Back to Norway, once again…Il semblerait que tous les chemins ne mènent pas à Rome, mais plutôt à Oslo ou Stockholm, selon destination, tant les pays nordiques imposent leur patte sur la scène Rock et Metal internationale depuis des années. Il faut dire qu’ils ont quand même un sacré talent quel que soit le domaine artistique, que le style penche du côté Crust où il va chuter, qu’il caresse le poil dans le sens du Glam, ou qu’il flatte les sentiments d’un Hard vintage puisant son charme dans les volutes évaporées des 70’s bien aimées…Mais n’oublions pas une chose. Si dans tous ces secteurs, ils sont ou font partie des meilleurs, il y en a un qu’ils dominent de la tête et des refrains depuis les années 80, celui du Hard n’Heavy mélodique et subtilement radiophonique…Difficile en effet de battre les suédois, les norvégiens ou même les danois au petit jeu du couplet qu’on retient, et une nouvelle preuve nous en est donnée sous la forme d’un second album qu’on attendait, au moins depuis trois ans et la découverte de son aîné…En effet, 2015 fut l’année de publication de Shanghaied, premier du nom AMMUNITION, qui plaçait la barre très haute et qui trustait prématurément le sommet des charts de ses harmonies fatales…Il faut dire que le groupe réunissait quelques cadors à l’expérience bien tassée, et que leur rencontre avait provoqué quelques étincelles Glam et Rock, pour le plus grand plaisir des fans de sucré baroque et de rockeurs pas toc. Mais qui se cachait donc derrière ce pseudonyme fleurant bon la poudre et les champs de bataille ? Des professionnels locaux, bien décidés à unir leurs forces pour s’imposer. Défi facile à relever, tant le pedigree des acteurs impliqués suggérait une réussite presque logiquement programmée…
AMMUNITION a donc été fondé en 2014, né de la rencontre entre Age Sten Nilsen (chanteur de WIG WAM) et du multi-instrumentiste Erik Mårtensson (Eclipse, W.E.T., Nordic Union). Ils ont donc composé à deux les bases d’un répertoire axé sur leurs obsessions respectives, qui se rejoignent souvent d’ailleurs sur le même terrain, afin de proposer un premier LP solide qui affola les classements nationaux. Trois ans plus tard, sous l’égide des exigeants italiens de Frontiers, les deux hommes ont donc remis le couvert pour entériner cette collaboration, et nous offrir un second album éponyme qui relève la gageure de se montrer encore plus performant que le premier…Avec un line-up béton sentant bon les vieux briscards en embuscade (Victor Cito Borge - basse, Jon Pettersen - guitare, Lasse Finbrathen - claviers et Magnus Ulfstedt - batterie, soit d’anciens ou actuels WIG WAM, ECLIPSE, TNT, JACK IN THE BOX, excusez-les pour leur CV bien gonflé), Ammunition se veut donc démonstration de force et de douceur, se situant une fois de plus à la croisée des chemins Heavy, Hard-Rock mélodique et Glam, nous délivrant de fait une méchante bordée d’hymnes à reprendre la mèche sur les yeux, et le poing bien levé. En trois ans, la team n’a rien perdu de son pouvoir de persuasion, bien au contraire, et ce second effort ressemble presque à un Best-Of crossover des genres abordés, tant chacun de ses segments approche dangereusement d’une perfection à laquelle nous sommes habitués de la part de musiciens de ce calibre. Il faut dire qu’avec onze morceaux ne passant qu’en une seule occasion la barre des quatre minutes, des riffs qui marquent les esprits, des couplets rythmés qui donnent la bougeotte, et un niveau instrumental féroce, les norvégiens ne craignent personne, et peuvent taquiner les cadors en place de leur morgue affichée et de leur talent même pas forcé. La voix d’Age n’a pas pris une ride (évidemment), et se veut toujours aussi puissante et chaude, tandis que le canevas tissé par le magicien Erik Martensson a tout d’un tapis de soie (l’homme outre la guitare tâte de la basse, de la programmation, des claviers, et des chœurs, histoire d’être complet), qui permet à chaque mélodie de se voir déposée dans un écrin superbe…Et en moins de quarante minutes, le sextette s’affirme donc comme une valeur sûre de la scène norvégienne, au point même d’en incarner un leader naturel…
