C’est la fin des vacances pour ce pauvre Alessandro Del Vecchio, sollicité de partout pour mettre son talent au service de talents extérieurs, pour produire des vedettes intérieures susceptibles de séduire un public extérieur. Après EDGE OF FOREVER, son propre blason, nous retrouvons donc le claviériste/bassiste/chanteur/compositeur/producteur à la barre technique d’un nouveau projet mené par ce cher Serafino, et destiné à mettre en avant la voix incroyable du finnois Erik Kraemer. Pas tout à fait un inconnu sur la scène nordique, Erik Kraemer est même une valeur sure du Metal venu du froid, acteur de premier plan au sein de SIMULACRUM, et figurant au générique de nombreuses productions locales. On trouve son nom sur les affiches d’INFINITE VISIONS de Timo Tolkki, du spectacle CIRCUS OF ROCK mis en place par le batteur Mirka Rantanen, et son parcours étonnant en fait une vedette de choix pour le label italien.
Captivé par la musique dès son plus jeune âge, Erik a d’abord chanté à l’église, avant d’étudier le piano au conservatoire pendant neuf ans. Mais l’appel du Rock et du Metal a été trop fort, et ce diplômé de sciences sociales a tôt fait de rejoindre le bataillon du Hard Rock pour notre plus grand bonheur.
Conscient de jouer une bonne carte et d’avoir misé sur le bon poulain, Serafino n’a pas regardé à la dépense et à investi sérieusement sur sa nouvelle étoile. Avec des compositions signées Del Vecchio, Marco Sivo, Pete Alpenborg (ex-ARCTIC RAIN), Kristian Fyhr (SEVENTH CRYSTAL), Jan Akesson (INFINITE & DIVINE), Ulrick Lönnqvist, Fabio Dessi, et Carmine Martone, une production assurée par le maître Del Vecchio lui-même, et un trio de requins de studio derrière lui (Andrea Seveso - guitare, Alessandro Del Vecchio - basse/claviers/chœurs et Michele Sanna - batterie), KRAEMER s’annonçait comme le grand spectacle qu’il est, même si le syndrome « pilotage automatique » des dernières productions Frontiers vient légèrement alourdir le décollage.
De fait, All The Way se veut révélateur de son titre, sans vraiment le faire exprès. Le sceau Frontiers est apposé si profondément sur l’enveloppe que son contenu est connu avant même d’avoir été lu par les oreilles. On retrouve évidemment tout ce qui a fait la réputation du label transalpin, ces refrains fédérateurs, ces chœurs par couches multiples, ces mélodies évidentes, et cette capacité à transposer le Hard des années 90 dans un contexte plus moderne. Anonyme et bombastic, la production d’Alessandro respecte le cahier des charges, avec une guitare saignante, et évidemment, un chant méchamment mis en avant pour dérouler le tapis rouge du talent de la vedette d’un jour.
Les fans de Frontiers et de Del Vecchio seront donc aux anges, puisque l’album est d’une qualité constante, mais les observateurs extérieurs ne manqueront pas de souligner le caractère trop formel de l’entreprise, qui pourrait se substituer à bien des sorties antérieures. Inutile de nier l’extraordinaire feeling de ce chanteur finnois qui est capable de plaquer des graves puissants avant de s’envoler vers les cimes high range, mais le pauvre KRAEMER se voit défendre un répertoire si passe-partout que même des légendes comme Glenn Hughes ou Jorn Lande auraient bien du mal à le transcender.
Archétype de l’album parfait sur la forme, mais désespérément consanguin sur le fond, All The Way aimerait bien nous faire croire à la sincérité de ses objectifs, mais échoue à susciter la moindre émotion véritable. Les morceaux s’enchaînent, chantés avec fougue et passion, mais l‘instrumental générique, la production respectant scrupuleusement le cahier des charges plombent les ailes de ce géant et le gardent au sol, les ailes battant dans le vide d’un ciel qui se montre trop exigeant.
Quelques titres surnagent comme le plus léger et radiophonique « Take Me Back To », sorte de cachet Frontiers que l‘on descelle toujours avec plaisir, ou la power-ballad « How Can I Survive », sauvée par les intonations lacrymales d’Erik.
La seconde partie de l‘album fait quand même l’effort de moduler légèrement le propos, en osant des choses plus accessibles, des couplets plus fluides, et des refrains moins martelés. Ainsi, « Cold Spell » séduira les amateurs d’AOR, tandis que la jolie ballade finale « Forever », veloutée et sensible touchera en plein cœur les nostalgiques de ces harmonies qui s’incrustaient dans les charts il y a trente ou quarante ans.
L’éternel reproche qu’on formule à l’encontre d’un label qui joue sur un velours qui commence à subir l’usure du temps. Un tel artiste méritait mieux que des chansons si évidentes qu’on se prend à les chantonner sans en connaître la suite éventuelle. Et il n’y a rien de pire qu’un album incritiquable sur la forme pour vous frustrer et vous mettre des regrets de temps et d’occasions perdus dans la mémoire.
Titres de l’album:
01. Moment For Me
02. All The Way
03. The King Will Come
04. Eat Your Heart Out
05. Tonight
06. Take Me Back To
07. How Can I Survive
08. Cold Spell
09. Loving A Stranger
10. I'm In Love Again
11. Forever
"Finnois" c'est la langue parlée en Finlande, les habitants c'est les finlandais du coup. Bisous.
Si on veut jouer au plus précis il y a deux langues officielles en Finlande en fait, le Finnois et le Suédois.
Le terme Finnois sert aussi à désigner le groupe ethnique historique majoritaire parmi les divers qui peuplent le pays (Suédois, Sames, etc...). Finnois et Finlandais ne sont donc pas exactement synonymes et si on veut se référer plus directement à ce groupe ethnique, on peut parler de Finnois.
Ceci dit, ce nom de Kraemer fait plutôt germanique-suédois que finnois... mais peut-être est-ce comme en Belgique où depuis le temps plein de flamands lointainement originaires du sud du pays en lignée paternelle ont gardés un nom à consonnance française et inversement.
Merci pour ces éclaircissements !
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20