Qui n’a pas besoin d’un petit coup de pouce parfois ? Un petit surplus d’énergie pour supporter la vie, un coup de pied au cul pour oublier ses verrues ? Tout le monde, je vous l’accorde, moi et vous autant que les autres. Et pour ce faire, je vous invite à vous référer au dernier album des finlandais d’UNBORN GENERATION, l’un des groupes les plus féroces et agressifs de sa génération.
Il est coutume de penser que la Suède, la Finlande et la Norvège sont de sacrés pourvoyeurs en brutalité. Et cette coutume est non seulement véridique, mais alimentée chaque année par des représentants tous plus bourrins les uns que les autres, mélangeant avec bonheur Death, Gring, Sludge, Hardcore, Crust, Doom, et toute autre extension qui porte sur les nerfs à peine lue.
UNBORN GENERATION n’est pas vraiment né d’hier. C’est au début des années 2000 qu’il faut aller chercher son certificat de naissance, quelque part dans un hôpital abandonné de Pieksämäki-Jäppilä. Sitôt né, le bambin chafouin a poussé ses premiers hurlements, avant de lui-même accoucher d’un monstre sous la forme du longue-durée StraitJacket Dance. S’en sont suivis d’autres créatures peu recommandables, attaquant avec une régularité exemplaire, jusqu’à ce qu’un silence inquiétant ne s’impose suite à la visite de Vøid en 2018.
Fallait-il comprendre que la bestiole était devenue stérile et donc incapable de donner la vie à un autre machin-chose malpoli et rude ?
C’est la question qui est restée en suspens pendant six ans, jusqu’à ce que le trio (Arto Kettunen - basse, Eetu "Lebro" Huttunen - batterie et Herkko "Bili" Huttunen - guitare/chant) ne s’agite un peu sur la toile en lâchant quelques morceaux à la volée. Il est donc rassurant et logique de se trouver aujourd’hui face à un septième album solide, sombre, méchant, teigneux, arrogant, mais surtout, euphorisant et hurlant comme un diable réveillé de sa sieste.
Bonne nouvelle, UNBORN GENERATION n’a pas changé. Le trio est toujours aussi porté sur le boucan qui sort du bec d’un volcan, et nous assomme direct de son Death/Grind aux forts relents Crust, comme seuls les nordiques et les résidents de Portland savent manier. Le son est énorme, la rage systémique, et le tout fonctionne comme un cri de ralliement des troupes Hardcore et Death de tous les continents. Ecouté au casque, ce truc vous enfonce les tympans au niveau du rectum, et vous laisse hagard et vidé sur votre fauteuil. Ecouté via des enceintes de poids, il forcera vos voisins à chercher un nouveau logement, quelques instants après avoir consulté un psychiatre pour constater un état mental chancelant.
Tout ce qu’on aime de violent, de brutal, d’immédiat et de sale se trouve sur ce disque. Avec sa pochette mêlant urbanisme Grind et paganisme Black, ...and All We Forget n’est pas le genre de bouzin qui s’oublie dès le lendemain, mais plutôt un sacré concurrent au titre d’album complètement fou de l’année.
A la manière d’un side-project de Shane Embury ou d’un nouveau groupe de tarés assemblé par d’anciens NIHILIST, ...and All We Forget balaie tout sur son passage, ne prétend pas avoir inventé quoi que ce soit, mais envoie la sauce comme un commis de cuisine à qui on a fait un croche-pied. Une guitare monolithique qui débite en gros morceaux, une basse énorme et sursaturée qui cimente, et une batterie en constant roulement pour assurer un rythme soutenu, le tout recouvert par une voix régurgitant ses formules comme on vomit un hamburger, tel est le modus operandi d’un power-trio qui renvoie la concurrence loin derrière son derrière.
Avec un minimum d’inventivité et de fantaisie rythmique, UNBORN GENERATION nous refait le coup du Death/Crust ténébreux mais joyeux, et s’invite au banquet des révoltés, qui aimeraient bien mettre la société à feu et à sang. Mais je vous rassure tout de suite, plus l’album avance, plus le volume sonore augmente. Ne craignez donc aucune baisse de régime ou perte de puissance, puisque les trois finlandais ont pris soin de doser leur effort pour en avoir toujours sous le coude.
Ce qui leur permet de cogner sur « Swamp » en mode Hardcore moribond mais paradoxalement furibond (avec en cadeau un mid tempo costaud), de se laisser aller à quelques dissonances NAPALM DEATH période Death/Indus des nineties (« Consunation », avant de charger comme un bœuf bien évidemment), de tout défourailler sur l’impitoyable « Juuret »…
…avant de nous jouer un sale tour sur le terminal « Cycle », vélo nitro qui monte les cotes plus rapidement qu’un Lance Armstrong chargé comme une mule qu’on en...
Diantre, quel foutoir…Que dire d’autre après s’être fait trousser les oreilles aussi méchamment ? UNBORN GENERATION assoit encore plus la suprématie nordique en matière de Crust ébouriffant, et revient sur le devant de la scène d’un pas de géant. Quel plaisir de les retrouver, surtout aussi énervés. Mais comment ne pas l’être dans un monde pareil ?
Titres de l’album:
01. Kivun kuilu
02. Rattus
03. Kruunu
04. Puppets
05. Burst
06. Heritage
07. Swamp
08. Consunation
09. Juuret
10. Cycle
Un report ? Je crois que j’y reviendrai l’an prochain mais deux jours afin de mieux profiter. J’en connais qui ont du moins apprécier le camping avec l’orage du dernier soir
16/05/2025, 06:52
Avec Massacra legacy, ça commence nettement à avoir plus de gueule ! Reste à voir la suite des annonces. Mais je crois que je vais plus préférer le Westill le mois suivant au même endroit cette année, déjà Elder et Wytch Hazel de confi(...)
13/05/2025, 07:48
Mea culpa....J'avais pas vu la news en première page - j'ai été directement te répondre.
12/05/2025, 14:33
S'il est du même acabit que le The Cthulhian Pulse: Call From The Dead City sorti en 2020, Mountains of Madness risque d'être un allday listening pour moi.J'ai hâte, bordel !
12/05/2025, 13:44
J'étais passé totalement à côté de cette petite pépite de Death Suédois!Vieux moutard que jamais!Puteraeon glisse de belles ambiances lovecraftiennes sur cet album et les arrangements apportent un plus à l'ensemble.
12/05/2025, 13:42
Necro est sympa, avec de bons passages groovy et d'autres où le groupe envoie du bois.Pas sûr de l'écouter durablement, d'autant plus que le prochain Puteraeon sort le 30 avril prochain.
12/05/2025, 13:40
Sentiment mitigé pour ma part Le chant de Johan Lindqvist n'atteint pas un pouïème de ce qu(...)
12/05/2025, 13:38
Au vu de la dernière vidéo-ITW en date du gonze sur ce site, pour ce qui est de "feu sacré", il a toujours l'air de l'avoir le mec.Je pars donc confiant.
08/05/2025, 09:17
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11