The Executioner (chant), Dylan 'Dahlia' Berry (guitare), Nelson Payne (guitare), Zach Purtell (batterie) et Seth Death (basse), cinq musiciens d’horizons divers animés de la même passion pour l’extrême. Issus de divers groupes de Death Metal, ils ont donc combiné leurs forces pour accoucher d’un premier EP en juin dernier, uniquement disponible en version digitale sur leur Bandcamp. Digitale certes, mais gratuite. Et ce qui a l’air d’un cadeau en est vraiment un, tant la teneur en violence intelligente de ce format court crève les tympans.
Repérés par l’antre infernal d’I Voidhanger Records, les UNDULATION bénéficient aujourd’hui d’une distribution mondiale et professionnelle, An Unhealthy Interest In Suffering étant désormais décliné en format physique sur support CD. Une bonne occasion de revenir sur l’un des disques les plus brutaux de cette année 2023 pourtant chargée en exactions Noisy diverses et bien vilaines.
Il est toutefois assez difficile de cerner la démarche des américains. Originaires de Seattle, ils n’ont pas grand-chose à voir avec la hype de leur ville et s’épanouissent plus volontiers dans un Blackened Death sourd, diffus, mais bouillonnant de créativité.
Et à l’image de cette pochette aux teintes pourpres (devenues grises dans la version CD), An Unhealthy Interest In Suffering se veut macabre, cryptique, biseauté et surprenant. Dans une certaine mesure, puisque les bases de la philosophie restent ancrées dans un passé/passif au sein de la scène morbide de Seattle.
Recommandé chaudement aux fans de THE BLACK DAHLIA MURDER, WOLVES IN THE THRONE ROOM, KRALLICE, WEAKLING ou AT THE GATES, UNDULATION est toutefois différent de ces influences, en ce sens que l’avant-gardisme est très habilement évité sans que la complexité n’en souffre. Entre Death aride et Black mélodique et fielleux, An Unhealthy Interest In Suffering s’intéresse aux nuances apportées à un cadre strict, respectant ce concept initial que les musiciens ont eux-mêmes baptisé Le Gran Guignol Of Cascadia.
Appellation intéressante pour un format court rempli d’idées. Nimbé d’une aura occulte, ce premier jet est fascinant, et propose des déviations intéressantes sur des thèmes classiques. Entre ultraviolence inspirée de la première vague de BM norvégien et emphase lyrique des ensembles orchestraux et symphoniques, UNDULATION ondule, et alterne les parties contemplatives et oniriques, et les poussées de violence sublimées par la voix absolument infâme (dans le bon sens du terme) de The Executioner, frontwoman impitoyable aux intonations rocailleuses.
Mais c’est évidemment l’osmose entre les musiciens et l’équilibre trouvé entre les différents backgrounds qui constituent l’ossature de ce disque, qui parfois atteint des sommets de brutalité sur le terrassant « Failures of the Demiurge », que DEATHSPELL OMEGA aurait pu signer à quatre mains avec le MAYHEM contemporain.
Clairement scindé en deux parties, An Unhealthy Interest In Suffering garde ses plus grosses cartouches pour la chasse finale, et nous offre une triplette dantesque en fermeture des portes. Les trois derniers titres de l’EP sont donc les plus ambitieux - et osons le terme - progressifs, et développent des idées évidemment viscérales, mais non dénuées d’une certaine poésie macabre.
J’en prends pour exemple le terrifiant « Acid, Vinegar », application de sel, de vinaigre et d’acide de batterie sur des plaies ouvertes, et qui appuie sur les percussions pour mieux faire ressortir le travail titanesque de ces deux guitares.
Entre étrangeté, classicisme, tourments, traumas et créativité, UNDULATION fait étalage de ses qualités, en imposant des breaks atmosphériques et des accélérations telluriques. Le sol tremble donc en plus d’une occasion, même si les chœurs désincarnées et funèbres font souvent oublier la rudesse du choc ressenti.
Libre, affranchi mais concis, An Unhealthy Interest In Suffering paraîtra maladif aux amateurs de Black Metal ou de Death Metal direct et sobre, mais réservera bien des bonnes surprises à ceux qui ne crachent pas sur un brin de culot. Culot formalisé sur « Dressed for Her Execution », pendaison nocturne dans un paysage désolé, et qui se permet de toiser du regard la production d’EMPEROR pour mieux effrayer les fans de KRALLICE.
Il eut été dommage que ce premier EP reste dans les limbes du net, et remercions I, Voidhanger Records pour son entreprise de promotion tout à fait méritée. Mais en CD ou version digitale, UNDULATION reste le même, et laisse les mêmes souillures dans les âmes les plus perverties de ce pauvre monde.
Titres de l’album:
01. Amethyst Necropolis (Une Charogne)
02. Judith Beheading Holofernes
03. Undulator
04. Failures of the Demiurge
05. Acid, Vinegar
06. Dressed for Her Execution
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