Tous les deux ans, c’est immuable. Un rendez-vous qu’on ne manquerait pour rien au monde, sans fleurs, sans bouteille de vin à plus de dix euros, sans sourires de circonstance. Les retrouvailles avec les américains d’OBSCENE sont toujours sobres, mais sincères. Depuis son émergence, ce quatuor a mis un point d’honneur à satisfaire son public à intervalles réguliers, et donc, deux ans après le très sévère ...from Dead Horizon to Dead Horizon, il revient pour nous conter fleurette à nouveau via un gros paquet de déclarations toutes plus violentes les unes que les autres.
Découvert à l’occasion de Sermon to the Snake, EP publié en 2017, le quatuor d’Indianapolis s’est toujours montré solide et fiable, et de plus en plus avec l’âge et l’expérience. Ce qui fait qu’Agony & Wounds passe l’écueil toujours compliqué du troisième longue-durée avec un panache certain et une morgue justifiée. Après tout, les américains sont des références dans le petit monde du Death classique, qui sait quand il le faut se montrer plus novateur.
Roy Hayes (basse), Brandon Howe (batterie), Mike Morgan (guitare) et Kyle Shaw (chant) cheminent ensemble depuis sept ans, et se connaissent par cœur. Ils ont mis au point une formule un peu inhabituelle, qui prend sa source dans les nineties, et qui dessine des contours fluviaux en circonvolutions. Un peu comme si SUFFOCATION s’appropriait le lexique d’OBITUARY, OBSCENE ne l’est pas tant que ça, et se montre éduqué, fruit d’un élevage de bonne famille. Au menu des festivités, pas de porteur de flamme, mais un Death incandescent qui rougit au contact de la peau, et qui laisse de très vilaines cicatrices rougeâtres.
Typique de l’ambiance floridienne de période 1989/1994, Agony & Wounds met un poing d’horreur à mériter son titre à chaque intervention. Enrobé dans une production sans artifices ni enjolivement excessif (enregistrement et mixage par Noah Buchanan aux Mercenary Studios et mastérisation par Dan Lowndes aux Resonance Sound Studios), ce nouveau chapitre de la saga semble répondre de l’appellation autoproclamée par ses auteurs : stone cold Death Metal.
Et il est vrai que ce Death Metal est sobre, efficace, direct, et réminiscent des années de gloire du style. En reprenant les choses là où ...from Dead Horizon to Dead Horizon les avait laissées, OBSCENE continue son petit plan de carrière, et nous offre un spectacle revigorant, au moins aussi piquant qu’un hiver nordique déplacé par les vents en Amérique.
Avec un line-up stable depuis les débuts, le groupe s’appuie sur une osmose palpable et une cohérence indéniable. Chaque plan semble calibré, chaque accélération pile où il faut, et les embardées, nombreuses, permettent de retrouver l’impulsion du MORBID ANGEL des jeunes années, sans pour autant trop verser dans la nostalgie. A ce titre, « Written in Blood and Covered in Flies » est l’acmé d’un disque qui se veut aussi brutal que pensé, et aussi bestial que soupesé. La guitare, débridée, lâche ses riffs les plus létaux, alors que le chant parfaitement ignoble et écorché de Kyle Shaw assure une deuxième ligne rythmique, à la Tardy brothers, qui furent les premiers à coller le chant sur la batterie pour insuffler un groove inimitable.
« The Cloverland Panopticon » à l’inverse, ne perd pas de temps en conjectures, et percute de plein fouet pour attirer l’attention. Le choc est rude, mais la sensation délicieuse, et ces blasts qu’on croirait tout droit sortis d’un inédit de DEICIDE permettent de s’accrocher à sa ceinture sans avoir à attendre la fin du tour de chauffe.
Et pour éviter la baisse de régime de milieu d’album, les quatre américains s’offrent une poignée de morceaux plus conséquents et ombragés, comme ce terrifiant « The Reaper's Blessing », qui résume à lui seul toutes les intentions et les agressions. L’écho sur la voix, la démonstration d’un batteur en roue libre, la méchanceté d’une guitare qui bouffe la basse, tous les ingrédients sont là, et le résultat est inévitable. La perfection dans l’inspiration, et le soin apporté à la touche personnelle.
Du Death formel et traditionnel comme on l’aime. Prévisible certes, carré, sans fioritures, mais puissant, mélodique pile au bon moment, et décoré de quelques soli joyeux. Mais les zigues ne sont pas que des amateurs de vitesse, comme le démontre avec beaucoup d’emphase « Rotting Behind the Madness », qui une fois encore pioche dans le répertoire d’OBITUARY de quoi noircir ses partitions.
Ni trop long, ni trop court, Agony & Wounds est une blessure ouverte que l’on tente de refermer au gros sel et à l’aiguille de boucher. Morbide à souhait mais intelligible, sournois mais attirant, sensuel dans les courbes et le galbé, ce troisième longue-durée honore ses géniteurs, qui deviennent de facto des leaders de la scène old-school. On les remerciera pour s’être un peu creusé la tête, et pour avoir proposé des idées sinon novatrices, du moins, moins évidentes que la normale.
OBSCENE l’est toujours autant, et c’est rassurant. Dans un monde qui bouge trop vite, la stabilité à du bon.
Titres de l’album :
01. The Cloverland Panopticon
02. Watch Me When I Kill
03. Breathe the Decay
04. Noxious Expulsion
05. Death's Denial
06. Written in Blood and Covered in Flies
07. The Reaper's Blessing
08. Rotting Behind the Madness
09. Dressed in Corpses
10. Oceans of Rot
11. Agony and Wounds
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09