Du royaume du Danemark nous provient un nouveau chevalier, fort bien armé pour affronter l’armée Hard-Rock mondiale. Présenté par un concert de louanges de son label Mighty Music, TIMECHILD a donc gros à jouer avec sa première quête, et n'a pas droit à l’erreur. En effet, la maison de disques danoise ose même affirmer que ce premier album est sans doute le meilleur album de Hard-Rock danois depuis No Fuel Left for the Pilgrims, et la comparaison avec les aînés de D.A.D risque de représenter un écueil majeur dans la conquête de l’Europe de ce quatuor sympathique. Alors, après écoute approfondie de cet And Yet It Moves, la comparaison s’avère assez maladroite. D’abord, et principalement, parce que les TIMECHILD et D.A.D n’évoluent pas du tout dans le même créneau, les premiers admettant une influence seventies et BLACK SABBATH très marquée alors que les seconds acceptent plutôt un parallèle criant avec les frères Young et AC/DC.
Ensuite, et très subjectivement, parce que No Fuel Left for the Pilgrims ne supporte aucune comparaison dans son domaine. Il fut, est et sera toujours le meilleur album produit par la nation danoise, et quiconque a eu la chance comme moi de voir les D.A.D le défendre sur scène savent de quoi je parle et ne me contrediront certainement pas. Nonobstant ces quelques conclusions tirées tout sauf à la hâte, le premier album des TIMECHILD a bien des qualités, et s’inscrit totalement dans la mouvance old-school actuelle, défendue par les BARONESS, GRETA VAN FLEET et autres BLACK COUNTRY COMMUNION. A savoir, proposer un Rock vraiment dur joué par des passionnés, qui estiment - peut-être à juste titre - que rien de vraiment nouveau ou excitant n’a été produit depuis les seventies.
Alors, Anders Folden Brink (chant/guitare), Birk (guitare/chœurs), Martin Haumann (batterie) et Daniel Bach (basse/chœurs) recyclent à fond la gamelle, et osent les parallèles troublants avec le SAB le plus puriste, mais aussi avec le DEEP PURPLE le plus emphatique. On retrouve aussi dans leur musique des accents de CACTUS, de DIO, un poil de LED ZEP, et quelques autres ingrédients indispensables à la ratatouille de nostalgie. Bénéficiant du soutien solide de Soren Andersen (Glenn HUGHES, Jesper BINZER, THUNDERMOTHER, Marco MENDOZA, ARTILLERY) à l’enregistrement, mixage et mastérisation, TIMECHILD a donc joué sur du velours pour mettre en avant ses propres compositions, typiques d’une décennie de liberté et de fougue, avec toutefois, une réelle envie de remettre au goût du jour ses standards de production.
Profitant du cloisonnement imposé par le confinement de la pandémie de COVID, ces quatre musiciens ont donc pris leur temps pour élaborer un répertoire crédible, et si la majorité des titres prône une lourdeur assez symptomatique, et des mélodies amères très prononcées, certains chapitres osent l’up tempo plus nerveux, nous permettant de sautiller sur un pied pour égayer notre morne journée. Au nord donc, rien de nouveau, mais une habile manipulation temporelle pour nous renvoyer dans les arcanes seventies, qui cachent encore de nombreux trésors pour qui sait y fouiller.
Et si le groupe ne s’est formé qu’en 2021, pour lâcher son premier long en 2021, le métier des musiciens se fait sentir, et l’importance de la période Dio du SAB’ aussi. On le sent clairement sur les morceaux les plus lourds et bluesy, à l’instar du transpirant « Children Of A Killing Sun », que Ronnie James aurait pu interpréter de sa voix d’or. Mais ce parrainage, loin d’être encombrant, est plus le témoigne d’une passion que la preuve d’un plagiat à peine déguisé. Et lorsque vos oreilles se poseront sur le subtil et ouvragé « Shrapnel », vous comprendrez immédiatement que la sincérité qui se dégage de ce premier album est bien réelle, et non feinte. Harmonies à trois voix, guitare caressante, pour un trip certes passéiste, mais avec une vue plus contemporaine sur le paysage musical.
Quarante minutes, pas plus, et une passion qui suinte des sillons. And Yet It Moves est le type même d’album qui se doit d’être écouté en vinyle, pour ressentir cette profondeur des graves et cette basse gironde, et ces guitares aux médiums tranchants. Certes, les facilités d’usage, les similitudes entre les thèmes pourront parfois gâcher le plaisir, mais en parvenant parfois à taper dans le créneau exigent des GRAVEYARD, les TIMECHILD mettent un point d’honneur à jouer vrai, et nous transportent dans un bar de Copenhague, à la nuit tombée, lorsque les âmes se dévoilent et que la lucidité chancelle dans l’obscurité.
« Choir Of Man » est à ce titre un modèle épique, avec un feeling débordant, des riffs classiques du Heavy Metal des origines, mais surtout, des dégoulinades de voix de l’impérial Anders Folden Brink, qui s’avère maître de cérémonie noble et généreux.
« And Yet It Moves », title-track explosif comme on les aime, introduit l’album dans un concert de percussions appuyées, et déroule la noblesse d’un hommage au passé qui revient comme les saisons. Le placer en ouverture est un choix très malin effectué par le quatuor, mais aussi une preuve de franchise : ce hit est en effet le plus représentatif de sa démarche.
Son parfait et chaud, sensation de voir le groupe enregistrer live en studio, crises soudaines d’énergie (« Haze Of The Dawn », qu’on aurait bien écouté interprété par THE WINERY DOGS), final intime et presque progressif (« The Bite Of Frost » et ses cocottes de guitare en mode NWOBHM), And Yet It Moves marque les esprits, et s’avère entrée en matière tonitruante pour les danois. Certes, ils ne se rangent pas dans la même catégorie que les imparables et impayables D.A.D, mais quel besoin de comparer lorsque deux exemples sont valides par eux-mêmes ?
Titres de l’album:
01. And Yet It Moves
02. This Too Will Pass
03. Haze Of The Dawn
04. Where I Now Belong
05. Children Of A Killing Sun
06. Shrapnel
07. Choir Of Man
08. Last Frontier
09. The Bite Of Frost
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