Cinquième album en vingt-trois ans d’existence pour les américains d’IMAGES OF EDEN, trois ans après l’apprécié Soulrise produit par la légende Bill Metoyer. Second longue durée chaperonné par Pavement Entertainment, soit une logique dans la continuité, et une musique qui continue d’explorer les recoins du Metal progressif des années 90. Ne le cachons pas, le quintet de York, Pennsylvanie ne prend aucun risque et reste sur une ligne de conduite très claire, en convergence du Heavy le plus classieux, d’un Power juteux et d’un Progressif peu aventureux, pour produire des disques solides, à défaut d’être originaux. Mais avec quatre albums à leur actif, de nombreuses tournées et une fanbase totalement dévouée, pourquoi s’aventurer hors d’une zone de confort cosy, d’autant que les musiciens s’y sentent de plus en plus à l’aise, passant d’un fauteuil de mélodies à un canapé de violence. Une fois encore, Angel Born mixe avec bonheur les diverses influences, et nous propose des morceaux élaborés, riches, truffés d’harmonies vocales et de soli homériques, de quoi remplir les coffres des passionnés d’une nostalgie sincère et de qualité.
« Angel Born est un phare de lumière dans les ténèbres de notre monde auquel tout le monde peut se fier. Cet album est un message d’espoir et d’inspiration universel, qui se transpose dans une vie de combat personnel et de cette douleur à laquelle nous devons faire face. Ses morceaux soignent l’âme et amplifient la force, le courage dont nous avons tous besoin pour affronter les dures réalités de notre monde actuel. On dit souvent que la musique soigne l’âme, mais il est vrai que vous pouvez sentir le changement en vous, lorsque la musique pénètre vos sens. Cet album est la résilience dont nous avons tous besoin ! »
Ce sont les mots du chanteur Gordon Tittsworth et du batteur Steve Dorssom, mots certainement partagés par le reste du line-up (L. Dean Harris - piano et claviers, Eric Mulvaine - basse/chœurs, Victor Morell - guitare et Michael Wolff - guitare), mais aussi par les fans du groupe qui découvriront une œuvre classique, toujours aussi emprunte de formalisme, mais qui parvient à placer ses billes avec beaucoup d’intelligence et de lucidité. Dans les faits, ce cinquième album ne déroge à aucune règle, et se complait à trouver son inspiration du côté du DREAM THEATER des années 90, et du VANDEN PLAS de la même époque. Evidemment doté d’une gigantesque production aux guitares puissantes et affutées, à la rythmique profonde et percussive, mais aussi à l’acoustique délicate et ciselée, Angel Born ne lésine pas avec la quantité et dépasse l’heure de jeu en plaquant douze moraux de durées conséquentes. Néanmoins, grâce à une créativité nostalgique probante, le timing passe comme dans un rêve, chacun des chapitres faisant avancer l’aventure à son rythme, et l’ensemble dégageant effectivement une impression d’optimisme et de croyance en des jours meilleurs, voire à une force supérieure capable d’arranger les choses dans une époque trouble et troublée.
Musicalement, la recette est toujours la même. Une base Heavy solide, avec duels de guitares symptomatiques, chanteur puissant au timbre lyrique, musiciens rodés à l’exercice qui lâchent quelques petites prouesses techniques sans verser dans la démonstration roborative, quelque plans plus denses que la moyenne, des arrangements ludiques qui immergent dans l’histoire, et surtout, des tonnes de mélodies fondues dans la puissance globale (ou pas, selon les interventions plus soft). Une approche formelle donc, mais un label de qualité qui ne se dément pas avec les années, et qui est ici porté à son paroxysme. Sans aller jusqu’à clamer que ce cinquième album des américains fait partie de leurs achèvements les moins discutables, on peut raisonnablement affirmer qu’ils ont atteint un point de maturation n’atténuant pas leur enthousiasme, et en découvrant les premières pistes, on comprend que l’énergie est là, animée d’un certain esprit de revanche sur un destin capricieux qui nous isole de plus en plus. Le rassemblement est donc le mot d’ordre de cette réalisation, qui n’hésite pas parfois à aller puiser du côté des seventies du ZEP de quoi nous offrir un ciel plus ouvert (« If? »).
Difficile de se livrer à une analyse exhaustive de l’œuvre, tant les morceaux sont riches pleins et variés. On pense même à l’écoute à un mash-up entre le magique Images and Words et le séminal Awake de qui-vous-savez, et ce passéisme qui plane au-dessus des compositions nous ramène même au QUEENSRYCHE le plus impérieux et équilibriste.
Et après une coutre intro très prévisible, « Autumn Is Burning » entame son travail de sape en lâchant l’un des riffs les plus redondants de cet album, un riff hypnotique qui nous plonge immédiatement dans le monde coloré mais aussi sombre d’IMAGES OF EDEN. Entre violence et syncopes rythmiques, nappes d’harmonies chantées à plusieurs voix, breaks apaisés et soli enflammés, le quintet se livre à un véritable exercice de style qui trouve son pinacle dès les premières mesures de l’album, avec un « Angel Born » agressif à souhait qui nous replonge dans les « 6 :00 » et autres « Caught in a Web ». Très en verve, le groupe essaie tous les angles, de la délicatesse d’une entame pastorale sur « Fight The Good Fight » à la rudesse d’une attaque thrashy sur « War Room », histoire de concrétiser ses visions thématiques avec la musique la plus idoine possible. Image de son époque, cet album joue donc les contrastes, se montre peut-être parfois un brin insistant dans les thèmes, mais dégage une énorme énergie centripète qui redistribue l’espoir.
Il est possible de rester de marbre face à cette démonstration un peu utopique sur les bords, de résister aux arrangements un brin pompier (« Serenity Reign »), mais on ne peut qu’être d’accord avec la déclaration faite par Gordon Tittsworth et Steve Dorssom en préambule de la sortie de l’album, et reproduite en début de chronique. Leur phare émet même sa lumière la plus puissante à l’occasion du final de « In Memory Of Me », qui en onze minutes passe en revue toutes les figures imposées du Metal progressif historique avec nappes de synthés, cordes reproduites, crescendo futé et humanité traduite en musique.
Trois ans pour en arriver là, trois années exploitées à fond dans un contexte de pandémie mondiale pour offrir à la planète un sourire, une voie à suivre, et éventuellement une issue plus heureuse qu’on ne le pensait. Un album généreux, lumineux, dont le classicisme avoué tient plus d’un langage universel que d’un manque de créativité. Et tout le monde le comprendra.
Titres de l’album:
01. Autumn Is Burning
02. Angel Born
03. My Promise
04. Where Dreams Begin
05. If?
06. Killing God
07. Fight The Good Fight
08. War Room
09. Serenity Reign
10. Animation In A Still World
11. Marigold Sun
12. In Memory Of Me
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20
J'imagine que c'est sans Alex Newport, donc, pour moi, zéro intérêt cette reformation.
11/11/2024, 16:15
NAILBOMB ?!?!?!?!Putain de merde !!! !!! !!!J'savais pas qu'ils étaient de nouveau de la partie !!!Du coup, je regarde s'ils font d'autres dates...Ils sont à l'ALCATRAZ où je serai également !Humungus = HEU-RE(...)
11/11/2024, 10:09