Direction la Roumanie pour y faire la connaissance d’un jeune groupe…enfin façon de parler. Car si Aggressive Discipline est le premier album des KILLERS LEGION, il n’en est pas pour autant sa première production. Il faut en effet remonter à l’année 1996 pour dénicher la première démo du groupe, After the Silence, et jusqu’en 1993 pour retrouver son acte de naissance.
KILLERS LEGION a donc connu deux périodes d’activité, entre 1993 et 1997, et celle ayant démarré suite à la reformation de 2021. Mais cette fois-ci, les roumains sont parés pour une aventure plus prolifique et plus longue, puisque les dix titres de ce premier long laissent augurer de capacités renouvelées, et d’une énergie à décorner les bœufs.
Ainsi, Daniel Rusu (basse), Laurenþiu Norman (batterie), Rãzvan Neagu & Armand Niculescu (guitares) et Tombero (chant) proposent de revisiter le répertoire Thrash traditionnel des années 90, en lui offrant un éclairage plus contemporain. Nous sommes donc assez loin de la redite old-school habituelle, même si quelques réflexes témoignent de l’appartenance du groupe à son époque, et son attachement à certaines valeurs. Mais si « Rigor Mortis » en entame laisse présager d’un Groove Metal puissant mais convenu, la suite des évènements réserve bien des surprises, et propose une déviation vers le Thrash Progressif et technique. C’est donc un équilibre très stable qu’ont trouvé ces musiciens, en convergence de plusieurs tendances. Et comme leurs riffs sont accrocheurs et mémorisables, le résultat est évidemment excellent.
Et c’est tant mieux, puisque le chronomètre ne joue pas les pingres. Avec plus de cinquante minutes au compteur, Aggressive Discipline se devait de varier le propos et de ne pas trop rester à la colle avec PANTERA, CHANNEL ZERO et autres disciples de la syncope contagieuse. Avec une bonne moitié du répertoire au-dessus des six minutes, l’erreur et l’errance n’étaient pas permises, et c’est avec beaucoup de flair que KILLERS LEGION nous épargne un ennui certain.
On comprend assez rapidement que la diversité sera de mise. Dès le title-track judicieusement placé aux avant-postes, le quintet commence à passer la quatrième, tout en s’aménageant des plages évolutives savoureuses. Et en digressant quelque peu tout en restant objectif, il n’est pas si idiot de considérer le groupe comme une version progressive du SLAYER des années 90, ce que souligne avec beaucoup de fermeté « Ghost of Mind » et ses huit minutes et trente secondes de déhanché et de plans superposés.
Logique, cohérent mais créatif. Voici une définition parfaite pour un disque très mature, qui ne se repose pas sur d’anciens lauriers pour se faire remarquer. En admettant que peu d’entre vous ont eu la chance d’écouter les deux démos du groupe, ce premier album sera une découverte plus que valable, et qui permet même à la vague nostalgique de redorer quelque peu son blason. Avec un soliste qui n’a pas les gammes dans ses poches, et une section rythmique digne de tandems comme Araya/Lombardo ou McKillop/Hunting, KILLERS LEGION peut donc largement voir venir, et même se faire passer pour un gang de jeunes loups américains, tant le style d’Aggressive Discipline sent la Bay-Area à plein nez.
Et il faut de l’audace pour proposer deux morceaux totalisant presque seize minutes à mi-parcours. On sait que le Thrash accuse souvent un contrecoup en son milieu, ce qui n’est guère le cas ici, puisque le quintet oppose la lourdeur la plus nineties à la férocité des années 2000, citant une fois encore SLAYER de quelques arpèges acides, tout en allégeant l’ambiance d’idées Fusion terriblement bien troussées. Avec l’aide de quelques samples, « Filicide » inquiète, rampe, dévie, et finit par nous mordre à la mode METALLICA/HEATHEN. Un sacré pari, mais remporté haut la main.
S’ensuivent quelques titres plus concis, dont un lapidaire « Dictator » introduit par la voix douce et le phrasé souple de notre cher Adolf, précédant un « R.I.O.T. » lapidaire à la double grosse caisse volubile et aux riffs méchamment saccadés.
Ni Groove ni vraiment Techno-Thrash, KILLERS LEGION se veut Techno-Grove quelque part, mais surtout Metal. Une technique affutée à tous les étages permet des audaces rarement proposées dans ce créneau, dont cette intro hispanisante sur « Empty Gods ». Le son clair, détaché et précis met en relief une production maison très efficace, et les passages les plus énervés, bien dosés, relancent la machine à intervalles réguliers, ce qui confère à l’album une aura de surprise permanente.
Beau coup joué par les roumains, qui se permettent même une citation plus ANNIHILATOR que nature en fin de parcours. Et alors qu’on craignait un énième album groovy mais prévisible, KILLERS LEGION nous offre un éventail de possibilités largement ouvert, et rafraîchissant dans la fournaise vintage qui tourne en surrégime. Ils ont pris leur temps, mais ils ont encore toutes leurs dents.
Titres de l’album:
01. Rigor Mortis
02. Aggressive Discipline
03. Perception
04. Alter Ego
05. Ghost of Mind
06. Filicide
07. Dictator
08. R.I.O.T.
09. Empty Gods
10. Pandemic
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