C’est-à-dire, tout ce qu’on craint…Moi je veux bien, mais on a peur de tout à notre époque. Réchauffement climatique, tensions entre la Russie et les Etats-Unis, faune et flore qui périclitent dans l’indifférence générale, pandémies, migrants, extrême-droite…Alors, intituler son album « Tout ce qui vous fait peur », c’est un peu vaste jeunes gens…Certes, le Thrash permet d’aborder des thématiques génériques, de l’environnement à la société de consommation, en passant par des choses plus triviales et moins concrètes comme les gros zombis décharnés ou les monstres velus, mais autant faire la part des choses et cibler quelques craintes vraiment pertinentes et effectives.
Fondé en 2016, le collectif ibère SICKOTICKS n’a jusqu’à présent fait parler de lui qu’au travers d’une première démo, suivie d’une longue période de silence. Originaire de Sabadell, dans la province de Barcelone en Catalogne, ce sympathique quintet de nouveaux venus (Victor Sulleva – chant, Sergio Redondo – guitare rythmique, Josep Huerva – guitare lead, Jordi Montoliu – basse et Jordi Bagan – batterie) nous offre en 2021 le fruit de ses réflexions en longue durée, pour un premier album plein comme un œuf d’idées formelles et de structures éprouvées par la Bay-Area d’il y a trente ans.
All That You Fear dans les faits, est une sorte de cas d’école de celle old-school d’il y a une décennie, avec cet attachement aux racines (METALLICA, EXODUS, MEGADETH), et cette perméabilité à l’inspiration plus tardive des nineties et l’école nordique des AT THE GATES ou SOILWORK. Du Thrash agressif donc, mais hautement mélodique, avec un chanteur au timbre rauque et un soliste brillant qui mélodise à la Dave Mustaine. Rythmiquement puissant, le quintet développe donc des arguments traditionnels, qu’on connaît pour les avoir subis pendant des décennies, mais fait preuve de panache dans le formalisme, comme le démontre sans ambages un morceau aussi efficace que « Pandemic ». Construit presque progressivement ce titre est l’acmé d’une recette qui fonctionne toujours, avec ses parties imbriquées et son fil rouge solide, et finalement, permet de concevoir les SICKOTICKS comme les fils illégitimes d’une union fugace entre le HEATHEN le plus tardif et le AT THE GATES d’époque.
Comblant en efficacité leur manque d’originalité, les espagnols récitent leur leçon avec application, mais ne manquent pas d’humour. Ainsi, l’utilisation de notre trésor national « Dominique » de Sœur Sourire en intro du cruel « All That You Fear » ne manque pas de piquant, et confère encore plus d’autorité à ce morceau classique. Avec des accélérations modérées mais toujours bien placées, des chœurs à l’allemande qui rappellent les VENDETTA ou LIVING DEATH, All That You Fear ne peine pas à charmer le thrasheur collectionneur, qui se replongera dans sa discothèque pour y dénicher quelques pépites susceptibles de s’intégrer à ce schéma bien établi.
Breaks intelligents en mesures impaires, acrobaties d’un batteur sobre mais qui connaît bien ses fills, paire de guitaristes qui pratiquent l’art de la saccade avec rigueur, le tout est sinon brillant, du moins percutant, et ces mid tempi hargneux vous prennent à la gorge pour ne plus relâcher leur étreinte. Ainsi, « Ain't Life A Bitch » se montre impressionnant de méchanceté, et laisse un lick redondant faire le travail jusqu’à ce qu’un refrain collégial nous rue dans les brancards.
De fait, les morceaux s’enchaînent, longs, mais sans provoquer de bâillement. Là n’est pas la moindre des qualités d’un album certes prévisible dans son agencement, mais roublard dans sa séduction, n’utilisant que des codes usuels, en prenant soin de les remettre au goût du jour. Rien de franchement terrorisant dans les faits, mais un investissement admirable, et des parties qui prises individuellement, montrent des signes de créativité. J’en veux pour preuve ces syncopes sur « When Will It Be My Time To Die! » qui peuvent évoquer un KREATOR de ces dernières années, ou le plus lapidaire « That's How It Goes », qui ne manquera pas de rappeler le DEATH ANGEL le plus féroce ou l’EXODUS le plus entraînant.
Pas vraiment de pic d’intensité, mais pas de baisse de régime non plus. Quelques entames malignes font le jeu de la narration, et « Master Of Liars » de rassasier votre soif de violence effective, avec son riff tournoyant à la DESTRUCTION.
De fait, l’album ne connaît pas de ventre mou, et laisse au contraire apparaître des abdos bien dessinés, grâce à l’exercice de lever de fonte en mode sprint de « Sickosession », hymne live qu’on pressent boucherie lorsque les scènes seront à nouveau foulées.
Du classique qui l’assume, mais qui se permet quelques fantaisies, et qui fonctionne au premier degré. Sorte de nostalgie d’aujourd’hui, All That You Fear ne tétanisera certes pas les adversaires des SICKOTICKS, mais les impressionnera surement suffisamment pour qu’ils évitent le simple recyclage sous nouvel emballage.
Titres de l’album:
01. Blood Dose
02. Hysteria
03. Pandemic
04. All That You Fear
05. Ain't Life A Bitch
06. When Will It Be My Time To Die!
07. That's How It Goes
08. Master Of Liars
09. Sickosession
10. Better Than Hell
11. Trusted Hate
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