Difficile de faire son choix parmi tous ces morceaux qui respirent la joie, de jouer ensemble, et de donner du plaisir à un public avide d’harmonies subtiles et de soudaines embardées viriles, pour obtenir un équilibre parfait entre cohérence, confiance, violence et douceur. Et dès l’introductif « Time », le temps est justement compté, et les riffs lâchés d’emblée, histoire de ne pas perdre une âme en route sur le chemin du questionnement. Ambiance Heavy légère mais affirmée, voix qui monte au créneau, supportée par des chœurs chauds, guitare qui multiplie les figures, pour un résultat qui approche la finesse d’une union entre WIG WAM et ECLIPSE, sans pour autant rappeler l’un ou l’autre. On se croirait replongé trente ans en arrière, lorsque les groupes du cru cherchaient à tout prix à soulever la moindre pierre pour y trouver un trésor dans le désert, et faire fondre les afficionados d’un Rock métallisé mais subtilisé, hésitant à tremper les six cordes dans le Glam pour ne pas trop rebuter les fans d’un Rock musclé. Celui des AMMUNITION l’est mais il reste assez festif et romantique pour attirer dans son giron les plus sensibles, sans verser dans le sentimentalisme. Il faut dire qu’avec des motifs qui démangent comme celui ornant l’intro de « Freedom Finder », impossible de s’affaler dans la mièvrerie, tant cet hymne évoque les SLAUGHTER, les DANGER DANGER et autres maniaques de la mélodie incrustée dans un contexte Heavy. Et le tracklisting s’égrène dans une logique tout à fait nordique, passant au gré d’un tempo chaloupé et d’une thématique synthétique d’un standard Pop-Hard (« Virtual Reality Boy »), à un démarquage de dancefloor exilé du Roxy pour revenir se planter au centre-ville d’Oslo (« Gung Ho (I Told You So) »), tout en privilégiant parfois la demi-teinte histoire de jouer la carte de la sensibilité (« Eye For An Eye »).
Mais Ammunition est surtout là pour nous prévenir que ses concepteurs sont capables de mettre notre ville à feu et à sang, d’un tube flamboyant aux chœurs fédérateurs (« Tear Your City Down »), ou de nous faire revenir à l’âge de pierre en semant les cailloux de la discorde Hard N’Heavy à terre (« Caveman »). On pense parfois à une version imperfectible de nos BLACK RAIN nationaux (« Wrecking Crew »), qui n’oublieraient pas la romance au placard pour se faire passer pour des voyous machos (« Miss Summertime », archétype de la ballade à la BON JOVI qui fait mouche de minuit à midi). Et puis entre ces soudains accès d’agressivité, argumentés autour d’un riff bien taillé (« Bad Bones », DOKKEN style), et cette recherche de l’or qui s’accroche à leurs disques comme des récompenses échappant au fisc (« Klondike » un peu rimmel, un peu Gospel), on se retrouve le sourire aux lèvres, et la frustration en peine de ne pas pouvoir voir ces lascars sur scène, où ils doivent prendre une dimension éternelle et nous entraîner dans un monde parallèle. En gros, la quintessence d’un art pas si facile à manier que ça, qui consiste à extirper une mélodie d’un contexte, pour la replacer dans une structure complexe, tout en donnant le sentiment de jouer deux accords un peu trop facilement. Mais c’est aussi - et surtout - ça la Norvège. Le pays où le froid réchauffe, et où les musiciens s’échauffent. Et si d’aventure vous pensiez qu’après un tir de barrage pareil, il ne vous restait plus qu’à ramasser les douilles, détrompez-vous. Les mecs savent viser, et font toujours mouche.
Titres de l'album:
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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