Si vous avez un minimum de bon goût, vous avez surement vu ce chef d’œuvre du septième art qu’est Little Nicky. Et si vous l’avez vu, et que vous êtes perversement observateur, vous n’avez pas pu oublier cette scène improbable dans laquelle Hitler, déguisé en soubrette, se prend des ananas dans le cul de la part de Satan. Si tel est le cas, soyez heureux, car vous avez la métaphore grivoise adéquate pour appréhender ma chronique du jour, celle du premier LP des transalpins de ANAL SLAVE OF SATAN. Sobrement surnommé A.S.S. par les esprits les plus choqués, cette bande de tarés hirsutes nous vient de Saronno, ville de l’agglomération de Milan, dans laquelle se sont donc regroupés ces trois branleurs mal éduqués (Federico Savoia - chant/guitare, Marco Palieri - basse et Giuseppe Ritrovato - batterie) un funeste jour de 2016. Complètement traumatisés par le Thrash brésilien et par les rares exactions nationales des années 80 (vous avez dit BULLDOZER ?), ces trois olibrius qui se frappent la tête contre les murs et rivalisent d’audace en matière de brutalité nous offrent donc le fruit de leurs réflexions dégénérées, en vingt-quatre minutes et onze morceaux, ce qui suffit amplement à comprendre leur démarche de psychopathes urbains. D’ailleurs, leurs influences suffisent largement à savoir quel genre de traquenard vous attend, puisque nos amis du jour citent sans honte SARCOFAGO, SEPULTURA, DEATH, MUTILATOR, CRANIUM, NECRODEATH, SODOM, SLAYER, POSSESSED, SADUS et SLAUGHTER comme garde-fou, en précisant bien que certains d’entre eux ne les intéressaient que lors de leurs débuts. De la sauvagerie donc, mais surtout, une sacrée énergie, car loin de se contenter d’une simple cacophonie pour adolescents boutonneux qui ont mal vieilli, les trois italiens brodent des thèmes intéressants, et ont la décence d’y aller à fond et de ne pas faire semblant.
Dans le fond, le propos est discutable, car d’usage. La vague de Blackened Thrash nous submerge depuis assez longtemps déjà pour que nous ayons fait un stock de radeaux et de bouées, mais autant dire que les ANAL SLAVE OF SATAN ont poussé les potards à fond et embrassé le concept avec passion. Dans la forme, ce premier album est inattaquable, car parfait dans le style. En lâchant des riffs joués sur une tronçonneuse ayant tourné fou, et en assumant des rythmiques parfaitement déraisonnables (la caution Blackened Thrash leur permet de justesse d’éviter celle plus risquée du Thrashcore), et en épiçant le tout des inévitables vocaux de chat écorché par la vie dans les gouttières, Anal Slave of Satan est une démonstration de force dans l’euphorie, ou l’inverse, qui enthousiasme, bouscule, te retourne et t’encule, mais pas à sec, et avec une vaseline de qualité. Aussi brésiliens dans le style qu’ils ne sont italiens de naissance, les trois potes se font un malin plaisir de piller le répertoire des aînés de la vague 84/86, ceux-là même qu’ils nomment en les honorant, les SARCOFAGO, le SEPULTURA de Bestial Devastation, MUTILATOR, et tous les autres fondus lusophones qui avaient décidé un jour que le Thrash de METALLICA et consorts était pour les fiottes. C’est donc du brutal comme dirait feu notre ami Bernard Blier, ça mule comme une mule qui vient de se faire mettre un pétard dans le cul, et ça ne perd pas une occasion d’exploser quand le cœur ne supporte plus la tension.
Aussi bourrin qu’une sodomie impromptue pendant une lune de miel romantique, mais à la gestuelle gracile, ce LP ne prend pas de gant ni ne perd de temps en salamalecs, et rentre dans le conduit auditif comme la queue de Jeff Striker dans un anus séduisant. Car après l’intro de circonstance, c’est l’instrumental « Delta 9 » qui déboule comme à la grande époque, et qui mouline un riff ultra redondant qui rentre bien dedans. Un tempo qui en dit long sur la vitesse des burnes sur le postérieur musclé, et une ambiance à la RIGOR MORTIS, délicieuse, qui fait du bien là où ça fait mal. Virils, les ANAL SLAVE OF SATAN le sont comme leur patronyme l’indique, mais ce ne sont pas des mufles. Ils ne sont pas du genre à prendre leurs victimes pour des glands en s’essuyant le leur sur leurs cheveux, et font attention aux rideaux, tout en éjaculant des hymnes à l’ultra brutalité la plus outrancière. On retrouve cette ossature basse/batterie qui ne baisse jamais en régime et qui garantit des coups de rein soutenus, cette façon de susurrer des insultes lubriques à l’oreille d’une voix BM norvégienne bien raide, et ces soudaines glissades de guitare qui mènent à un orgasme intégral. Mais avec des intitulés aussi fleur bleue que « Virgin's Sacrifice », « A.S.S. », pas de mauvaise surprise, et inutile d’allumer les bougies et de parsemer le couloir menant à la chambre de pétales de rose. Un simple « et si on tirait un coup ? » suffit, et avec la vapeur dégagée par la chaleur de « Desolate Void Remains », votre charme fera le reste.
Tout ceci est trivial, mon verbe s’y accorde très bien, mais le plaisir retiré de l’écoute de ce premier LP est tel qu’il le confine à une chouette masturbation auriculaire. Avec un niveau technique évitant les plaies sur la rondelle, une fluidité dans l’interprétation rapprochant nos étalons de la vague Retro-Thrash la plus fameuse (WARFECT est parfois dans les parages, bien excité), et des crises de folie en accélération brutale et circulaire faisant s’entrechoquer vos fesses, Anal Slave of Satan ramone, lubrifie, humidifie, et module légèrement le coït en laissant parfois place à des décélérations suintantes, mais fameuses (« Messiah's Funeral »). Rien à jeter sur ce premier LP, entre des crises de délirium tremens qui rappellent le meilleur de la scène brésilienne (« Sadus Attack »), et d’autres qui fricotent prépuce contre prépuce avec le Thrashcore de papy (« S.S. (Speed Schizo) »), nul n’a vraiment le temps de reprendre ses esprits ni d’attraper le sopalin. ANAL SLAVE OF SATAN signe donc une entrée en matière (fécale) digne des plans les plus salaces des films de Chichi LaRue, et éclabousse la couette de son stupre bestial. Et vous pouvez même vous rasseoir après écoute sans craindre les douleurs anales.
Titres de l’album :
1.Intro
2.Delta 9
3.Desolate Void Remains
4.Virgin's Sacrifice
5.Rave the Church
6.A.S.S.
7.Messiah's Funeral
8.Sadus Attack
9.S.S. (Speed Schizo)
10.Infernal Vision
11.Outro
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49