Mais qui est Michael GRANT ? Si nous étions dans un film, j’imaginerais bien de grandes affiches recouvrant Los Angeles avec cette question en teasing, histoire d’annoncer l’arrivée d’une future star planétaire. Mais même si la vie actuellement à des airs de film catastrophe, nous sommes bien dans la réalité, et Michael GRANT existe bel et bien, et n’a rien d’un concept de conquête du marché. En effet, ce guitariste a un CV plutôt chargé, mais puis volontiers en groupe qu’en solitaire, puisque MICHAEL GRANT & THE ASSASSINS est sa première tentative en quasi solo. Au début des années 2000, le musicien faisait partie de l’intéressant projet ENDEVERAFTER, responsable d’un seul et unique LP, Kiss of Kill, que je vous recommande chaudement d’ailleurs. Après l’échec du groupe, le guitariste se vit offrir une place qu’il ne pouvait pas refuser au sein des L.A GUNS, dont il fut la six-cordes de tournée pendant des années, enregistrant même un album avec eux avant de se faire saquer sans que les conditions de son limogeage ne soient éclaircies. C’est donc sous son nom propre que l’homme revient au premier plan de l’actualité, soutenu par la grosse structure Frontiers, et armé des meilleures intentions du monde. Celles de nous faire profiter de son talent d’interprète et de compositeur (c’est déjà lui qui s’occupait de tout au sein d’ENDEVERAFTER) au sein d’un contexte Hard-Rock plus classique. Il est certain que la musique de l’américain n’a rien d’original, et puise dans son propre passé alternatif, ainsi que dans les coffres inépuisables du Rock californien des années 80, mais l’entrain dont il fait preuve et son talent au manche compense l’absence de prise de risques. Et si son premier LP n’a pas la folie déjantée d’un JOHN DIVA & THE ROCKETS OF LOVE, il n’en est pas moins séduisant dans sa normalité et sa richesse harmonique.
Responsable de la création, de la guitare, du chant, de la basse, de la production et de quasiment tout, Michael GRANT s’est juste vu épaulé par Shane Fitzgibbon, venu prêter main forte à la batterie sur une poignée de morceaux. Et le musicien autodiscipliné nous donne donc une leçon de professionnalisme, tant tous les morceaux sonnent peaufinés sans perdre cette patine sauvage indispensable à toute œuvre Rock digne de ce nom. Habile guitariste, Michael n’en a pas pour autant oublié qu’un solo n’est rien sans une bonne chanson à défendre, et a donc rangé la démonstration au placard. Inutile donc de vous attendre à un étalage de shred, l’homme préférant faire parler sa guitare que la laisser bégayer hystériquement, et si sa voix reste dans un registre humble, elle n’en est pas moins parfaite pour dominer du chef ces morceaux aussi alternatifs que gentiment Sleaze et Hair Metal. L’approche Pop est clairement revendiquée, et on sent les USA des nineties sur des tubes aussi immédiats que « Red Light Run », que les ados de la génération 2K auraient certainement adopté avec bonheur. De fait, ne vous braquez pas sur l’intro proposée par « Barrel Of A Gun », qui joue le Hard Rock Glam in your face, ce titre ayant déjà été proposé en son temps par ENDEVERAFTER, et revenant faire un petit tour en accroche irrésistible pour présenter Always the Villain. Alors, dans le fond, Michael GRANT est-il le proverbial vilain qui barre la route au héros juste pour l’embêter ? Non, plutôt un sidekick de talent qui n’hésite pas à nous bombarder d’un refrain totalement addictif, avec des « bang bang ! » absolument déments, et des plans de guitare rageurs et catchy en diable. On sent bien l’énergie qui transpire de ce premier effort en solo, et si le reste du répertoire est plus marqué et connoté, l’ensemble se tient et reste cohérent, malgré des allusions à différentes époques.
Le son global, assez bon mais plutôt sec, permet au projet d’éviter la mélasse moderne dans laquelle s’engluent toutes les fréquences, et permet à la guitare de rester tranchante. Véritable mine de hits, cet album ose toutes les tendances, et n’a pas peur de se frotter à la radiophonie, en acceptant l’importance de mélodies traditionnelles. On le sent évidemment un peu tout le temps, mais parfois plus fortement, lorsque les courbes affolantes de « Anthem Of Us » nous caressent les oreilles, avec encore une fois un refrain totalement entêtant. Cela dit, Michael GRANT a voulu faire montre d’ouverture d’esprit sur cet album, qui se présente un peu comme un catalogue de possibilités, et si la plupart des morceaux respectent un esprit Rock classique, d’autres au contraire s’ouvrent à d’autres horizons, comme le proto-shuffle « Break Me With U », à l’optique électronique rehaussée d’un solo de toute beauté. Inutile donc de craindre la redite et le linéaire, l’humeur est à la pluralité, et si parfois, l’homme essaie trop fort de retrouver les sonorités abrasives du Grunge d’ALICE IN CHAINS retravaillées en Californie (« Death Of Me » qui sonne à tout point de vue comme le MÖTLEY CRÜE de Generation Swine combiné à celui de John Corabi), le reste des morceaux affiche une bonne humeur de circonstance, et laisse les rais du soleil musical nous tanner la peau comme dans un été éternel (« Runaway (Can You Stand The Rain) », archétype du tube up tempo qui sent bon le sable chaud).
Beaucoup de formalisme donc, mais une liberté qui fait plaisir à entendre. Pas de prise de tête ici, et un voyage dans les arcanes du Rock, qu’il soit influencé par le géant LED ZEP (« Gimme Salvation » et son riff/tempo à la « Immigrant Song »), ou plus généraliste et symptomatique de cette génération alternative illuminant le nouveau siècle de son espoir pas encore tué par la réalité (« Secrets » qui rappelle méchamment les MADINA LAKE). MICHAEL GRANT & THE ASSASSINS n’est donc pas un concept de sauveur Rock à la mode, mais plutôt une affirmation d’un talent évident, celui d’un musicien qui ne se prend pas pour le nouveau Bowie ou le fils spirituel d’Alice COOPER, mais qui assume ses capacités, et se fait plaisir en composant des morceaux simples et efficaces. De fait, Always the Villain est un genre de blockbuster d’été, qu’on écoute/regarde sans arrière-pensée, et sans exiger de lui qu’il atteigne des sommets de créativité. Mais espérons que l’aventure se poursuive, la musique de l’américain faisant clairement du bien, dans une époque gangrénée par les redites old-school et les expérimentations un peu hasardeuses.
Titres de l’album:
01. Barrel Of A Gun
02. Always The Villian
03. Killing Me Slowly
04. Nightmares
05. Red Light Run
06. Anthem Of Us
07. Break Me With U
08. Death Of Me
09. Runaway (Can You Stand The Rain)
10. Gimme Salvation
11. Secrets
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