Le nom d’ANGELICA doit vous rappeler des souvenirs, pourtant, il ne remonte pas à la foi White Metal des années 80, mais bien à la croyance Cinematic Metal suédoise des années 2010. En effet, il ne fait pas référence à ce groupe pieux et permanenté qui a sorti quelques albums très valables (dont le dernier, Without Words est sorti en 2019) il y a fort longtemps, mais au prénom d’une des chanteuses les plus emblématiques de sa génération. Car ANGELICA de son baptême cache le nom de famille de sa créatrice, Angelica Maria Estelle Rylin, qui n’est autre que la vocaliste du groupe THE MURDER OF MY SWEET. Ce groupe aux grosses productions modernes et bombastic a donc lâché la bride et permis à sa chanteuse de s’aventurer pour la seconde fois en solo, sept ans après un premier effort, Thrive, publié en 2013. On découvrait alors un visage plus personnel, même si la musique de la suédoise ressemblait beaucoup à celle de son groupe officiel, et il est évident qu’All I Am, avec son titre en forme d’aveu ne va pas changer grand-chose à la donne. Présenté par son label transalpin comme un solide effort de Rock mélodique tirant sur l’AOR, ce deuxième LP en solo n’est rien de plus qu’une digression assez intelligente sur l’œuvre globale de TMOMS. Il n’est donc pas question ici de sonorités smooth, de sons west-coast, mais bien d’un Rock moderne, tirant sur le Metal en diverses occasions, très à l’aise avec son répertoire, mais qui ne propose pas grand-chose de plus qu’une version light de Beth out of Hell ou Echoes of the Aftermath.
Certes, je le reconnais, quelques morceaux dévient de la trajectoire habituelle, mais la présence aux claviers et à la batterie de Daniel Flores appuie fortement la comparaison avec THE MURDER OF MY SWEET, les deux musiciens étant les seuls rescapés de la formation d’origine. Et Daniel ayant aussi produit l’album, vous devez vous douter que la ressemblance se transforme très vite en similitudes flagrantes, particulièrement sur les morceaux les plus up-tempo qui auraient sans nulle peine pu figurer sur n’importe quel album du groupe suédois. On comprend rapidement que le parallèle va être plus que troublant, lorsque « Calling » entame le parcours de la même façon qu’il aurait pu être l’intro d’un LP de TMOMS. Bien sûr, les effets sont moins prononcés, la base repose moins sur ce Cinematic Metal dont les suédois se sont faits les chantres ces dix dernières années, mais l’approche est troublante, un peu comme si Chibi s’était brièvement échappée de l’emprise de THE BIRTHDAY MASSACRE pour voler de ses propres ailes. Mais qui dit ressemblance ne dit pas mimétisme, et ne boudons pas notre plaisir à l’écoute de ces morceaux clairement Pop habilement déguisés en tubes Rock contemporains, avec force rythmique synthétique et riffs astucieusement noyés dans le mix pour ne pas sonner trop violents. La voix d’ANGELICA, toujours aussi agréable ne cherche pas la performance, mais bien le velouté, et les accents de la chanteuse, moins factices qu’à l’ordinaire, permettent de valider le titre assez personnel de l’œuvre. La belle suédoise se présente donc musicalement sans artifices, telle qu’elle conçoit son identité artistique, et l’effort a le mérite de sonner en place et carré, à défaut d’être original.
Outre les accointances avec sa tribu, ANGELICA reste dans les balises d’un Rock moderne, touffu aux entournures, jouant beaucoup avec les claviers et les percussions, mais sonnant assez frais pour enthousiasmer à défaut d’ébouriffer. Plus sympathique que réellement fédérateur et essentiel, All I Am égrène toutes les facilités Pop-Rock américaines revues à la sauce scandinave, de ces couplets truffés de petits sons futuristes à ces refrains qu’on reprend sans se poser de question, et « Beat Them All » de nous replonger dans les affres de la Teen Pop US de la fin des années 90. C’est efficace, méchamment catchy, certes un peu surfait, mais ça fonctionne si on laisse ses principes au placard. La musique est évidemment beaucoup moins ambitieuse et chargée que celle de THE MURDER OF MY SWEET, et à l’occasion, la chanteuse laisse l‘émotion pointer le bout de ses harmonies, dévoilant un côté plus intime et attachant, qui se manifeste au travers de « I’m Sorry », que BON JOVI aurait pu faire sien à sa grande époque. Osant aborder la problématique Pop et Rock sous tous ses angles, la chanteuse propose donc un travail très varié, qui permet de ne pas lasser au bout de quelques chansons, modulant l’agressivité et les couches de traitement pour se mettre plus à nu, ce qu’on apprécie lorsque résonne « Time And Space ». L’AOR, quoique légèrement déformé par le prisme des compositions, n’est pas totalement absent, puisqu’on le retrouve dans la dualité vocale romantique de « Don’t Say Goodbye », aux accents masculins/féminins dignes des productions de Broadway.
Pour parvenir à ce résultat, la chanteuse et auteure a choisi de collaborer avec de grands noms de la composition, dont David Fremberg, Kanata Okajima ou Anders Wrethov, ce qui lui a permis d’écrire en toute confiance, et de lâcher des mots vécus. On sent dans le timbre de voix que la dimension personnelle du projet est vraiment le point d’ancrage central, et All I Am au final, sent moins l’exercice de style que le premier LP de la chanteuse, accusant un peu le pilotage automatique plus ou moins bien réglé. Nous sommes encore loin des comparaisons dressées avec fierté par Frontiers, qui n’hésite pas à comparer l’œuvre à celles de HEART, Robin BECK, ou ROMEO'S DAUGHTER, ou même à déclarer qu’All I Am est un classique de l’AOR en devenir, mais la qualité constante des compositions, leur variété (« Living On High Hopes » incarne à merveille la nouvelle génération de Hard mélodique venue de Suède), et l’investissement dont fait preuve la vocaliste permettent à ce second chapitre de sonner juste, un peu facile dans sa première partie, mais bien plus confidentiel et rassurant dans sa seconde. C’est à ce moment-là qu’on ressent le mieux les vibrations d’Angelica, qui dans un registre plus tamisé fait des merveilles avec son timbre court et juste (« Angel »).
Une belle récréation en attendant le prochain album de THE MURDER OF MY SWEET, qui devrait logiquement pointer le bout de son ciné l’année prochaine, et l’affirmation de l’identité d’une chanteuse qui existe légitimement en dehors de son cadre collectif habituel.
Titres de l’album:
01. Calling
02. Beat Them All
03. Addicted To You
04. I’m Sorry
05. Time And Space
06. Don’t Say Goodbye
07. Still Bleeding
08. Living On High Hopes
09. A Pounding Heart
10. Angel
11. Time To Go Home
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