétition, traînant son malheur jusqu’à sa séparation en 2014, avant de revenir plus fort que jamais en 2015. Avant ce split imprévisible, le quatuor a quand même eu le temps de graver un premier EP, éponyme, qui a permis à quelques zines de mettre une musique sur un concept, mais c’est véritablement en 2017 et Order of the Moon que le groupe a pris son envol. On ne retrouve plus de la formation d’origine que le guitariste/chanteur Talon Sullivan, qui depuis la reconstruction s’est entouré de fidèles, dont
Don Bachinski à la basse, mais aussi Richard Rizzo à la batterie et Steve Mac à la guitare. Et trois ans après leur dernier format court, les canadiens s’en reviennent avec leur premier LP, célébrant là une décade consacrée à la gloire d’un Heavy Metal épique trouvant ses origines dans la NWOBHM, mais aussi dans le mouvement revival américain des années 2010. Il n’est d’ailleurs pas incongru de voir en POSSESSED STEEL un crossover entre MANILLA ROAD et HAUNT, sorte de trait d’union entre l’ancienne génération et la nouvelle, mais aussi quelques réminiscences de la vague de Seattle des années 84/86, avec en exergue des clins d’œil régulier à la naissance du Heavy Metal en Angleterre. C’est ainsi que la référence MAIDEN aurait du mal à être passée sous silence, mais malgré toutes ces allusions classiques, le groupe est parvenu à se forger une réelle identité que l’on découvre dans les dix pistes de ce premier LP.
Aedris, comme toute œuvre épique qui se respecte, est donc un conte d’Heroic-Fantasy, dont le héros éponyme doit traverser les embuches pour battre le boss final. Ce premier album est donc une sorte de quête, d’initiation à travers des paysages fantasmagoriques, qui nous entraîne aux confins d’un univers peuplé de dragons, de chevaliers, et autres créatures mystiques dont DIO était si friand. Chaque titre est donc un chapitre de ce livre pour les oreilles, qui forme une chanson de geste à échelle humaine, et avouons que les canadiens s’y entendent comme personne pour accommoder leur Metal et l’épicer pour le rendre plus piquant. Si les formules utilisées sont traditionnelles, si le chant possède cette patine un peu posée qu’Ozzy a utilisée tout au long de sa carrière, le résultat est à la hauteur des ambitions du groupe, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que les chansons en sont vraiment, et pas de simples prétextes à des combats homériques entre le bien et le mal. Ici, l’Heroic-Fantasy est juste un prétexte en forme de passion, mais n’occulte pas le potentiel créatif des musiciens. Et il suffit de quelques morceaux pour s’en rendre compte, d’autant plus que l’album bénéficie d’une production parfaite, très souple et dynamique, et en réminiscence des mixages typiquement eighties. Les graves sont ronds, la guitare agressive mais polie, et le chant suffisamment bien placé pour ne pas empiéter sur les ambiances. Musicalement, le groupe se satisfait très bien de toutes les possibilités offertes par le Heavy Metal, mais n’hésite jamais à accentuer la puissance d’un brin de Power Metal lorsqu’il le faut. Ainsi, « Frost Lich » démarre sous des auspices presque Thrash, et pousse les watts pour éviter la niaiserie d’un True Metal trop sérieux et maniéré.
Le point fort de cet album, outre la qualité et la diversité de son instrumentation, réside dans le fait que les morceaux ne s’éternisent jamais, contrairement à la majorité des œuvres du cru. POSSESSED STEEL ne laisse donc pas tourner le chrono juste pour le plaisir de construire un édifice faussement épique, et n’utilise que ses idées les plus pertinentes. Ce qui lui permet de passer d’une ambiance grandiloquente et emphatique à une cavalcade speed qui sert très bien son propos, et l’auditeur de s’enflammer à l’écoute du burner « Assault on the Twilight Keep », qui n’est pas sans rappeler le meilleur SATAN rehaussé d’une touche de DIAMOND HEAD. La passion anime donc bien les sillons d’Aedris, et l’on suit les pérégrinations de ce héros avec attention, comme si nous les vivions nous-mêmes. Musicalement très au point, et agrémenté de trouvailles sonores qui renforcent cette impression de songbook, ce premier long fait preuve d’une maturité étonnante qui n’hésite pas à piocher dans l’héritage Folk des seventies pour suggérer l’émotion, avec un « Free at Last » sublime de délicatesse et proche d’une philosophie harmonique médiévale, sans ses tics les plus irritants. Mais la dernière partie de l’album, avec ses bruitages bucoliques et autres interventions de basse roulante, fait monter la tension d‘un cran au fur et à mesure que le héros se rapproche de son combat final. Nous dégustons alors les pièces de choix que sont le ténébreux et insistant « Bogs of Agathon », mais surtout le très MAIDENien « Skeleton King » et ses tierces qui mettent bien en avant le combat final entre Aedris et le roi squelette.
Beaucoup se diront que le choix de la thématique ne correspond pas à leurs attentes plus concrètes et réalistes, mais je ne peux m’empêcher de voir en POSSESSED STEEL autre chose qu’un énième combo nostalgique et passéiste. Avec un travail de diversité pareil, le groupe peut compter sur le soutien de tous les fans de Heavy Metal accrochés à leurs souvenirs de jeunesse, mais aussi sur la fidélité des amateurs d’une musique riche qui ne se contente pas de figures imposées et autres ficelles trop usées. Des mélodies classiques pour une approche vraiment créative, et un quatuor qui semble avoir profité d’un hiatus d’un an pour retrouver l’impulsion indispensable.
Titres de l’album:
01. The Dreamer
02. Spellblade
03. Keeper of the Woods
04. Forest of the Dead
05. Frost Lich
06. Assault on the Twilight Keep
07. Free at Last
08. Bogs of Agathon
09. Skeleton King
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