Cinq jeunes hommes fringants, tout de cuir vêtus, arborant des lunettes miroir, venant de Lancaster, et jouant du Heavy Metal, voici donc une image qui mettra les décibels aux oreilles des nostalgiques de la NWOBHM. Et c’est évidemment le public visé par les ELIMINATOR, malgré leur patronyme évoquant pus volontiers les texans de ZZ TOP. Mais ici, pas de barbes de trente centimètres de long, pas de boogie sudiste, pas de legs qui dépassent d’un custom, mais bien des rythmiques franches et dures, des riffs mélodiques, et une énergie qui n’est pas sans rappeler la scène Heavy sud-américaine du milieu des années 90, tout comme le Seattle natal du QUEENSRYCHE le plus adolescent.
Si les habitués des conventions ne manqueront pas de citer IRON MAIDEN en écoutant les dix pistes de ce second album, il convient d’y voir une astuce de facilité plutôt qu’un parallèle probant. En effet, en disséquant les schémas de composition de ces anglais, on trouve plus volontiers des plans d’attaque utilisés par LIZZY BORDEN au début de sa carrière, mais aussi des traces patentes d’ANGRA et même de NEVERMORE lorsque l’ambiance s’assombrit, chose assez rare au demeurant.
Déjà auteur d’un premier album paru en 2018 (Lost Horizon), ELIMINATOR fait partie de ces rares groupes qui utilisent une assise classique pour transcender le formalisme et le faire sien, et proposer de fait un peu plus qu’une simple photocopie des fanzines musicaux les plus lus à l’époque. On en prend acte sur le flamboyant et tonitruant « Silent Stone », sublime de fougue et symptomatique d’une attitude bravache justifiée par un niveau technique solide. Pris individuellement, Jamie Brandon (basse), Dave Steen (batterie), Jack MacMichael & Matthew Thomas (guitares) et Danny Foster (chant) sont tous solides à leur poste, mais collectivement, la magie se produit, et nous ramène aux plus grandes légendes du Heavy Metal des sacro-saintes années 80.
Impeccablement produit pour sonner équilibré, Ancient Light a en effet tout d’une lumière ancienne brulant toujours dans le cœur des Heavy Metal kids. Tablant sur la crédibilité anglaise de tout un pan de l’histoire métallique, le quintet ne se contente pas de singer la révolution de l’orée des eighties, et apporte sa touche à ce classicisme ambiant. Bien sûr, les noms déjà cités sont d’importance, mais on peut aisément leur ajouter quelques autres références, moins évidentes, mais tout aussi probantes. De fait, HEIR APPARENT, HAUNT, NATUR noircissent de leur parcours plus intime les pages écrites par ces cinq anglais, et le tout à de fausses allures de best-of parfait d’une période de gloire que nul n’a oublié.
D’une, grâce à un instrumental sans failles, multipliant les cassures et silences pour imposer des moments de puissance absolue. La complémentarité de ces deux guitaristes éclate au grand jour comme celle unissant Dave et Adrian, Glenn et K.K, ou même Scott et Brian, et le tout est relevé par le chant lyrique de Danny Foster, vocaliste dans la plus pure tradition d’un Heavy emphatique et dramatique. L’osmose entre les musiciens est donc palpable, et confère à ce second tome des allures de classique instantané, de ceux qui fédèrent les foules d’un cri, d’un solo ou d’un break harmonique.
Et faites-moi confiance, ELIMINATOR s’y connaît en morceaux homériques à faire tourner fou des foules amassées face à une scène. La simple écoute de « Goddess Of Life » évoque des images de stade rempli à ras bords de fans en transe, levant le poing comme un seul homme, et vibrant au son grave d’une basse typiquement ronde et sinueuse.
Les anglais se sont en outre montrés plus que généreux pour cette seconde offrande, lâchant cinquante minutes de musique, et une poignée de titres plus longs que les autres. « The Sculptor and the Stone Lady » en étant le premier et probant exemple, et sans se démarquer de ses aînés, ose quand même le break acoustique de toute beauté, avec solo oriental à la clé. Des ambitions clairement affichées donc, et autres que de ressembler à un clone parfait des légendes des années 80, ce qui n’est pas la moindre des qualités. Inévitablement, les parallèles se dresseront contre les opinions les moins tranchées, mais est-il encore possible de recycler les eighties sans se retrouver coincé entre deux noms historiques ?
Je ne suis d’ordinaire pas toujours tendre avec ceux se frottant à l’exercice de la copie intelligente, mais le cas des anglais des ELIMINATOR m’a plongé dans la bienveillance, sans doute à cause de l’impact d’un morceau comme « Lord of Sleep, Dreamaster », à la limite du Power Metal. Entre un HELLOWEEN moins versé dans la pantalonnade Frankenstein et un QUEENSRYCHE moins royal mais tout aussi noble, Ancient Light est une bougie à forte lumière éclairant la nostalgie, mais surtout, et plus important, un extraordinaire album de Heavy formel, qui sait se montrer sous un jour moins influencé (« Foreverless »)
De quoi oublier les photocopies abandonnées sur les bureaux des rédactions, et croire encore que le Metal le plus pur peut nous enthousiasmer comme il le fait depuis plus de quarante ans. De l’intelligence dans le recyclage, une foi sans faille font des ELIMINATOR un outsider sérieux.
Titres de l’album:
01. Arrival
02. Silent Stone
03. Ancient Light
04. Goddess Of Life
05. The Sculptor and the Stone Lady
06. Lord of Sleep, Dreamaster
07. The Library
08. Mercy
09. Foreverless
10. The Nightmare of Aeon
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