Puisqu’en ce moment je traîne mes basques dans les bas-fonds gluants de l’underground le plus enfoui, autant y aller carrément et y tremper mes chevilles histoire de ne pas regretter d’avoir souillé mes souliers pour rien. C’est ainsi que je me retrouve une fois de plus à fouiner dans le catalogue de mes estimés amis d’Iron Bonhead, qui dès le mois de mars proposeront le premier faux LP des norvégiens de GOATKRAFT. Avec un nom pareil, inutile de vous attendre à du Ronsard ou à l’émergence d’une chorale de petits chanteurs à la croix de fer nordiques, puisqu’il est uniquement question de Black, de Death, mais aussi de Black Death, comme quoi les gus ne sont pas non plus si obtus qu’il n’y paraît. Fondé en 2017, ce trio aux pseudos impénétrables (A - basse/chœurs, O - guitare - G - chant/guitare), et aux masques de carnaval se repaît donc de sonorités toutes plus abrasives les unes que les autres, sans pour autant tomber dans un abime de cacophonie à peine supportable. Leur approche du BM le plus fondamental est par contre très raw et paillarde, et peut être vue comme une adaptation des standards païens des anciens BLASPHEMY, dont ils empruntent le vocable anti-musical et les thèmes chéris, tout en traçant leur propre route, toutefois ombragée par l’influence des néfastes BLACK WITCHERY, dont ils reprennent avec une application formellement sauvage le « Unholy Vengeance Of War » en fin de parcours.
Que préciser d‘autre au sujet d’une bande entièrement dévouée aux arts occultes et à la pratique d’un extrême aussi sombre qu’il n’est joyeux ? Qu’ils ont déjà sollicité les services de leur label à l’occasion de la parution plus en amont de l’apocalyptique démo War Metal - Promo 2017, que les utilisateurs du site référentiel Encyclopedia Metallum ont jugé assez insuffisante pour lui infliger la note honteuse de 5/100, eut égard aux faiblesses d’arguments mentionnés (un seul votant, il faut quand même le préciser).
Pourtant, dans le registre des deux combos déjà cités, les GOATKRAFT s’en sortent plutôt bien, sans pour autant faire preuve d’une audace forcenée. En se contentant d’une relecture des grands classiques, et en admettant des analogies assez évidentes avec le début de parcours des IMPALED NAZARENE (et il est certain que G partage bien des intonations de gosier avec Mika Luttinen, comme souligné), il est tout à fait possible d’apprécier Angel Slaughter pour ce qu’il est, à savoir un EP de War Black assez classique dans le fond, mais enthousiaste dans la forme. Remarquons aussi des nets progrès niveau production depuis la parution de leur première démo, bien que le style figé à l’occasion de celle-ci n’ait pas vraiment changé. On retrouve toujours cette rythmique linéaire qui cavale le nez en l’air, ce chant écorché et habilement régurgité, et ces riffs noirs et monolithiques qui ne changent que très peu d’inflexions cryptiques. Les chœurs habiles, et distillés avec intelligence agrémentent des compositions très simples, qui se fixent sur une ou deux thématiques en les ornant de grognements très dignes qui tirent le niveau de qualité vers le haut. Evidemment, inutile d’écouter un truc pareil si vous cherchez une oasis d’originalité et de variété, mais là n’est pas le propos, il est donc inutile de le reprocher au groupe qui sait parfaitement ce qu’il veut. Mais en admettant que le Black si basique et cruel des BLASPHEMY soit votre poulet étêté préféré, GOATKRAFT saura meubler un petit interlude d’une vingtaine de minutes dans votre journée, même si « Angel Slaughter » est la copie conforme de « Goatkraft » (à une basse insistante près), qui lui-même est la copie conforme de « The Temple Of Eternal Fire » (à une intro glauque près), qui est lui-même la copie conforme de « Holocaust Winds Of Blasphemy » (à quelques ornements rythmiques chaleureux près).
Signalons pour la bonne bouche aux dents cariées que la pochette est signée du trait de Mark Riddick, et que cette sortie sera disponible en format LP, et CD. Dommage qu’une sortie en tape ne soit pas programmée, le contexte s’y prêtant parfaitement, mais comme on n’a pas toujours ce qu’on veut…Nonobstant cette remarque finale, ce premier LP des norvégiens ne risquera pas de faire date dans les annales de la provocation musicale, mais il s’écoute d’une oreille distraite sans déplaisir, mais sans faire plus de bruit que ses voisins, et encore moins en osant une audace de tous les instants.
Titres de l'album:
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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