Encore un groupe revenu de l’enfer et qui vient hanter nos après-midis. En même temps, ils ont la franchise d’afficher leurs intentions sans détour, via un titre qui révèle leurs sombres desseins. Nous étions sans nouvelles des américains de NATUR depuis leur dernier EP publié en 2015 (The Invitation), mais surtout, depuis huit ans et leur premier album Hand of Death, qui avait révélé leur visage old-school à une Amérique médusée de tant de passion sombre. Mais qu’attendre d’autre que les ténèbres et la violence de la part d’un groupe de Brooklyn, New-York ? Rien je vous l’accorde, et c’est donc avec un plaisir masochiste que le fan s’enfilera cet Afternoon Nightmare par tous les trous disponibles, certain de souffrir d’un Heavy Metal passéiste refusant les impératifs de son époque. Comme l’affirme le groupe lui-même, tout a commencé avec BLACK SABBATH, et depuis, les musiciens n’ont eu de cesse de chercher le secret de la salsa, jouant plus Heavy que leur voisin, jouant plus malsain que leurs copains, histoire de se replonger dans l’essence occulte de ce premier éponyme de 1970 qui plantait les jalons pour toujours. Mais pour autant, le néophyte ne doit pas craindre une énième exaction Doom pénible. Les américains jouent en effet un Heavy totalement européen teinté de noirceur nordique, et il n’est pas interdit de voir en NATUR le fils spirituel de MANILLA ROAD et MERCYFUL FATE/KING DIAMOND. Sans rien renier de leur passé, bien au contraire, les instrumentistes nous livrent donc une autre dose de mysticisme Metal à base de riffs plus francs qu’un empathe ne sachant pas mentir, de rythmique simples mais solides, et de lignes de chant presque opératiques, et en tout cas grandiloquentes.
Le décor est planté, les cierges posés, la vierge allongée, le sabbat peut donc commencer. Distribué aux USA par Blasphlegmy et en Europe par Crypt of the Wizard, Afternoon Nightmare est à l’image des scénarii qu’il évoque. On retrouve l’énergie de Hand of Death, peaufinée, mais pas édulcorée, et l’ambiance créée est en tout point délicieuse. Le sentiment de se retrouver basculé à l’orée des eighties, avec de sérieuses réminiscences de seventies pas encore mortes est vraiment appréciable, d’autant que le son global de l’opération est excellent. Nous retrouvons donc le quatuor menaçant, mais sympathique (Joey Baloney - guitare/chant, Dino Destroyer - guitare, Mexicutioner - basse et Tooth Log - batterie/chœurs), toujours à la croisée des chemins entre Heavy passéiste et NWOBHM traditionaliste, qui nous accueille d’un assombri « Afternoon Nightmare » aux bruitages dignes de la Hammer. Une fois évanouies les brumes matinales de Brooklyn, un riff classique nous apporte les croissants dans le cercueil, et la procession peut commencer. Adoptant une posture presque Speed dans les faits, le groupe ose donc la violence ancestrale, celle qui gardait encore une certaine mesure, et nous construit un pont entre l’Amérique occulte et l’Europe culte. La sincérité de l’entreprise ne laisse planer aucun doute, et si les motifs proposés sont de facture éminemment classique, le tout dégage une bonne humeur qui convainc. Les breaks sont certes hautement prévisibles, les licks formels, les enchaînements transparents, mais cette patine légèrement plus noire que la moyenne éloigne le groupe des autres fanatiques old-school comme HAUNT ou l’école suédoise.
Le parallèle MANILLA ROAD/MERCYFUL FATE marche à plein régime sur l’ombrageux « Poison King », qui en son milieu ose soudain une percée typique des premières années de MAIDEN, voire même celui de « Rime of the Ancient Mariner », et cette cavalcade typique de Steve Harris. Un serment d’allégeance aux premières années d’un Heavy Metal renouvelé, commençant à abandonner ses tics mélodiques et Rock des seventies, et une bonne fournée de tierces qui amadouent, de soli qui trouent, et toujours ce chant un peu sardonique, légèrement parlé, théâtral et voilé, qui se permet parfois des percées lyriques pas trop aigues. Nous sommes happé dans un vortex d’imagerie gothique, mais le groupe ne souhaite pas être résumé à ses aspects les plus typiques, et nous lâche donc un mid tempo sautillant et énergique via « The Contract », qui ressemble à s’y méprendre à du KING DIAMOND facile, mais toujours appréciable. Les deux guitares se complètement à merveille, à l’unisson ou à la tierce, et l’osmose entre les musiciens est presque palpable, et « Sick of Dying » de parachever cette première partie d’album d’un allant grandiloquent, avec toujours cette fascination pour les années 82/83. Sans chambouler la donne, NATUR impose sa griffe, un peu amateur, avec l’intro hésitante et louche de « Metal Henge », plus glauque d’un Amicus grandeur nature, avant d’adopter une fois encore une posture Heavy classique, mais classieuse. On apprécie tout particulièrement ce son d’époque, un peu Martin Birch de seconde zone pour groupes underground aux moyens modestes mais à l’ambition claire, et ces lignes vocales qui suivent à la note près les harmonies des guitares.
Mais qui dit Heavy dit aussi lenteur, oppression, moiteur, et « Mary Cross » de remplir ce rôle en son premier tiers, avant que le naturel NWOBHM ne reprenne ses droits. Quelques breaks à l’énergie presque Thrash nous déboitent les tympans, avant que le quatuor ne nous cajole horrifique avec la transition « The Friend », émanant d’une fête foraine fantôme. Cette transition goulue nous permet de reprendre vaguement nos esprits avant le final progressif de « Unsolved Mysteries », qui effectivement joue le mystère de son intro acoustique/électrique. En plus de sept minutes, NATUR assume la sienne et retrouve l’allant épique de ses influences incontournables, et nous délivre un festival de riffs, d’atmosphères déliquescentes, pour unir une bonne fois pour toutes l’obscurantisme américain de la période 83/84 et la lucidité occulte européenne de la même époque. Sacré retour pour ces quatre chevaliers puristes qui après huit ans d’absence nous rassurent de leur passion farouche et intacte, et qui avec Afternoon Nightmare nous offrent des cauchemars un peu différents des rêves récurrents mais prévisibles de la vague nostalgique.
Titres de l’album :
01. Afternoon Nightmare
02. Poison King
03. The Contract
04. Sick of Dying
05. Metal Henge
06. Mary Cross
07. The Friend
08. Unsolved Mysteries
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Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33
Boycott de ces deux festivals. La bêtise ambiante fait de l'alpinisme, toujours en quête de nouveaux sommets.
26/03/2025, 07:52
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