Je dois reconnaître que parmi cette salve de sortie Frontiers, l’album de ZERO HOUR était le seul que j’attendais avec impatience, et pour cause. Fan du groupe depuis l’orée des années 2000 et la publication du magique éponyme de 1999, je ne pouvais que m’enthousiasmer de cette reformation, qui présentait un caractère valide avant même d’étaler sa main sur la table. D’abord, parce que le groupe de Pleasanton se reformait à peine un peu plus d’une décennie et son arrêt brutal du aux problèmes physique de Troy Tipton, alors dans l’incapacité totale de jouer de la basse. Cette courte période n’a donc pas créé une attente trop grande, et au moins égale au potentiel de ces musiciens précieux. Ensuite, parce que le groupe revient avec ses deux têtes pensantes, Jasun Tipton (guitare/claviers) et Erik Rosvold (chant) qui avait quitté le groupe après l’album Metamorphosis. Deux bonnes raisons d’y croire à priori donc, et un résultat qu’on est en droit aujourd’hui d’apprécier à sa juste valeur, avec six morceaux pour pas moins de cinquante minutes de musique.
Aujourd’hui, Jasun et Erik sont entourés des pointures Andreas Blomqvist (basse, SEVENTH WONDER) et Roel van Helden (batterie, Powerwolf, ex-Delphian, ex-DVPLO, ex-Lites over Fenix, System Pilot, ex-MARCEL COENEN, ex-SUBSIGNAL, ex-SUN CAGED). Un line-up aux allures d’all-star-cast pour un album du comeback qui se devait de tenir ses promesses, secret de polichinelle éventé dès le premier et dantesque morceau « Democide ».
Immédiatement, on se sent en terrain connu, on reconnaît les inclinaisons, la nature profonde de ces musiciens attachés aux valeurs d’un Metal progressif souple et harmonique, et les retrouvailles sont scellées par la technique et l’amour d’une musique parfaite, mais humaine. ZERO HOUR n’a donc pas changé, ni cédé aux sirènes de l’aménagement contemporain, même si quelques nuances se font sentir entre cet Agenda 21 et Dark Deceiver, que beaucoup considèrent encore comme l’une des plus grandes réussites des américains. Jasun Tipton, en bon chef de meute, s’est chargé de toutes les structures, de toutes les parties de guitare et de claviers, et a donné ses directives tout en laissant un peu de latitude à Andreas Blomqvist et Roel van Helden.
Ensuite, Erik a plaqué ses parties vocales aux harmonies arrangées par lui-même et Jasun, afin d’obtenir le résultat en multicouches souhaité. Et le bilan de toute cette alchimie est palpable dès ces premières notes évanescentes, ZERO HOUR ayant réussi sans peine à évoquer ses grandes heures tout en regardant de l’avant.
En un peu plus de quatorze minutes, ZERO HOUR plie le game sans avoir à forcer son talent naturel. Entamé dans la délicatesse la plus absolue, « Democide » nous ranime le souvenir d’un groupe unique sur la scène progressive mondiale, à cheval entre le passé et le présent, entre les souvenirs et les partitions encore à écrire, et nous embarque dans un voyage entre nineties et 2K, avec encore une fois cette rythmique - nouvellement composée - souple, volubile, précise et claire à la fois. On apprécie toujours autant ces petites fioritures qui témoignent des capacités sans jouer la prétention, et on vibre au son de cette production claire comme de l’eau de roche, qui permet d‘apprécier chaque note dans un confort maximal. Bien évidemment, l’approche est classique, et les structures formelles. Un thème servant de moteur principal sur lequel viennent se greffer les vitesses des idées annexes, pour des circonvolutions, des déviations, des arabesques ne perdant jamais de vue l’objectif principal : réconcilier les amateurs de DREAM THEATER et RUSH, de TOOL et PORCUPINE TREE sans jamais citer l’un ou l’autre de ces groupes.
On pense même parfois à une sublimation de la magie de FATES WARNING, mais on s’incline assez rapidement face à ce retour en grâce qui mérite bien une génuflexion. D’autant que « Technocracy » tient bon la barre avec ses nappes de basse à croquer, et ces soudaines montées en puissance qui contrastent nettement avec ces apaisements oniriques durant lesquelles la voix de Rosvold fait toujours merveille.
Pas de réelle surprise, pas de grand chamboulement, mais un album qui tient la route de sa logique, et qui permet de faire le lien avec le passé tout en se tournant vers un avenir radieux. « Stigmata », tout en gardant les options choisies depuis le début, offre un peu plus et déroule le tapis rouge des prouesses personnelles, à l’image de cette cascade de notes rondes offerte par l’alchimiste Andreas Blomqvist, dont le jeu n’est pas sans évoquer un compromis entre le calme rassurant de Geddy Lee et le côté tête brûlée de Steve DiGeorgio. L’homme s’en donne à cœur joie, et développe de vrais trésors de solfège, toujours avec beaucoup d’humilité, mais avec une souplesse qui a de quoi rendre dingue les accros au beau jeu.
Roel van Helden n’est évidemment pas en reste, apprécie sa propre polyrythmie, ses silences intelligents et ses quelques notes fantômes disposées de çà et là. Entre interlude baroque à deux voix et reprise tonitruante, ZERO HOUR revisite son propre catalogue pour en extraire des instantanés à rafraîchir à la lumière d’un nouveau jour.
Cocottes de guitare en son clair sur croches de basse rebondissant, union rythmique autour d’une allusion presque Thrash, cassures subtiles et délicates comme du cristal (« Memento Mori »), affolement à la limite de l’hystérie (« Agenda 21 », qu’on aurait pu trouver sur le dernier DREAM THEATER), avant de s’engouffrer dans un final aux proportions évidemment gargantuesques.
« Patient Zero », épilogue dû aux fans est évidemment une porte de sortie ouvrant sur un monde extraordinaire, et célébrant les retrouvailles avec ces orfèvres du son, toujours aussi attachés aux détails. Avec un son immaculé, mais ne négligeant pas la puissance, Agenda 21 renoue avec la magie, et nous enchante de sa passion. S’il était presque évident que ZERO HOUR ne décevrait pas ses fans, encore fallait-il se rassurer de la solution à l’équation simple. Et avec ce septième album officiel, le groupe revient en grande forme, et prêt à remonter sur son trône.
Titres de l’album :
01. Democide
02. Technocracy
03. Stigmata
04. Memento Mori
05. Agenda 21
06. Patient Zero
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33
La Russie organise un génocide ? Il faut faire attention aux mots qu'on écrit parfois.
26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33