Il n’est pas exagéré de dire que le public Metal a un gros problème avec ces jeunes chanteuses qui triturent les styles pour les faire leur. Généralement, la sortie d’un album de ce genre déclenche une pluie de commentaires acerbes, allant du traditionnel et lapidaire « c’est de la merde », au plus élaboré et swing « c’est presque aussi crédible que Fred Durst qui fait l’acteur ». J’ai défendu bec et ongles pas mal de ces jeunes artistes féminines, arguant du fait qu’elles faisaient avancer les choses, et qu’elles osaient mélanger la Pop au sacro-saint Metal, en dépit du purisme exacerbé de ce public qui déteste l’ouverture sous ses atours de tolérance. J’ai encensé POPPY pour son mélange hétéroclite et son univers de poupée Manga gothique, j’ai écrit les louanges de SCARLET qui m’apparaissait comme une porte de sortie Alternative/Metalcore assez crédible, et il y a quelques années, j’avais dit le plus grand bien de Dirty Blonde, le premier EP de DIAMANTE, que j’avais jugé suffisamment agréable et novateur pour être défendu sur la place publique, au risque de me faire lapider. Quelques années plus tard, et malgré une interview qui n’eut jamais lieu avec l’artiste, je reviens avec mon clavier pour vous parler de cette jeune californienne d’adoption, qui continue son chemin seule, comme une grande, et sans le soutien d’un gros label.
Trois ans après son premier album, Coming In Hot, DIAMANTE revient donc avec la suite de ses aventures, sous la forme d’un second LP de trente-six minutes, bourré de chansons courtes que les amateurs de Metal alternatif jugeront comme autant de hits potentiels. La musicienne a suffisamment affiné son approche pour savoir exactement ce qu’elle veut, et ses tournées avec BREAKING BENJAMIN, THREE DAYS GRACE, CHEVELLE, ou SHINEDOWN lui ont permis d’acquérir le professionnalisme suffisant pour savoir exactement ce que ses fans souhaitent entendre. Et si je ne connais pas ses fans, je peux quand même affirmer au vu du soutien dont bénéficie la chanteuse qu’ils seront enchantés par cet American Dream qui incarne quelque part ce fameux rêve américain dont les artistes et apprentis parlent tant à l’orée de leur carrière. Une forme de reconnaissance au pays des merveilles, et une façon de souligner la difficulté de s’affirmer en tant que tel dans un pays qui regorge de stars en devenir.
Je ne vais pas le cacher, ce second album de DIAMANTE est une sacrée déception pour moi, comme si la chanteuse était rentrée dans le rang pour s’accorder un formalisme généraliste assez dérangeant et proposer un produit à même de séduire les masses. Dès le premier tube formaté pour les radios du Net et le live, « American Dream », on comprend que les choses vont être prévisibles, et que le cheminement de l’album sera anticipé sans aucun mal. Aussi réussi soit-il, ce premier morceau rappelle les plus grands tubes de la scène Alternative des années 2000, avec ses guitares calibrées pour ne pas sonner trop brutes, ses arrangements synthétiques, et cette alternance de chant susurré, hurlé, ou chanté à pleins poumons. Exit la fraîcheur et l’originalité, bonjour l’anonymat d’une musique interchangeable avec celle de n’importe quel autre groupe de la même scène, et la déception n’en est que plus grande. Pourtant, avec des titres courts et portés par des refrains efficaces, la musicienne a choisi la formule la plus concise, mais son refus obstiné de sortir des balises rassurantes transforme ses chansons en classiques déjà entendus des centaines de fois, un peu comme si Christina Aguilera se mettait au Metal pour être à la page. L’analogie est particulièrement frappante sur la ballade « Unlovable », archétype de sensibilité bon marché au piano générique et au chant sans réelle émotion.
Bien sûr, parfois, on tente de déborder du cadre et proposer des choses plus « provocantes », mais même à ce moment-là, les grosses guitares cliché, les facilités d’arrière-plan ne permettent pas d’être crédible, même si quelques sons empruntés à la scène R n’B donnent le sentiment d’écouter quelque chose de son temps sur le facile « UnFuCk YoU ».
Pour faire simple, les chansons passent, l’espoir d’écouter quelque chose de différent trépasse, malgré les efforts pour varier l’approche des guitares et l’ambiance (« Obvious »), alors on se concentre sur les rares passages un peu excentrés, acceptant la tonalité de fond comme fil rouge, mais toutes ces mélodies se ressemblent trop pour espérer nous extirper de notre léthargie, et écouter autre chose qu’un simple produit habilement manufacturé.
Je plaçais pourtant beaucoup d’espoir en cet American Dream, espoir très rarement exaucé, si ce n’est sur le jumpy « I Love Myself for Hating You » suffisamment Teen pour me donner le sourire et l’envie de danser, et malgré les featurings fameux, dont celui des BREAKING BENJAMIN sur « Iris » des GOO GOO DOLLS, une jolie surprise cachée en fin de métrage, le bilan est quand même méchamment moyen, et les sentiments ressentis assez tièdes et ternes.
Du travail très bien fait, un joli packaging, des morceaux qui parleront aux fans de Metal moderne et subtilement…non-Metal, mais un vide créatif et une tentation trop forte de rentrer dans le moule pour paraître plus consensuel, alors qu’on attendait de DIAMANTE une véritable déclaration d‘intention de sa propre personnalité, extravertie et unique. Le genre de diamant qu’on trouve au Manège à Bijoux, joli, brillant, mais désespérément anonyme dans la masse de pierres précieuses du marché.
Titres de l’album:
01. American Dream
02. Ghost Myself
03. Serves You Right
04. Obvious
05. Unlovable
06. Wake Up Call
07. UnFuCk YoU
08. I Love Myself for Hating You
09. Iris (feat. Breaking Benjamin) (GOO GOO DOLLS Cover)
10. Hopeless
11. Obvious (Acoustic)
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