Difficile de comparer ce qui n’est comparable qu’à soi-même. C’est un peu la problématique posée par la sortie du premier longue durée des THY FEEBLE SAVIOUR, qu’on ne peut pas vraiment juxtaposer à un autre parcours, tant le leur est personnel, chaotique, émaillé d’ennuis et de pauses pas vraiment souhaitées. La preuve, puisque fondé en 2004, le combo a dû attendre plus de quatorze ans pour enfin sortir son premier album, que j’ai écouté ce soir même pour vous en entretenir dans la foulée. Historiquement parlant, les originaires de Clute au Texas ont donc connu une trajectoire pas vraiment linéaire, avec une première partie de carrière s’étalant sur deux ans, et sanctionnée par une démo (And the Vomit Shall Spill Forth...2004) et un split (Industrial Blackness, en compagnie des JHESU MASTURBATOR et leur patronyme en or), avant de sombrer dans le néant le plus total et se dissimuler sous un hiatus d’une dizaine d’années. Tirés de leur léthargie en 2014, ils reviennent sur le derrière de la scène via une seconde démo (Blasphemic Disgust), avant de partager une fois de plus leurs faces avec les RUIN, pour finalement se consacrer à l’élaboration d’une œuvre un peu plus conséquente, que les frappés locaux de Hells Headbangers se feront une joie de distribuer en tape dès le mois de mars entamé. Nous retrouvons donc aux ficelles de la bête Francisco Pulido (guitare/basse/chant, et ex-SACRELIGIOUS TORMENT) et Matt Heffner (batterie, BLASPHERIAN, MORBOSIDAD, OATH OF CRUELTY), qui s’en reviennent nous conter fleurette sur fond de Black Death pas vraiment peaufiné, mais salement malmené. Et si l’inspiration se veut classique dans l’agression, le fond de l’air est méchamment bouillant, et la puissance vraiment remarquable de violence.
Il faut dire qu’avec un background pareil, le sieur Pulido n’a rien d’un Poulidor (private joke que les principaux intéressés ne comprendront évidemment pas…) et peut se prévaloir d’une certaine importance dans l’underground, puisque les noms de SACRELIGIOUS TORMENT et THY FEEBLE SAVIOUR bavent des lèvres des fans d’extrême bestial depuis un bon paquet de temps. Et il faut les comprendre, tant la chose déborde de haine viscérale et de brutalité glaciale…Les morceaux sont menés tambour battant par un cogneur qui connaît son affaire, et qui n’accepte ni pause, ni temps mort, et agencés par un musicien qui maîtrise sa bile vocale au point de proposer les vocaux les plus ignobles du marché. Difficilement discernables, ils sont certes enterrés dans le mix, mais constituent une troisième ligne rythmique, dans la plus grande tradition des gosiers irrités par le va-et-vient d’un vomi que rien ne retient, et s’adaptent parfaitement à la ligne de conduite globale qui piétine la frontière entre le Black sud-américain et le Death nord-américain, pour une affaire totalement américaine qui ne supporte ni la médiocrité, ni la demi-mesure. Véritable déclaration de guerre, ce BM qui se veut aussi guerrier que nucléaire est d’une intensité rare, et pourrait presque se mesurer sur l’échelle de Richter tant les tremblements qu’il provoque modifient la trajectoire des plaques tectoniques. Tectoniques, mais pas Tektonik, car ici pas d’électronique, encore moins de groove électrique, juste une gigantesque violence qui s’articule toujours autour des mêmes tendances, cavalcades affolées pour symphonie en outrance revendiquée, et extrême bestialité histoire de pas décevoir les plus allumés. Alors, bien sûr, les plus pointilleux auront du mal à se reconnaitre dans tel foutoir qui relègue la technique à un vieux souvenir oublié dans un placard, mais les amateurs de sensations fortes et les nostalgiques du groupe seront ravis de retrouver une expérience aussi épidermique qu’un glaviot Black Death brésilien pris en pleine face sur le chemin.
Compositions délibérément courtes, structures bâties sur le même moule, hurlements, grognements, accélérations sous contrôle, tempo qui s’affole, riffs monolithiques qui jouent à cache-cache Death avec le Black, pour une AOC qui s’est bonifiée et personnalisée durant cette absence remarquée et regrettée, et finalement, l’un dans l’autre, l’intensité développée par And Darkness Fell vous rappellera en effet les ténèbres risquant de s’abattre sur vous à chaque fois qu’un espoir s’éteint. Manifeste d’individualisme forcené et de misanthropie savamment dosée, ce premier album se repose sur un vécu qui trouve enfin ici un exutoire à la mesure de sa frustration, et gobe au passage les pilules d’un Death barbare, d’un Black paillard, le tout parfois enrobé dans un joli paquet cadeau Grind. Les guitares semblent en effet citer la violence inhérente au style avec un flair imparable, au point de laisser concevoir l’ensemble comme le fruit des exactions entre REVENGE, GNAW THEIR TONGUES, SARCOFAGO, et NASUM, ce qui nous donne vous l’admettrez un produit qui sonne, et qui bénéficie d’ailleurs d’une production étonnamment performante au regard des sévices étalés. Ici, c’est la méchanceté qui domine, et pas la peine d’attendre ou d’espérer une basse de régime, puisqu’en trente minutes, le duo ne relâche jamais son étreinte histoire de vous laisser reprendre votre souffle.
Un cocktail chargé pour une fête qui méritait telle célébration, et la conséquence de causes qui ont transformé la colère en haine, et la violence en barbarie. Mais pas étonnant que ces musiciens relâchent un peu la vapeur après avoir supporté la torpeur. Que tous les fans de blasphèmes sonores se réjouissent, ici la bienséance n’a pas droit de cité, et les jurons musicaux s’enchaînent sans discontinuer.
Titres de l'album:
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03