En écoutant le premier morceau de ce premier album, je fus pris d’une joie intense. Une sensation de découverte d’un trésor caché m’envahit le cœur, l’impression d’avoir exhumé une bande improbable que le temps, toujours taquin, avait laissé traîner sur les étagères de l’oubli, comme un frisson d‘interdit me secouant l’échine. « Suicida », morceau éponyme incroyable, me fit croire pendant un instant que le regretté David Wayne de METAL CHURCH avait un jour, en cachette, enregistré un album en langue espagnole avec SLAYER. Je vous le concède, l’idée est assez saugrenue, et pourtant, ce riff sombre agité de mélodies de biais, cette ambiance pesante, cette voix de sorcière perchée sur sa montagne, tout portait à croire que ce scénario improbable s’était bien tourné à une époque lointaine. Mais non, l’œuvre était bien celle d’un groupe équatorien, à l’identité valide et au parcours bien concret.
SUICIDA est né à Cuenca, Equateur en 2008, après avoir officié quatre ans sous le patronyme de BAJO TIERRA. En quatorze ans, le quintet n’a pris le temps que d’enregistrer une poignée de formats courts, et trois EP’s successifs, Rarezas (2005), Kamikaze (2014) et Sexo, Thrash y Cerveza (2015). Un parcours plutôt erratique donc, avec de longues périodes de silence interrompues par des cris tonitruants, et enfin, ce premier long que leurs fans attendaient de cartouchière ferme.
Sexe, Thrash et bière, ce fut le dernier menu pas très gastronomique que les équatorien nous avaient servi il y a déjà sept ans, et leur approche plutôt second degré d’un style violent avait légèrement agité l’underground. Aujourd’hui, la secousse sera plus conséquente, puisque la déflagration atteint la demi-heure de jeu, et affiche une forme olympique.
Sans évidemment atteindre les sommets de l’ingéniosité, en totale autoproduction, la bande (Ruth GL - basse, Beto Chávez - batterie, Pablo Tenelanda & William Freire - guitares et Galo Sanmartín - chant) nous développe donc de séduisants arguments entre Thrash factuel et Death larvé, pour une musique qui se rapproche dangereusement d’un crossover entre le Groove Metal et le SLAYER des années 90. Méchant comme une teigne, mais fluide, leur musique, assez générique, est sauvée par des passages vraiment sauvages, dignes d’un CARCASS des grands jours (spécialement au niveau des chœurs, surtout même), et le chant de Galo Sanmartín, totalement possédé mais fier de ses filtres et autres potions.
Du méchant donc, de l’agressif, du classique dans le fond et la forme, une batterie ultra-compressée insupportable dans les passages les plus intenses, mais une sacrée collection de riffs à rendre fiers Kerry et feu Jeff. Une attitude générale très frondeuse, une énergie de tous les diables pour compenser un collectif créatif trop modeste dans ses ambitions, et un premier album qui se déguste sur le pouce, entre deux sorties plus importantes. Avec une emphase Thrash mise sur les morceaux les plus formels, les SUICIDA se hissent à un niveau tout à fait respectable (« Borregos de Dios »), et peuvent donc apprécier ce premier achèvement de carrière, sanctionnant enfin plus d’une décade de longévité.
Si la production n’en fait pas trop dans le revival eighties, les structures s’y attachent comme du lierre à un chêne, si les guitares sont encore un peu trop fidèles au radicalisme de la Californie de SLAYER, le chant et les chœurs permettent de se rapprocher d’une Amérique du Sud peu portée sur les nuances et autres fioritures, et l’équilibre est donc intéressant, d’autant que le groupe trouve quelques arrangements savoureux, entre voix d’enfants et déliés de basse ronds comme un caillou (« Fanatismo »).
Soli propres, durée raisonnable, le temps passe donc vite malgré des liaisons évidentes entre les titres, mais quelques syncopes astucieuses en blasts fumeux (« Suplantación de Identidad »), et un final EXODUS plus vrai que nature (« Animal Hambriento ») font de cet Animal Hambriento une jolie surprise, classique, mais appréciable. De l’entrain, une voix qui conchie le Christ, et une puissance notable, largement suffisant pour retenir l’attention des thrasheurs les plus consommateurs.
Titres de l’album:
01. Suicida
02. Corrupción
03. Conciencia
04. Sal de Mi Cabeza
05. Borregos de Dios
06. Fanatismo
07. Suplantación de Identidad
08. Falsa Religión
09. Animal Hambriento
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09