C’est l’histoire de DISMEMBER et ENTOMBED qui vont faire un pique-nique. Le problème, c’est qu’ils niquent plus qu’ils ne piquent. Et patatras, neuf mois et demi plus tard (pour 7 kilos, il faut bien ça), un bambin salement agressif nait de ce coït fugace sur une aire verdoyante de Göteborg. Fort marris, les deux fripons se demandent quoi faire du nourrisson. S’ensuit cette conversation :
(Retranscrite approximativement, les onomatopées n’étant pas toujours traduisibles).
Que faire. Le faire adopter ? Tous les orphelinats vont le refuser, il est si laid. L’élever ? Pas facile avec des emplois du temps si chargés. Le confier le plus régulièrement possible à une nounou édentée et body-buildée ? Oui, mais ça coûte cher. Et puis d’abord, si on lui trouvait un prénom à ce petit démon. Comme il passe son temps à ramper pour bouffer les cafards, autant le baptiser dans le sang CRAWL, et la messe est dite. Les parrains ? LIK et VOMITHEIST feront l’affaire. Bon, tout roule, maintenant, on le bloque sur son boule pour que le chat ne finisse pas maboule.
CRAWL a commencé à s’exprimer en 2015 via une maquette torride, et n’a depuis pas perdu la parole. Au contraire. Le drôle devenu plus mature a fini par structurer sa pensée, et à l’organiser en albums plutôt bien échafaudés. Six ans après le premier hurlement Rituals, le voilà qui ouvre encore grand sa gueule pour clamer son amour du Swedish Death non édulcoré, tel que ses parents en ont défini les grandes et petites lignes au bas du contrat.
Altar of Disgust fait donc beaucoup de bruit, mais vraiment beaucoup. Si NAPALM DEATH se mettait en tête de résumer la saga morbide suédoise en une poignée de titres, il ne s’y prendrait pas autrement. D’ailleurs, on a parfois le sentiment de faire la conversation à Barney & co, tant les deux groupes privilégient les fréquences les plus graves et les riffs qui bavent. Ainsi, « Ethereal Depths » aurait largement eu sa place sur l’un des derniers albums des furieux de Birmingham, mais loin d’être pénible, la sensation est terriblement agréable.
Un peu comme se faire écraser le pied cinq ou six fois de suite par camping-car sur un parking.
CRAWL, à l’instar de LIK, n’a rien inventé, mais a tout compris. Esthètes es-Death Metal froid et venteux, les quatre musiciens (Joachim Lyngfelt (ex-DECOMPOSED) - chant, Martin Sjögren - guitare, Ämir Batar (ex-DEMONICAL) - batterie et Ragnar Hedtjärn Ullenius - basse) n’hésitent pas à tremper leur inspiration dans le fiel de l’Indus, du Noise, du Crust, et même par moments, du Sludge moche et méchant. « Where No Light Escapes » en est l’illustration la plus flagrante, nous offrant un interlude Ambient à peu près aussi joyeux qu’une dépression de Justin Broadrick. Mais heureusement pour nous, ce qui intéresse surtout ces malandrins, c’est de perpétrer l’esprit macabre de leur pays, en recyclant le meilleur des meilleurs, et en signant un disque fulgurant, et tout bonnement impitoyable.
« Enslaved In Filth » et son ambiance Time Waits for the Left Hand Path, « Undead Crypts » qui mord les mollets plus gravement qu’un énorme beauceron enragé, « Vision Of Burning Apparitions » qui rend la monnaie à HELLHAMMER tout en taquinant PRIMITIVE MAN et LOCK UP, « Until They Crawl » en mid tempo gras et pas trop écolo, le tracklisting est impeccable, et les watts sévèrement poussés dans les extrêmes.
Pur produit de son époque de recyclage, CRAWL multiplie les pains comme Jésus, mais ne rend pas la vue à l’aveugle. Il faudrait d’ailleurs l’être pour ne pas saisir le parallèle immédiat entre tous les groupes cités et l’essence même de ce second long, qui fait la (pique) nique au premier, et qui pousse les barrières encore un peu plus loin. Un son de basse à l’anglaise, une rythmique en coup du lapin, et une guitare qui conchie les aigus tout en léchant les cuisses du feedback, voilà des ingrédients que nous connaissons bien, et qui bien dosés, nous en donnent pour notre argent.
« Into Sordid Rifts » blaste comme un damné, avant de nous laisser à plat, les batteries déchargées. Il faut du jus pour encaisser un truc pareil, qui en sus, est produit par un sauvage misanthrope dont la caverne n’est connue que par quelques rares initiés.
Moralité : DISMEMBER et ENTOMBED sont des gros cochons, et font des saloperies en hurlant des jurons.
Titres de l’album :
01. Undead Crypts
02. Throne Of Molten Bones
03. Knives
04. Curse Of The Morbid
05. Ethereal Depths
06. Where No Light Escapes
07. Enslaved In Filth
08. Vision Of Burning Apparitions
09. Until They Crawl
10. Into Sordid Rifts
11. Buried Lust
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