Comme c’est bientôt Noël, Dying Victims Productions vous offre un cadeau inestimable, qui ne vous obligera même pas à bouger de chez vous. Ce cadeau, fort bien emballé, n’est rien de moins que le premier album des grecs de VICIOUS KNIGHTS, enrobé dans une superbe pochette, qui outre ses qualités musicales, vous propose un voyage dans le temps et les arcanes de l’extrême. Fondé en 2017 à Thessalonique, ce trio infernal a d’abord fait ses armes via un premier EP tout à fait recommandable, avant de se lancer en longue-durée via cet infernal et passéiste Alteration Through Possession, dont le titre cache un sort assez enviable dans les faits. En effet, les trois musiciens ne désirent qu’une seule chose, altérer votre perception en possédant vos sens, et en vous renvoyant à la brutalité la plus primaire d’il y a trois décennies et plus.
Panos (basse), Liakos (batterie) et Harvester (guitare/chant) sont jeunes, plein d’allant, mais pas nés de la dernière pluie acide. Leurs obsessions sont claires, faire revivre ce Black Thrash des eighties via des attaques incessantes, des rythmiques en chien de fusil, et une agressivité permanente. Leurs idoles sont facilement identifiables, le KREATOR de jeunesse, le SODOM le plus evil, le DESTRUCTION des premiers jours cloutés, et évidemment, toute la scène sud-américaine la plus bestiale, sans oublier la noirceur suisse et légèrement gauche d’HELLHAMMER.
En huit morceaux plus une intro, les grecs se paient donc un trip méchamment rétrograde, en phase avec les tendances de son époque, et troussent un répertoire vilain comme une goule enragée. Certainement branchés sur la radio spécialisé punky, les VICIOUS KNIGHTS combinent donc la puissance du Thrash le plus primitif mais exécuté avec précision, la lenteur du Heavy/Doom le plus insistant, et la vilénie d’un Black naissant sans justement savoir qu’il allait voir le jour. De là, l’équation est simple et le déroulé des festivités aussi. Une alternance de plans uber rapides, de décélérations infestées de ténèbres, de grognements à rendre Tom Angelripper attendri de haine, le tout truffé de riffs basiques, de fils prévisibles, et recouvert d’une ambiance gentiment paillarde.
Entre In The Sign of Evil, Bestial Devastation, Apocalyptic Raids et Endless Pain, Alteration Through Possession n’a qu’une seule idée en tête : vous convertir au culte païen de VICIOUS KNIGHTS, ces chevaliers vicieux qui arpentent les routes la nuit pour détrousser les bons chrétiens de leurs valeurs, morales et pécuniaires. Tels des bandits de grand chemin du mauvais goût, ces trois aiglefins prennent un malin plaisir à vous faire entrevoir un vieil enfer musical que les critiques des années 80 avaient du mal à concevoir autrement que comme l’incarnation du chaos le moins tolérable.
Ce premier album peut donc s’appréhender comme un parfait résumé d’une décennie de débauche sonore, et il n’est pas inconcevable de réduire le nom du groupe au néologisme SODOMTURA. Certes, le raccourci peut sembler réducteur au néophyte, et pourtant la réalité est bien là : ce Black/Thrash aux relents de queue de Satan pas lavée depuis quelques semaines est bien le plus parfait raccourci entre la bestialité allemande et la voracité blasphématoire brésilienne, le tout bien soupesé et calibré pour que les breaks tombent au bon moment et que les fills soient en mesure. On prend d’ailleurs celle de la hargne des grecs dès « From Nothingness (To a Slave of Darkness) », qui en quatre minutes synthétise toutes les influences déjà citées. Intro à la SODOM, débordement qui reste sur la piste allemande, quelques blasts vicieux pour accommoder le tout, et vogue la galère entre 1984 et 1985, lorsque les musiciens les plus primaires et brutaux cherchaient à repousser les limites du bordel.
Tout ceci est évidemment hautement prévisible, conventionnel dans les faits, mais bien préparé, avec un équilibre dans les ingrédients redoutable, et la valse continue au rythme d’une grosse caisse à l’appétit insatiable (« The Boneghoul King (The Miserly) »).
La voix très écorchée d’Harvester, les montées en puissance savamment distillées, les ambiances soudainement moites et étouffantes (« They Cast No Shadow », du DARKTHRONE à la Tom Warrior avant l’heure), les hymnes bricolés à la hâte/hate façon Thrashcore pour rendre les fans fous de rage dans le pit (« Vicious Knights »), les accointances avec les bouchers brésiliens les moins portés sur le calibrage des pièces, tout est parfait, mais surtout, joué les tripes à l’air et l’écume aux lèvres.
Méchant, sale ce qu’il faut, sentant bon la sueur et le blasphème, Alteration Through Possession est un exercice de style passéiste fameux, qu’on dévore presque cru, et la preuve que la nostalgie s’est depuis longtemps répandue dans toutes les parties du monde. Alors, allez-vous faire bouffer chez les grecs, ils fournissent même la sauce rouge.
Titres de l’album:
01. Infestation
02. From Nothingness (To a Slave of Darkness)
03. The Boneghoul King (The Miserly)
04. They Cast No Shadow
05. Sleep With the Ghouls
06. Vicious Knights
07. Swing from the Grave
08. It Was in My House
09. Disenchanting the Matter (The Statue Is Alive)
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49