Une pochette idoine qui en dit long…A première vue, la présence de ce pachyderme semble répondre à de simples critères graphiques, mais finalement, il vous faudra en effet faire preuve d’une mémoire d’éléphant pour vous souvenir de ce combo presque ressorti de nulle part…Enfin de nulle part, pas vraiment, plutôt de Norvège où ce quintette a connu une jolie première partie de carrière nationale couverte de succès et de tournées à l’étranger. Mais encore faudrait-il que vous ayez connu l’affaire à l’époque pour la ramener à la surface de votre conscience…En regardant les photos promo, on se doute immédiatement qu’on n’a pas affaire au bal des débutants, tant les faciès sont marqués par les années, et il est certain que pour remonter aux origines de DA VINCI, il faut faire un petit voyage dans le passé, et dans les années 80 pour être plus calé. A l’époque, le combo était une valeur montante d’un Hard-Rock mélodique à tendance AOR, et s’était permis deux albums hautement recommandables pour tous les fans de mélodies énergiques. 1986, une poignée de démos, puis un deal avec Polygram Norvège pour un premier album éponyme en 1987, rapidement suivi par Back In The Business et un dernier single, « Ain't No Goodbyes/ Blame it on the Radio » en 1991, avant l’inévitable split, dû à de possibles divergences musicales ou un changement global dans les tendances de l’orée des nineties, condamnant les groupes trop précieux à un anonymat soudain qu’ils ne méritaient surement pas…
Mais en 1993, DA VINCI sombra donc dans l’oubli, sans que ses musiciens ne partent chacun sur leur chemin.
En effet, le guitariste Gunnar Westlie et le claviériste Dag Selboskar ont continué leur route ensemble, composant sans relâche pour maintenir la pratique et la pression, sans vraiment savoir que vingt-cinq ans après la séparation de leur groupe, celui-ci renaîtrait de ses cendres pour proposer un troisième album à ajouter à la légende. L’histoire est ainsi faite, se répète souvent, ou continue son cours, en marquant des pauses parfois si longues qu’on finit par se demander si elle ne vous aurait pas oublié sur le bord de la route. Et sur le bord des routes norvégiennes, on retrouve nos deux musiciens, aujourd’hui épaulés par de nouveaux comparses, Erling Ellingsen au chant, Roy Funner à la basse et Bjørn Olav Lauvdal à la batterie, tous unis pour nous proposer ce fameux troisième album que DA VINCI n’a jamais pu publier à l’époque, et qui je l’avoue aurait certainement fait tâche dans le paysage abrupt des 90’s, mais qui trouvera un écho beaucoup plus favorable en 2017, le genre connaissant un retour en grâce depuis quelques années…Ces années, ont-elles d’ailleurs changé le visage d’un quintette qui finalement, ne semble pas avoir trop souffert du temps qui passe ? Que nenni, puisque le style des deux premiers albums est toujours prépondérant, et même plus professionnel qu’à l’époque…trop même pour certain qui reprocheront à Ambition Rocks une certaine froideur de ton et des automatismes un peu flagrants. Mais les véritables amoureux du genre sauront reconnaître un LP de remise en jambes, qui capitalise bien sûr sur la légende et la réputation, sans pour autant se reposer sur des lauriers finalement un peu fanés. Et de fait, Ambition Rocks se situerait dans une moyenne haute de groupes à tendance Hard mélodique/AOR, dont la production pléthorique laisse parfois dubitatif.
C’est cette fois-ci entre les mains des esthètes d’AOR Heaven que les norvégiens ont placé leur destin, en sachant très bien que le label allemand allait en prendre grand soin. La maison de disques s’est donc vu incomber la tâche de promouvoir un disque qui aurait pu voir le jour il y a trente ans sans que personne ne se pose de question, niveau compositions d’abord, mais aussi niveau production, au son un peu tassé et compressé, symptomatique des vinyles de l’époque. On peut lui reprocher d’ailleurs un indéniable passéisme rétro, mais avouons qu’elle convient très bien à des chansons délibérément ancrées dans une nostalgie assumée, celle d’une ère bénie profitant aux groupes mettant en avant de superbes harmonies, le temps où les TNT, STAGE DOLLS, et autres EUROPE trustaient les premières places des charts nordiques, pour le plus grand plaisir des amoureux transis de délicatesse radiophonique. Et admettons que Gunnar et Dag n’ont pas perdu la main pour trousser de magnifiques petits hymnes au romantisme musical, comme le démontre sans complexe des compositions aussi parfaites que le radiophonique à outrance « Rocket of Fame », ou le single plus électrique et NIGHT RANGER/BON JOVI « I’ve Come All This Way », choisi en éclaireur pour illuminer YouTube de son refrain flamboyant et de ses couplets chatoyants.
Les petits nouveaux semblent s’être parfaitement intégrés à la bande, et l’osmose entre les cinq comparses crève les oreilles, ce qui leur permet de signer quelques morceaux assez étranges, comme ce « Vicious Circle », au clavier d’intro tonitruant, et qui rappelle le concept SPACE ELEVATOR dans son désir d’unir dans un même élan AOR convaincant et Hard-Rock saignant. Mélodie plutôt sombre, basse grondante en avant, riff saccadé qui impose les eighties dans un contexte nineties, pour une entrée en matière qui déstabilise et laisse présager d’un tracklisting un peu moins prévisible que la moyenne lisible. Mais dès « Curious Sensation », les choses rentrent dans l’ordre, et la norme le redevient, pour un joli ballet entre une rythmique assurée, un clavier assumé, un chant enflammé et une guitare maîtrisée, pour un déroulage de tapis rouge Hard Rock harmonieux et délicieux certes typique, mais incroyablement magique.
L’émotion n’est pas pour autant rangée sur les étagères des souvenirs, et l’acoustique « Angel » de la rappeler aux lèvres avec une emphase pas si mièvre, mais comme elle est immédiatement nuancée par des attaques acérées comme celle de « Storm On The Horizon », qui nous rappelle au bon souvenir de JAMI JAMISON, et celle Heavy en diable de « Little Lonely », à la basse arrondie, l’équilibre est parfaitement respecté. Difficile une fois encore de trouver une faille dans l’édifice, même si on aurait aimé plus d’audace de la part d’un quintette au bagage si lourd. C’est certes un exercice de style absolument admirable, mais avec une carrière entamée il y a plus de trente ans, une petite prise de risque aurait conféré à Ambition Rocks un parfum charmant, qu’on retrouve évidemment sur la partition de chansons aux refrains béton (« Sole Survivor », difficile de faire plus imperfectible). Il faut dire qu’avec treize morceaux pour cinquante minutes de musique, la redondance ne pardonne pas toujours, même si les survivants osent parfois des choses plus légères et galbées comme ce très bastringue « Painted Lady », qui précède les poncifs de « You’re Mine », le genre de ballade préfabriquée que la bande à Joey Tempest aurait pu nous refourguer sur Prisoners In Paradise.
Le groupe nous laisse d’ailleurs sur une impression étrange, via le synthétique « Touch Of Humanity », à l’up tempo troublé d’arrangements bizarres, et à l’orientation définitivement ancrée dans une orée des années 80, qui annonçait encore discrètement les débordements AOR à venir (ceux de TOTO principalement).
Mais entre une base instrumentale solide, une dextérité intrépide et une science de composition limpide, DA VINCI surfe entre les époques, et annonce son retour avec classe. Je ne sais pas encore si leur ambition leur permettra de survivre encore quelques albums, mais saluons Ambition Rocks pour l’album presque parfait de Hard/AOR qu’il est.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20