Afterthoughts, ou l’archétype même de l’album duquel on ne sait pas quoi attendre. Joliment dissimulé sous une pochette aux splendides tonalités automnales et hivernales, il se révèle être un des disques les plus surprenants et captivants de cette fin d’année 2016, sans pour autant jouer la carte de l’originalité à outrance. D’instinct, on s’attend à une énième digression pénible sur le thème usé du Metal symphonique, ou à une nouvelle contemplation Modern Metal pas forcément pertinente, mais après lecture des informations disponibles sur les différentes pages du groupe, la curiosité est éveillée, et on sent que les choses risquent d’être un peu plus complexes et pourtant plus limpides que prévues.
Mais avant d’aller plus loin et d’expliquer sans être trop précis le pourquoi du comment du caractère indispensable de cette première œuvre, un peu d’histoire pour situer le contexte, celle de GREYWIND et de son nom de baptême si poétique.
GREYWIND n’est assurément pas un groupe comme les autres. Mais plutôt que de groupe, il convient de parler d’un duo à la symbiose naturelle, puisque son ossature repose sur la complicité et la complémentarité familiale d’un frère et d’une sœur, Paul et Steph O’Sullivan et leur patronyme qui sent l’Irlande à plein nez.
C’est effectivement des côtes Irlandaises que ces deux musiciens/créateurs viennent, de Killarney plus exactement, et autant dire de suite que leur parcours musical ne fut pas des plus communs…
Si Steph se définit avec beaucoup de dérision comme « cette fille bizarre qui écoute du CHEMICAL ROMANCE », il est inutile de chercher trace de ses goûts personnels dans la musique de son entité. Paul de son côté, joue les multi-instrumentistes de génie, et tisse des tapis de textures sonores un brin synthétiques, mais aux mélodies organiques que sa sœur met admirablement bien en relief.
Pas forcément décidés au départ à tenter l’aventure officielle, c’est le décès de leur oncle qui les poussera finalement à tenter le plongeon dans le grand bain professionnel, la fratrie appréhendant à ce moment-là toute la futilité d’une existence pouvant s’achever à n’importe quel moment, et vous laissant avec des regrets qu’il n’est jamais facile d’assumer.
Alors, Afterthoughts. Pas vraiment Metal mais suffisamment agressif et puissant pour vous concerner, Rock dans le fond, avec cette touche Electro discrète mais onirique, un album somme toute versatile qui pourtant offre une cohérence indéniable, mais surtout, une bonne dizaine de morceaux tous aussi séduisants les uns que les autres, portés par cette complémentarité indiscutable entre deux musiciens honnêtes, issus de la même union.
Cet album, c’est le constat de plusieurs années de passion et de volonté d’expression qui trouvent aujourd’hui leur concrétisation dans une musique riche, patiemment élaborée par un compositeur sincère et une interprète qui ne l’est pas moins, et qui profite de l’imagination de son frère pour laisser sa voix déambuler dans les couloirs d’un rêve instrumental qui nous ramène souvent sur les côtes Irlandaises, nous permettant même de sentir les embruns sur notre visage sans avoir à bouger de notre salon.
Si les pistes semblent parfois se suivre et se ressembler, le duo trouve toujours une idée subtile pour dévier délicatement de sa trajectoire, et des écoutes multiples permettent de saisir toute la richesse de ce premier album dont la valeur ajoutée repose sur l’association naturelle de deux musiciens se connaissant par cœur. Il est évidemment possible de saisir au vol une nuée d’influences, contemporaines ou pas, mais il me plait de voir en Afterthoughts un mélange des univers différents des CORRS, d’Amanda Somerville et de PARAMORE pour les instants les plus puissants, avec bien sûr une petite touche du EVANESCENCE le moins complaisant, sans ses tics les plus crispants.
Mélodique, puissant, feutré, intimiste et grandiloquent, tels sont les qualificatifs qui s’appliquent dans le contexte d’un disque qui refuse les convenances et écrit sa propre histoire avec ses propres mots et références.
Si « Afterthoughts », le morceau éponyme d’ouverture passe pour un single parfait, avec son subtil équilibre de Metal moderne, de Pop musclée, et d’Alternatif discret, les exemples à mettre en avant ne manquent pas, et transforment l’essai en best-of initial d’une perfection assez bluffante.
En choisissant un format de morceaux assez court et presque dans des standards Pop, le duo permet à ses compositions de respirer et de ne jamais répéter des motifs trop voyants, même si le fil rouge les unissant est flagrant.
Guitares lancinantes et écrasantes, arrangements ciselés, de quelques notes de piano désincarnées (« The Lake »), de guitares acoustiques aussi pénétrées de Folk Irlandais que de Post Rock mélodique et aéré (« Stitch On My Wings », sublime de délicatesse), de chœurs célestes et d’une rythmique plus appuyée (« Circle »), ou de colorations pastels enchanteresses suggérant une ballade bucolique dans la lande verte et venteuse (« In Autumn »).
Si les trames de base sont finement ouvragées, c’est bien évidemment le chant de Steph qui se place en avant, sans en rajouter, de par la nature incroyablement pure de son incarnation. En tant que vocaliste, Steph s’impose sans exagérer le drame et le pathos, et sa voix juvénile s’accommode fort bien du caractère emphatique des trouvailles de son frère, qui offre à sa jumelle artistique un écrin magnifique pour ses envolées lyriques qui pourtant ne tombent jamais dans les excès d’un Metal symphonique éreintant.
Alors, on marche, on regarde le ciel, on se tient la main et on arpente son passé/présent, partageant celui de ces deux musiciens décalés, qui ne jurent que par une authenticité palpable, partant même parfois dans des directions surprenantes, comme des souvenirs cruels remontant à la surface de la mémoire (« Car Spin », plus violent mais tout aussi mélodique).
Un final en forme d’épiphanie logique (« Wander », qui suggère avec pertinence cette errance à laquelle le duo nous convie et qui unit dans un même élan la rudesse d’un hiver Metal et l’automne agonisant d’un Folk électronique brûlant), et une impression touchante qui garde le cœur au printemps d’une vie qu’on espère longue, et ponctuée de réussites artistiques aussi probantes que ce premier album.
Une fraîcheur pleine de maturité, telle est la dualité de ce Afterthoughts qui rend hommage de sa musique à la magnificence de sa pochette. Une belle histoire de famille que Steph et Paul ont la bonté de partager avec nous, et qui nous donne le sentiment de les connaître un peu.
Puisque leur histoire pourrait très bien être la notre…
Titres de l'album:
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